Personne n'est mauvais.

Bonus- 6. Amitié

Les six élèves arrivèrent assez rapidement devant un mur du septième étage qu'ils connaissaient tous particulièrement bien. La porte de la Salle sur Demande apparut au bout de seulement quelques secondes et ils s'engouffrèrent dans la petite pièce, impatients de découvrir le fin mot de cette histoire.

Hermione devait bien se l'avouer, elle était mal à l'aise. Elle savait bien qu'un jour ou l'autre elle aurait dû affronter le regard rempli de reproches de ses amis mais elle n'avait pas prévu que ça se passerait aussi tôt. Elle n'avait absolument pas eu le temps de se préparer psychologiquement et c'est donc avec une voix un peu tremblante qu'elle brisa le silence qui s'était installé dans la pièce.

- Onvousafaitboireunepotionquipermetdevoirlavenir, souffla la Gryffondore d'un seul trait.

Cinq paires d'yeux se braquèrent sur elle, n'ayant visiblement pas compris la moindre parole qui venait d'être prononcée.

Blaise, assis à côté de la jeune fille, percevait bien le combat qui se déroulait en elle. Et il était convaincu que les regard noirs que lui lançait le rouquin et le balafré ne l'arrangeait en rien. Le grand métisse parcouru la petite assemblée du regard et, après avoir pris une grande inspiration, il prit la parole.

- Relax Grangie ! Pour faire un simple résumé de la situation, nous -Granger et moi-même- avons préparé une potion qui permet de faire voir l'avenir aux personnes qui l'ingèrent. Et donc dans notre cas Draco et Potterette.

- Mais par Salazar, Blaise c'était vraiment une idée foireuse !, pesta ledit Serpentard en passant une main lasse dans ses cheveux blonds.

- Pas du tout, c'était une idée de génie et d'ailleurs elle a totalement eu les résultats escomptés, rétorqua Zabini avec un clin d'œil à son meilleur ami.

Celui-ci le regarda estomaqué, ça c'était du Blaise tout craché : son optimisme frôlait parfois la stupidité. Il eut soudain l'envie meurtrière de plonger la tête de cet idiot dans sa potion et de lui montrer que l'avenir n'était pas aussi rose qu'il semblait le penser. Il se contenta cependant, de lui jeter le regard le plus noir qu'il avait en réserve. Blaise Zabini ne sembla pas s'en offusquer et coula un regard malicieux vers Hermione.

- Je te l'avais dit qu'il le prendrait mal, soupira-t-il.

Hermione Granger aurait bien rigolé si elle n'avait pas croisé les yeux orageux du Serpentard en face d'elle. Elle se restreint donc à un simple toussotement.

- Tu as raison Malfoy, c'était une idée plus que foireuse, je te l'accorde. Mais c'était une idée prise dans la plus grande amitié et mûrement réfléchie alors je t'en prie, n'en veux pas à Blaise. Gwen, pour les mêmes raison, ne m'en veut pas s'il te plaît, souffla la Gryffondore. Harry, Ron je suis désolée de ne pas vous en avoir parlé.

Maintenant qu'elle se retrouvait devant les faits accomplis, Hermione se sentait vraiment coupable d'avoir agit de cette façon. Elle savait que des milliers de choses auraient pu mal se dérouler mais elle avait tout de même confectionner cette satanée potion, sans en parler à ses amis.

Malgré ses airs assurés, Blaise n'en menait pas large non plus. Il se rendait bien compte des conséquences qu'auraient pu avoir la potion et il remercie Merlin que tout se soit passé sans trop d'encombre.

Draco et Gwen échangèrent un regard, semblant se comprendre sans parler.

- Ne t'inquiète pas Hermione, tout va bien, répondit la brunette dans un sourire. Mais la prochaine fois je préférerais quand même que tu viennes me parler au lieu d'utiliser les grands moyens.

- C'est une façon polie de dire que pour votre propre bien, il n'y aura pas de prochaine fois, ajouta le blond.

