Chapitre 8

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Lorsque je rentrais la maison était encore vide. J'en profitais pour aller prendre ma douche et redescendre dans le salon. Je voulais trouver une piste sur les créatures de la forêt. Je feuilletais beaucoup d'ouvrages mais il n'y avait rien. Je continuais mes recherches lorsque mon grand-père entrait dans la pièce.

- Tu cherches quelque chose en particulier ?

- Oui. Je cherche des réponses.

- Des réponses à quel genre de questions ?

- Des questions auxquelles tu ne voudras pas me répondre.

Il s'approchait et m'obligeait à le regarder.

- Dis-moi ce que tu cherches June. Je t'ai déjà dit qu'il ne fallait pas s'amuser avec les sorts. Cela peut être dangereux. Je te croyais beaucoup plus mûre que ça.

- Je ne cherche pas des sorts, je cherche à savoir ce qui se cache dans la forêt.

Il me relâchait et s'asseyait dans le fauteuil le plus proche. Je sentais qu'il était fatigué, épuisé par quelque chose. Il levait la tête.

- Comment sais-tu qu'il y a quelque chose dans la forêt ? Est-ce que tu y es allée ?

- Oui. J'avais envie de marcher et j'ai trouvé un super plan d'eau. Alors je m'y suis arrêtée pour réfléchir et penser à ma vie d'avant.

Je ne voulais surtout pas lui dire que j'étais à la recherche d'un garçon.

- Racontes-moi. Il s'est passé quelque chose ? Tu n'aurais jamais dû aller là-bas.

- Comment pouvais-je le savoir ? Tu ne m'as pas mis en garde contre certains endroits de la ville à ce que je sache. On m'a attaqué.

- Pardon ! s'écriait Mayeul. Qui ?

- C'était en apparence un homme mais il était bizarre et il connaissait mon nom. Il m'a dit que les créatures de cette forêt ne voulaient pas de moi, ils ne voulaient pas me savoir en vie.

- Comment tu t'en es sorti ?

Là il fallait que je trouve quelque chose de plausible, je ne voulais pas que Zakhiel ait des ennuis à cause de moi.

- Je ne sais pas ça s'est passé si vite. Quelqu'un s'est battu avec lui, il était rapide et je n'ai pas pu voir à quoi il ressemblait. Alors je me suis enfuie jusqu'à la voiture, j'ai démarré et je ne me suis arrêtée que lorsque je suis arrivée à la maison.

- Tu as eu du sang froid ! C'est bien ! Mais promets-moi de ne plus jamais y retourner.

- Pourquoi ? Je veux savoir.

- Dans cette forêt habitent plusieurs créatures. Elles sont connues comme étant des humains se transformant en loup-garou, des Gobelins, sans doute quelques lutins et des vampires.

- Et je dois croire que tout ce petit monde existe vraiment ?

- Oui, June. Ils existent et ils sont très dangereux.

- Est-ce qu'il y en a qui peuvent se montrer gentil ? Je dis ça car il y a bien quelqu'un qui m'a sauvé dans cette forêt.

- Oui. Tu as raison et c'est très curieux. Car tout ce qu'il y a dans cet endroit n'est que le mal et rien d'autre. Je ne comprends pas ce qui a pu t'arriver. Je vais me renseigner pour savoir s'il y avait un des surveillants dans le coin.

- Grand-père est-il possible que ce soit eux qui ont tués mes parents ?

- Je le crains. Ils savent ce que tu représentes et aussi que tu pourrais les détruire c'est pourquoi je suis sûr qu'ils t'ont enfin trouvé et ont voulu te détruire. Ils ont voulu le faire avant que tu es des pouvoirs. Ils te savent vulnérable.

Je ne voulais pas croire que Zakhiel soit un être aussi cruel que les autres créatures de cette forêt. Cependant je ne croyais pas non plus qu'il était un surveillant. Il m'a avoué qu'il était dangereux. Mais qui était-il ? Un Gobelin ? Non je les voyais plutôt très laids. Un lutin ? C'est vrai qu'il sentait la forêt mais je n'y croyais pas non plus. Je penchais entre le loup et ..... le vampire.

