« Ange de ma haine, je croyais en ta lumière déchue »
La Lune saura nous éveiller dans une vérité ignorée de toute notre âme. Il y a toi, il y a moi et il y a nous dans une haine incomprise depuis toujours.
Anne aurait pu être comme les autres fille...
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Les ailes déchirées de chauve-souris étaient déployées dans son dos. Des cornes immenses et distordues apparaissaient sur le sommet de son crâne et une queue squelettique s'était formée dans le bas de son dos. Ses oreilles ressemblaient à présent à celles d'un elfe, excepté qu'elles appartenaient à un démon.
La femme aux yeux rougeoyants n'avait plus rien de la personne joyeuse que j'avais connue. Ou que j'avais cru connaitre.
— Qu'as-tu donc fait Jillian ? m'attristais-je.
— Ce que j'ai fait ? J'ai saisi l'opportunité qui se présentait à moi, tout simplement.
— Je ne comprends pas. Je pensais que tu étais une gentille personne, pas une jeune sorcière qui préfèrerait prostituer son âme contre du pouvoir.
Jillian lâcha un soupir amusé avant de rire franchement. Sa main se mise devant sa bouche alors qu'elle riait aux éclats.
— Je savais que tu étais naïve mais je pensais que lorsque tu redeviendrais Mikhael tu serais devenue plus intelligente.
Elle cessa de rire, mais garda un sourire amusé. Puis elle passa un doigt sur ses joues pour retirer les larmes de rire qui s'y étaient formées.
— Non, plus sérieusement. Tu pensais que j'étais vraiment la gentille sorcière serviable ? Ce n'était qu'un masque Anne. Un masque pour me fondre dans la masse.
— Un masque ? Mais pourquoi aurais-tu besoin de jouer la comédie.
Son regard devint froid alors que je lui posais la question.
— Pourquoi ? Parce que je suis une sorcière. Est-ce que tu as la moindre idée de la réputation des sorcières parmi les créatures ? Même Lolita préfère sa nature de vampire à celle de sorcière. Nous sommes décrites comme n'ayant aucune loyauté, comme étant des monstres parmi les monstres. La chasse aux sorcières, ça te dit quelque chose ? Il n'y avait pas que les humains qui nous brûlaient au bûché.
Je la regardais tristement. Je me souvenais de cette période. Nous, les anges, ne pouvions rien faire. Nous n'avions pas le droit de leur venir en aide. Tous ce que nous pouvions faire étaient de rendre la douleur du feu plus supportable pour toutes ces femmes brûlants aux bûchés.
— Alors lorsqu'Adalbert m'a appelé pour te rafraichir la mémoire sur ton passé d'humaine, j'ai saisi cette occasion. En voyant tes souvenirs, j'avais bien compris que quelque chose d'autre se cachait derrière tout ça. C'est alors que je l'ai rencontré. Elle m'a promis la puissance d'un démon. Elle m'a promis le pouvoir d'un démoniste. En échange je n'avais qu'à attendre qu'elle fasse appel à moi lorsqu'elle en aurait besoin. Et ce moment est arrivé. Il me fallut juste permettre à une démone de posséder le corps d'Alice, la sœur de Lolita, afin de t'attirer ici.
Une autre personne était derrière tout ça ? Etait-ce à cause de moi ?
Prenant une position de défense, je m'attendais absolument à tout. Il fallait encore que je protège le prêtre et les bonnes sœurs, tous terrorisés derrière l'autel.