- C'est bon Herm' on ne t'en veut pas non plus mais je rejoins Malfoy, pas de prochaine fois, renchérit Harry approuvé par un hochement de tête de Ron.

Hermione au comble du bonheur sauta au cou de ses amis, promettant de ne plus refaire une chose aussi insensée. Blaise de son côté charriait son meilleur ami sur son ''bon cœur'', soulagé de voir que rien n'avait changé.

- Maintenant que tout est réglé, vous allez pouvoir nous dire ce que vous avez vu !, s'exclama soudain Blaise.

Alors que tous les regards se tournaient vers les deux concernés, le silence s'installa dans la petite pièce, brisé seulement par le tic-tac régulier d'une vieille pendule accrochée au mur. Le silence s'éternisa, traînant en longueur. Chacun retenait son souffle attendant une révélation, une quelconque prophétie sur Voldemort ou sur une possible guerre. Mais aucun bruit ni un semblant de murmure ne venait entacher la quiétude du lieu. Le temps, arrêté, patientait calmement. Puis le silence sembla se cristalliser avant de commencer à s'effriter comme un miroir s'écrasant au sol.

- On ne peut pas vous le dire.

La phrase claqua dans la salle, résonnant contre les murs, faisant reprendre au temps son allure normale.

- Comment ça vous ne pouvez pas nous le dire !?, s'exclama Blaise outré devant cette simple réponse.

- Dumbledore nous a fait jurer de garder le silence Zabini, répondit la Gryffondore dans un soupir.

Elle aussi aurait bien voulu partager les informations qu'elle détenait avec ces amis. Pas toutes les informations bien-sûr, seulement celles nécessaires.

- Mais pourquoi ? C'est tellement injuste, ronchonna le métisse devant l'air buté des ses vis-à-vis.

- Parce que si on vous dit ce qui pourrait se passer, alors le futur pourrait s'en trouver modifié, expliqua patiemment Gwendolyn.

- Bon vous n'êtes peut-être pas obligés de tout nous raconter mais vous pouvez au moins nous donner une explication sur ça, reprit malicieusement Blaise en désignant d'un signe l'espace entre son meilleur ami et la Gryffondore.

Malgré la rapidité avec laquelle le jeune homme retira sa main du canapé, tous purent apercevoir ces doigts autrefois ennemis s'effleurer, se toucher dans un mouvement d'une douceur, d'une langueur infinie. Des rougeurs apparurent sur les joues des deux adolescents mais leurs yeux pétillaient d'un même éclat que même Harry et Ron ne pouvaient critiquer.

- Non ça non plus on ne peut pas vous expliquer, soupira Draco. Disons que c'est grâce au destin ... et à l'amitié.

Cette explication, bien que peut satisfaisante, sembla suffire aux quatre autres qui échangèrent des sourires en coin. Hermione ne le savait pas encore mais ce qu'elle ressentit à ce moment était le prémisse d'une amitié éclectique et électrique qui survivrait à tous les obstacles.

Hermione Granger avait toujours voulu tout savoir mais là dans cette salle cachée, elle aima ce sentiment d'incertitude qui planait dans l'air, comme des promesses d'aventures à venir. Quand tous les autres furent partis et qu'il ne resta dans la Salle sur Demande seulement Blaise Zabini et elle-même, elle s'autorisa à laisser échapper le rire qu'elle retenait et un magnifique sourire fleurit sur ses lèvres.

- On a réussi Blaise ! C'est le début de quelque chose de grand, j'en suis sûre !

Blaise aussi rigolait, de son grand rire bruyant qui réchauffe le cœur et Hermione sentit le sien faire un saut dans sa poitrine.

- Oui on a réussi ! Et puis, avec un peu de chance, ils ne seront peut-être pas le seul couple Serpentard-Gryffondore de l'histoire de Poudlard, souffla Blaise avec ce sous-entendu dans la voix -qu'il utilisait un peu trop souvent ces jours-ci- avec ce même ton amusé et espiègle qu'il prenait habituellement ; et pourtant Hermione entendait tellement de choses dedans. Un peu trop justement pour qu'elle se décide à y répondre ... pour le moment.