« Ange de ma haine, je croyais en ta lumière déchue »
La Lune saura nous éveiller dans une vérité ignorée de toute notre âme. Il y a toi, il y a moi et il y a nous dans une haine incomprise depuis toujours.
Anne aurait pu être comme les autres fille...
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Je devais me méfier de Lucien. Mais pourquoi ? Etait-il si dangereux que ça ?
Me souvenant des tables qu'il avait brisé simplement par contrariété, il ne fut pas difficile d'avoir ma réponse. Mais au point que je doive m'en méfier ? Une personne normale affirmerait, mais pour ma part je trouvais cela exagéré. D'autant que j'étais la seule fautive de ses crises de colère.
Mes doigts effleurèrent mes lèvres. Ce jour-là, il n'avait pas fait que détruire une table. Il m'avait aussi...
Je secouais ma tête pour chasser ce souvenir de ma mémoire. En vain. De plus, ce baiser ne voulait absolument rien dire, n'est-ce pas ? Il m'avait seulement embrassé parce qu'il était énervé. J'avais apparemment insulté son Alter Ego en affirmant que Viviane était ce genre de personne pour lui. Elle m'avait menti et j'en avais payé les conséquences.
Mais tout de même, il y avait d'autre façon pour me le faire comprendre. M'embrasser était un peu extrême. A moins que son Alter Ego soit...
Non, c'était impossible. Je riais discrètement de cette hypothèse complètement insensée. Mais s'il s'avérait réellement que je sois l'Alter Ego de Lucien ?
Je lâchais un soupir, portant ma main contre mon cœur. Ce baiser m'avait fait prendre conscience de quelque chose de très important. J'aimais Lucien. Ou du moins je ressentais quelque chose de très fort pour lui. Peut-être n'était-ce pas de l'amour en soit, mais ça en était proche.
Je n'avais aucune autre relation de comparaison pour certifier tout ceci. Je voulais tout de même croire en mon interprétation. Peut-être était-ce ces mêmes sentiments qui me poussait à croire que quelque chose nous liait. Simplement parce que je le voulais...
— Dame Anne, vous devriez rentrer à l'intérieur, me conseilla Georges.
Je me trouvais dans le jardin gigantesque, près de la forêt. En sortant dehors, je m'étais approchée des arbres sans vraiment m'en rendre compte. Inconsciemment, je devais espérer revoir cet homme qui se disait être mon frère.
Je savais que cette nuit n'avait été qu'un rêve, pourtant je ne pouvais m'empêcher de croire qu'il s'agissait aussi la réalité. Comme si ce frère m'avait rendu visite dans ma tête pendant la nuit.
La pluie commença à tomber et je levais le visage vers le ciel. Je trouvais cela agréable de sentir les gouttes d'eaux tomber sur ma peau. C'était rafraichissant :
Ciel au milles merveilles
J'en appelle à ton éveil.
Je murmurais ces paroles et la tempête arriva rapidement. Des éclairs déchirèrent le ciel, la pluie déferlait sauvagement.
Les mots ont du pouvoir.
Cette pensée... Ma propre voix me donnait des messages, je n'arrivais pas le comprendre.
