Personne n'est mauvais.

Chapitre 20

Quelques rayons de soleil passaient à travers les grandes vitres de la bibliothèque laissant apparaître des milliers de particules de poussière qui virevoltaient au gré des courants d'air. Plongé dans un livre, Draco entendit à peine quelqu'un s'asseoir à ses côtés.

- T'as trouvé quelque chose ?

Il releva le nez, secoua la tête avec un air contrarié et referma rageusement l'ouvrage.

- Putain Blaise ces bouquins sont totalement inutiles.

Il laissa tomber sa tête sur la table dans un bruit sourd qui lui valu un regard meurtrier de Mrs Pince et un plutôt affligé du métisse.

- Allez viens on va manger.

Les deux garçons se levèrent et se dirigèrent vers la Grande Salle. Une fois assis à l'écart des oreilles indiscrètes, ils reprirent leur conversation.

- Et vous, vous avez une piste ?

Effectivement Blaise avait sournoisement décrété que faire des recherches avec son meilleur ami était une perte de temps et qu'être avec Potter et Weasley relevait du suicide. Il avait donc tout simplement décidé de prêter main forte à Granger, ce qui se résumait pour lui à lire quelques pages avant de soupirer bruyamment, pour finir par marquer ce que lui dictait la Gryffondore.

- Pour l'instant rien de concluant mais Hermione a relevé des formules qui pourraient être utiles.

Malgré cette nouvelle, un sourire narquois apparut sur les lèvres du blondinet et sa voix se tinta d'espièglerie.

- Hermione ?

Le métisse lui jeta un regard en coin et haussa les épaules en enfournant une bouchée de hachis parmentier.

- On a trouvé que c'était plus... convivial comme maintenant on n'est plus tout-à-fait ennemis, finit-il par déclarer d'une voix dégagée.

- Blaise ne me dis pas que tu ... que toi et elle... que tu veux... ?

- Stop !, s'écria Zabini mettant fin au supplice de son meilleur ami qui semblait proche de l'arrêt cardiaque. Respire mon vieux, on ne fait que des recherches. Pour l'instant en tous cas.

Cette fois c'était sûr cet idiot voulait le tuer. Granger ! Et pourquoi pas être sympa avec les premières années et donner leur liberté aux elfes de maison tant qu'il y était. Ce n'était pas parce qu'ils s'étaient plus ou moins bien entendus ces derniers jours, qu'il fallait fricoter avec les lions.

- Et puis toi tu as toujours appelé Potterette par son prénom, reprit le métisse.

C'était vrai. Il ne l'avait jamais appelé par son nom de famille, peut-être parce que pour lui ''Potter'' est et restera à jamais cet imbécile mélodramatique à lunettes ou peut-être parce qu'il prenait un malin plaisir à l'appelé Gwenny pour la voir s'énerver. Quoi qu'il en soit, pour une fois Blaise n'avait pas tord.

- C'est totalement différent, grommela-t-il.

- Ah oui et en quoi ?

Il allait répondre quand la porte de la Grande Salle s'ouvrit pour laisser passer Weasley, le visage aussi rouge que ses cheveux et l'air passablement excité. Il se dirigea à grands pas vers la table des Griffondors, chuchota quelque chose à ses meilleurs amis dont les visages s'illuminèrent. Ils se levèrent d'un bond en jetant un coup d'œil aux Serpentards qui observaient leur petit manège intrigués, coup d'œil qui signifiait très clairement « Bougez-vous on a quelque chose ! », avant de sortir de la salle sous le regard médusé des autres élèves.