Chapitre 1

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Lorsque j'ai ouvert les yeux, la première chose que j'ai vu c'est une énorme lumière blanche au dessus de ma tête. Je me demandais où j'étais, la seule chose que je me rappelais c'était que je m'étais endormie dans mon lit.

- Docteur ! Venez vite, elle s'est réveillée !

Docteur ? Mais où étais-je ? Je commençais à m'agiter mais une main ferme me forçait à rester allongée.

- Chut ! Mademoiselle St John calmez-vous. Je suis le docteur Mc Cole. Vous êtes au Fairview Southdale Hospital.

- À l'hôpital ? Mais que m'est-il arrivé ? m'écriais-je.

- Vous devez vous calmez, ensuite je vais voir votre état de santé. Nous prendrons le temps de discuter ensuite, me répondait le médecin d'une voix calme et assurée.

Je ne comprenais rien à ce qui se passait, mais je me calmais. Je voulais savoir ce que je faisais ici. Je me laissais ausculter et le médecin me confirmait que tout allait bien. Je devais rester encore un jour en observation et ensuite quelqu'un viendrait me chercher.

- Où sont mes parents ? demandais-je nerveusement.

- Mademoiselle St John j'ai une terrible nouvelle à vous apprendre, me disait-il hésitant. Quelle est la dernière chose dont vous vous souvenez ?

- De m'être endormie dans ma chambre comme chaque soir. Pourquoi ? Où sont mes parents ?

Je commençais à m'agiter et à m'énerver. Pourquoi ne voulait-il pas répondre à ma question ? Je ne voulais pas comprendre ce qui me trottait dans la tête.

- Vos parents sont tous les deux décédés lors de l'incendie de votre maison.

- NNNNNNNNNonnnnnnn !!!! criais-je !

Ils s'étaient mis à deux pour me maitriser. Je sentais une aiguille s'enfoncer dans mon bras et le sommeil était venu me surprendre peu après.

Lorsque je me réveillais quelques heures plus tard il faisait nuit. Je ne savais pas quelle heure il était, je n'avais pas de montre ni de réveil dans la chambre. Je regardais cependant par la fenêtre et regardais les étoiles. Les larmes coulaient abondamment sur mes joues, je prenais conscience que maintenant j'étais seule, totalement seule. Mes parents étaient morts et moi j'étais en vie. Pourquoi cette injustice ?

Le docteur avait dit qu'ils étaient morts lors de l'incendie de la maison. Pourquoi je ne me souvenais de rien. Comment a-t-on pu me sauver mais pas eux ? Je ressentais le besoin de comprendre ce qui s'était passé. Demain je poserais des questions au docteur Mc Cole. Je voulais savoir depuis combien de temps j'étais ici et qui s'était occupé de mes parents.

Je ne m'imaginais pas vivre sans eux. Qu'allais-je devenir ? Je n'avais pas pu leur dire au revoir et ça me faisait si mal.

Je m'endormais les yeux remplis de larmes et regardant parmi les étoiles les visages de mes parents que j'aimais tant.

Il faisait jour lorsque je sentais la main de quelqu'un sur mon front. J'ouvrais les yeux brusquement.

- Maman ? soufflais-je désespérément.

- Non mademoiselle St John je m'appelle Stella et je suis infirmière. Comment te sens-tu ce matin ?

- Je suis désolée. J'ai encore un peu de mal à me faire à l'idée que ... enfin vous savez !

- Oui. Ne t'inquiètes pas je comprends. Est-ce que tu as besoin de quelque chose ? Tu veux manger un peu ? me demandait la femme d'une voix douce.

- Je ne sais pas si j'arriverais à avaler quoi que ce soit.

-Juste un peu. Je vais demander qu'on t'apporte un plateau.

- Attendez ! Est-ce que je pourrais voir le docteur Mc Cole s'il vous plait ? je voudrais lui parler.

-Je vais voir ce que je peux faire.

- Merci.

Elle quittait la chambre en me souriant. Elle était grande, brune et un air jovial.