Deux fois j'avais été dans ses bras et j'étais incapable de savoir ce qu'il était, je n'avais rien remarqué. C'est vrai qu'à chaque fois c'était dans des circonstances particulières. Il fallait que je sache, je voulais savoir. Pourquoi m'attirait-il s'il faisait partie de ceux qui voulaient me voir morte. Être dans ses bras me réchauffait le cœur et fermait le trou béant qui s'y trouvait depuis la perte de mes parents. J'avais besoin de sa proximité, je ne pouvais pas l'expliquer mais c'était ce que je ressentais.

C'était dur de le voir chaque jour et de ne pas pouvoir lui parler. J'en mourrais d'envie et je me demandais souvent s'il pensait la même chose. Il me toisait toujours du regard et riait toujours avec ses groupies. J'essayais de ne pas trop lui montrer que je souffrais de cette situation mais moi aussi j'étais liée par le secret me concernant alors je comprenais un peu pourquoi il m'évitait. Je faisais plus attention à Mr Gram's, c'était vrai qu'il m'espionnait souvent. Disons qu'il me surveillait souvent. Chaque fois que je faisais un pas il n'était pas loin. Je devais avoir une conversation avec mon grand-père, rapidement, pour éclaircir la situation.

A la bibliothèque, toujours pareil, on commençait à me sourire, à me demander de mes nouvelles. Lorsqu'un habitué entrait il me disait « bonjour, June ». Ça réchauffait mon cœur et j'étais heureuse de ne plus être invisible dans cette nouvelle vie. Le samedi matin je lisais un livre aux enfants, c'était une nouveauté. C'était moi qui en avais eu l'idée. Melle Pedington trouvait l'idée charmante et autorisait à aménager un petit coin sympa un peu à l'écart avec des coussins. Les enfants étaient ravis. Bien sûr au début j'avais eu les ronchons qui n'étaient pas très content que je ne sois pas à leur disposition pendant à peu près une heure mais à la force ils s'y sont habitués. Zakhiel était toujours à la bibliothèque le samedi matin. Je savais qu'il ne s'installait jamais trop loin de mon petit coin lecture. Je me demandais même si ce n'était pas pour écouter les histoires de princesses, de chevalier, de dragons et autres héros.

Ce samedi là je pensais à Zakhiel et je me demandais ce qu'il pouvait lire. Pourquoi n'y avais-je pas pensé plus tôt ? Cela m'indiquerait peut-être ce qu'il était. Lorsque je me retrouvais seule, quelques minutes avant la fermeture, je consultais sa fiche. Je notais les derniers ouvrages qu'il avait consultés et je me mettais en quête de les étudier. J'avais du mal à les trouver. Ils étaient tout au fond de la bibliothèque avec de très très vieux livres, la plupart était remplis de poussière preuve que plus personne ne les consultait. Je m'installais par terre et ouvrais le premier. Il parlait des sorciers et enchanteurs dans la culture populaire. Il faisait des recherches sur moi ? Le deuxième portait sur les créatures surnaturelles à travers des contes et des légendes d'autrefois. Au fil des pages on parlait des loups-garous, des Gobelins, des lutins, des fées, des elfes, des licornes et des vampires. Au moment où je tournais la page sur ce sujet un petit bout de papier est tombé par terre.

Tu sais maintenant pourquoi nous ne devons plus jamais nous revoir.

Je suis un monstre, un réel danger pour toi.

Sur une illustration il y avait un homme avec des crocs qui vidait de son sang une jeune fille. La scène était absolument atroce, la peur se lisait dans les yeux de la demoiselle.

Je n'arrivais pas à y croire. Zakhiel serait un vampire ! Si c'était le cas pourquoi prenait-il soin de moi lorsque j'étais en détresse ? D'après mon grand-père tous ceux qui vivaient dans la forêt ne faisaient que le mal. Et s'il y avait une exception !

L'incroyable destin de June St JohnOù les histoires vivent. Découvrez maintenant