« Ange de ma haine, je croyais en ta lumière déchue »
La Lune saura nous éveiller dans une vérité ignorée de toute notre âme. Il y a toi, il y a moi et il y a nous dans une haine incomprise depuis toujours.
Anne aurait pu être comme les autres fille...
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Le soleil brillait, éblouissant Nikos, l'entourant d'un halo lumineux splendide. Ses yeux brillaient de bonheur en cuisinant. Il n'avait rien d'humain, enveloppé de cette aura au message mettant en garde : cet homme était autre chose, il n'appartenait pas à ce monde.
Je ne pouvais m'en empêcher. Depuis que Gregory m'avait renseigné sur cette nouvelle réalité il y a quelques jours, je ne pouvais m'empêcher de voir Nikos et les autres employés du restaurant d'une façon différente. Gregory était un loup-garou, Jessy une nymphe et Jillian une sorcière. Quant à Nikos, il s'agissait d'un elfe.
Mon attention donnait sans doute l'impression que je souhaitai lui parler, ou bien que j'attendais quelque chose de sa part. La vérité était autre. Je m'interrogeais. On avait fait de moi une fée, raison pour laquelle le jeune homme ne cessait de s'occuper de moi. Apparemment, les créatures sylvestres s'entraidaient, et les fées étaient timides et très rares ici, loin de leur territoire. Je ne parvenais toujours pas à me faire à cette idée, même si Nikos semblait excité de savoir que j'appartenais à cette espèce. Mais une fée n'était-elle pas censée être petite et posséder des ailes ? Ceux à quoi Nikos avait rétorqué d'un rire amusé avant de me répondre qu'il s'agissait là des pixies et non de fées. Je ne connaissais pas la différence, je ne savais rien des « pixies ».
— Tu devrais travailler plus sérieusement Anne, m'interrompait l'elfe dans mes pensées. Qu'est-ce qu'y perturbe ta petite tête ?
— Désolée, je pensais à toi en fait.
— Ah oui ? Tu es tombée sous mon charme ?
Tomber sous le charme... Pourquoi l'image de Lucien me revenait-il de nouveau en mémoire ? Ma main se posa contre ma poitrine. Elle se serrait douloureusement.
— Ne dit pas n'importe quoi, maugréais-je avec amertume.
Peu importe le moment ou le temps qui passait, Lucien hantait toujours mes pensées. Je n'arrivais pas à m'en débarrasser. Je l'avais pourtant laissé derrière moi, un choix que je ne regrettais pas si cela lui permettait d'être en sécurité. Et il n'était pas question que je mette en danger celui qui m'avait tendu la main lorsque chacun m'avait abandonné !
Pourtant, une idée pinça mon cœur.
« Il doit vraiment être furieux, n'est-ce pas ? »
— Je me demandais juste pourquoi tu étais aussi gentil avec moi depuis que tu as appris que j'étais une...euh...une fée.
Il était vraiment très difficile de passer d'humaine à fée simplement parce que d'autres me l'affirmaient. Certes, mes cheveux luisaient d'un bleu pâle et clair les nuits de Pleine Lune. Certes, mes oreilles semblaient se revêtir d'une petite pointe ces mêmes nuits. Ce n'était pas plus facile à croire pour autant.
— Parce que je n'étais pas gentil lorsque je n'étais pas au courant ? se vexa-t-il faussement.
— Non, ce n'est pas ce que je voulais dire. Tu es plus « attentionné » ces derniers jours.