Quelques instants plus tard une autre dame venait m'apporter un plateau avec un bol de café, un croissant et un jus d'orange. La première bouchée était dure à avaler mais je m'apercevais rapidement que malgré ma peine j'avais faim. Je mangeais mon croissant et buvais mon jus d'orange. Pour le café je n'étais pas très fan et le laissais sans même avoir trempé mes lèvres dans le liquide chaud.

La porte s'ouvrait subitement sur le médecin qui m'avait parlé la veille. Je prenais le temps de le regarder, il avait la quarantaine, blond, les yeux bleus, assez mignon pour son âge.

- Je vois que vous avez mangé un peu. Stella m'a dit que vous vouliez me parler.

- Oui. Je veux savoir pour mes parents.

- Vous êtes sûre ? me demandait-il prudemment.

- Oui je suis prête à l'entendre.

Il me regardait pour me jauger, pour voir si j'étais vraiment prête à entendre certaines choses. Je le fixais pour lui montrer que j'étais à l'écoute de ce qu'il allait m'apprendre.

- Je sais seulement ce que la police m'a dit lorsque l'ambulance vous a amenez ici. Vous ne vous souvenez vraiment de rien ?

- Rien. Je me suis endormie chez moi et voilà que je me réveille dans cette chambre.

- Tout ce que je sais c'est qu'en pleine nuit des voisins ont appelé les pompiers car votre maison était en flamme. Les pompiers n'ont rien pu faire pour vos parents, c'était déjà trop tard. Et vous, Mademoiselle, on vous a retrouvé derrière votre maison sans connaissance, sans une seule brulure. Lors de votre examen à l'hôpital nous avons remarqué que vous aviez néanmoins respiré de la fumée. Personne ne sait comment vous êtes sortie de la maison. La police fait actuellement une enquête. Ils passeront vous interroger dans la journée, je devais les tenir au courant de votre réveil.

- Est-ce que vous pouvez me dire depuis quand je suis ici ?

- Cela fait 4 jours que vous êtes inconsciente.

- Mes parents où sont-ils ?

- Je suis désolé, l'enterrement a eu lieu hier matin. On ne pouvait pas les laisser comme ça plus longtemps et nous ne savions pas quand vous vous réveilleriez.

- Qui s'est occupé d'eux ? Des amis ? demandais-je d'une voix tremblante.

- Non. Votre grand-père.

- Mon quoi ? Mais je suis désolé mais je n'ai pas de grand-père ni aucun autre parent d'ailleurs. M'exclamais-je.

- Je peux vous assurer que vous avez un grand-père. Il nous a justifié son identité. C'est le père de votre maman.

- Je ne comprends plus rien. Mes parents ne m'ont jamais parlé de lui. Ils m'ont dit que nous n'avions plus de famille.

- Il pourra vous expliquer tout ça je lui ai téléphoné il est en chemin, me certifiait le médecin.

- Mais....

- Ne vous inquiétez pas tout se passera bien. Je vous laisse maintenant il me faut aller voir mes autres patients. Je repasserai demain matin pour signer vos papiers de sortie.

Un grand-père. J'avais un grand-père. Comment était-ce possible ? Pourquoi mes parents ne m'avaient-ils rien dit ?

J'essayais de me remémorer les albums photos mais rien. Plus j'y pensais et plus je me disais que je n'avais jamais vu aucune personne de notre famille en photos.

Je réfléchissais à mon avenir sans mes parents. Où irais-je vivre ? Je n'aurais 18 ans que dans 4 mois mais en attendant où allais-je aller ?

Une boule d'angoisse se trouvait coincer dans ma gorge. Mes yeux me piquaient une nouvelle fois. Pourquoi était-ce tombé sur nous ? Je ne savais plus où j'en étais. Je voulais voir ma mère, je voulais qu'elle me prenne dans ses bras, qu'elle m'embrasse tendrement et me berce doucement. Les larmes sont apparues encore, me brûlant les joues tellement j'avais du chagrin.

La porte s'ouvrait légèrement sans faire le moindre bruit. Je n'osais pas regarder.  je n'avais aucune envie de regarder.

L'incroyable destin de June St JohnOù les histoires vivent. Découvrez maintenant