K A L
Le mois de Juin s'écoule lentement mais sûrement. Il fait extrêmement chaud et c'est dur de rester à l'extérieur quand il n'y a pas de vent. Comme Cassiopeia travaille essentiellement l'après-midi, je l'attends au frais chez moi. J'ai acheté un appareil photo, il y a quelque temps, et je m'essaye encore, mais j'aime bien photographier des choses, des petits détails, des couchers et levers de soleil, Cassiopeia... Je n'ai jamais vraiment eu de passion et je pense que la photographie va en devenir une.
Cassiopeia ne travaille pas aujourd'hui, je lui ai préparé une surprise et j'espère sincèrement qu'elle va lui plaire. Elle m'a un jour dit qu'elle n'était jamais allée au bord de la mer et qu'elle rêvait de la voir de ses propres yeux. Donc j'ai décidé de l'emmener à la plage, sur la côte californienne. Je sais que ce n'est pas grand-chose, mais je veux la rendre et la voir heureuse.
Je finis de faire mon sac quand j'entends frapper à la porte. En l'ouvrant, je découvre une Cassiopeia fatiguée et mal réveillée avec deux cafés dans ses mains. Il est encore tôt, le soleil vient à peine de se lever, mais la route est longue.
- J'espère vraiment que ça vaut le coup, parce que tu m'as fait me lever à 5 heures du mat' et je déteste ça. Énormément.
- Bonjour à toi aussi, dis-je en souriant.
Cassiopeia dépose un baiser sur mes lèvres puis elle se met à boire son café avidement. Cass et le café sont une longue, très longue histoire d'amour
- Je te l'assure, ça vaut vraiment le coup, dis-je en acceptant le gobelet en carton qu'elle me tend.
Puis nous grimpons dans ma voiture et nous partons en direction de San Diego. Enfin, Cassiopeia ne le sait pas. Les premières heures de voiture sont silencieuses car nous sommes tous les deux crevés, mais après deux heures de route, Cassi allume la radio et se met à chanter. Elle chante un peu faux mais elle est adorable.
- Dis Kal, on va où en fait ? Et quand est-ce qu'on arrive ? me demande-t-elle.
- Je t'ai dit que c'est une surprise, il nous reste moins de deux heures, je réponds en réprimant un sourire devant son impatience.
Elle lève les yeux au ciel, mais un petit sourire flotte sur ses lèvres. Je l'observe du coin de l'œil. Elle regarde le paysage défiler avec intérêt et je devine qu'elle n'a pas dû beaucoup voyager au cours de sa vie. Je me promets intérieurement que, quand nous serons plus âgés, je l'emmènerai n'importe où, même jusqu'au bout du monde.
Quand nous arrivons sur la côte et que la mer apparaît, le visage de Cass s'illumine soudainement. Elle se tourne vers moi, les yeux brillants et allumés par une lueur d'excitation.
- On va à la plage ? elle me demande.
Je lui adresse un sourire en guise de réponse et elle lâche un petit cri de joie. Je rigole devant son expression adorable, on dirait une petite fille.
- Oh mon dieu, depuis le temps que j'attends ça ! s'exclame-t-elle, à la limite de la jubilation.
Je ne peux que sourire en voyant à quel point elle est heureuse.
On arrive rapidement à San Diego et je me gare près d'une petite plage. Cass sautille dans tous les sens en sortant de la voiture et elle me fait remarquer au moins cinq fois qu'on est juste à côté de la mer. La plage n'est pas trop bondée de monde, ce qui me rassure. Je n'aime pas quand il y a beaucoup de personnes autour de moi.
Cass me tire jusqu'à la mer et nous restons plantés là, main dans la main, les pieds dans l'eau. Cassiopeia ferme les yeux en souriant et moi, je la regarde. Le soleil fait ressortir ses taches de rousseur et ses cheveux blonds brillent encore plus. Elle est tellement belle. Je ferai n'importe quoi pour elle, je déplacerai des montagnes pour elle, je remuerai ciel et terre pour elle. Sans elle, je ne suis rien. Rien du tout. Et avec elle, je suis tout.
Cassiopeia rouvre les yeux et me regarde. Mon cœur se met à battre plus vite. Elle commence à avancer et bientôt, on immerge complètement dans l'eau, tout habillés. L'eau est chaude, c'est vraiment agréable. Cass s'allonge et flotte en regardant le ciel.
- C'est génial, murmure-t-elle.
Puis elle se redresse et elle nage jusqu'à moi pour me prendre dans ses bras. Ses jambes se nouent autour de ma taille et je la serre fort contre moi.
- Merci Kal, merci mille fois, dit-elle contre mon oreille. Merci.
- Je t'aime, je réponds simplement.
Ses lèvres s'emparent des miennes avec ardeur et un soupir s'échappe de ma bouche. Elle se colle contre moi et ses jambes se resserrent autour de mes hanches. Un "je t'aime" franchit ses lèvres et atterrit sur les miennes. Ses baisers deviennent plus insistants et torrides et j'ai du mal à me contenir. Je la ralentis un peu et m'écarte légèrement d'elle. Nos souffles saccadés se mêlent et elle dépose son front contre le mien. Je la veux terriblement, là maintenant, je veux sentir sa peau contre la mienne sans aucune barrière, sans aucune limite. Mais je me retiens du mieux que je peux. Je veux que tout soit parfait. Et si je dois attendre, j'attendrai. J'attendrais des millénaires pour elle.