« Ange de ma haine, je croyais en ta lumière déchue »
La Lune saura nous éveiller dans une vérité ignorée de toute notre âme. Il y a toi, il y a moi et il y a nous dans une haine incomprise depuis toujours.
Anne aurait pu être comme les autres fille...
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Il la regardait avec fascination. Comment pouvait-elle être aussi magnifique ? Elle n'était pourtant qu'une simple humaine.
Il s'approcha du visage endormi d'Anne, subjugué par cette beauté qui dessinait chacun des traits de la jeune femme. Il n'était plus qu'à quelques centimètres de ses lèvres. S'il les unifiait, que pourrait-il donc ressentir ? Serait-ce aussi un instant de pur bonheur et de tendresse ? Il le pensait. Mais il n'avait aucunement l'intention d'abuser d'elle pendant son sommeil , déjà perturbé par un mauvais rêve. Anne devait avoir éprouvé beaucoup de difficulté à se rendormir. Il aurait voulu savoir le contenu de ce rêve, simplement pour pouvoir détruire son mal, ou tout du moins devenir un appui pour Anne. Georges lui avait souvent répété que les rêves étaient le reflet des désirs inavoués et des souvenirs inavouables ou oubliés. Si son ami disait vrai, cela devait s'appliquer à la créature endormie dans ses bras.
Lucien voulait connaitre ce passé qui l'avait troublée. Il aurait voulu pouvoir l'aider. Mais elle n'avait pas voulu lui dire. Mais l'hésitation ressentit permis de déduire qu'elle aurait voulu se confier. Elle avait encore trop peu confiance en lui. Une pensée compréhensible. Après tout, il n'avait pas été totalement sincère avec elle.
Il n'avait rien révélé. Ni sur sa venue ici, ni sur qui elle représentait pour lui. Elle devait se méfier et c'était tout à fait naturel. Si elle avait été comme lui, si elle avait été de son monde, elle aurait tout de suite comprit. Seulement, ce n'était pas le cas. Mais comment lui avouer ? Comment expliquer à une humaine que la réalité était plus sombre que ce qu'elle en connaissait ?
Bien pire qu'un hôpital psychiatrique.
Il en semblait pourtant satisfait. Cette femme, bien qu'humaine, était à la fois intéressante et belle. Le mot était encore trop faible pour une telle splendeur.
Il repensa aux mots de son ami. Georges devait avoir raison, comme toujours. Il devrait lui parler. Il devrait tout lui avouer. Sans doute le rejetterait-elle dans un premier temps, effrayée ? Mais comme l'avait si bien rappelé son domestique, son instinct la ramènerait vers lui. Ils étaient unis d'un lien au-delà de toutes les lois de l'Univers. Il devait croire en ce destin qui les attirait irrémédiablement l'un à l'autre.
Il embrassa Anne sur le front et décida de dormir, une chose qu'il n'avait pas faite depuis des jours, voire des semaines.
***
J'étais à l'étroit. Le matelas était chaud et sécurisant mais pourquoi était-il si creux ? Il me semblait même être... Mouvant. Un matelas ne bougeait pas, c'était une chose impossible. N'est-ce pas ?
Le chant des oiseaux vint me titiller les oreilles. Ils me parlaient, ils communiquaient avec moi. Mais surtout ils me hurlaient de partir. Les prédateurs étaient au plus près de moi. Alors j'ouvris les yeux, paniquée.
