Et oui, me revoilà. Pour la dernière fois, je vous le promets, ensuite vous serez tranquilles.
Cet été, j'ai relu Cassiopeia. J'étais un peu dans cette période où je n'arrivais plus à écrire, et j'y suis toujours, mais j'ai réussi. Prise d'inspiration et d'un grand besoin de rajouter un petit morceau à cette histoire que je n'arriverai décidément jamais à quitter, j'ai écrit. J'ai commencé cet été, sur la plage, dans le jardin, sur la route. Mais j'avais l'impression que ce n'était pas ce que je voulais publier pour la dernière fois. Ce n'était pas assez "cassiopeien" à mes yeux. Alors j'ai tout réécrit il y a quelques semaines, et me voilà. J'espère que ceci vous plaira.Bonne lecture. x
UN DERNIER ADIEU - KALIl y a des moments dans la vie où l'on se sent perdu. Comme si tout ce que l'on connaissait nous devenait soudainement quelque chose d'étranger. Comme si tout ce que l'on croyait avoir un sens n'en avait plus. Dans ces moments là, on reconsidère tout. Qu'est-ce qui compte réellement ? Qu'est-ce qui vaut la peine d'être vécu ?
Il m'arrive de temps en temps de réfléchir à ma vie. À celle d'avant et à celle de maintenant. Je me rends compte à chaque fois à quel point elle a changé. Avant, j'étais constamment perdu. Mes craintes, mes peurs et mes questions occupaient mon esprit jusqu'au point de l'insomnie. Je n'avais aucun point de repère. Je n'avais rien à quoi m'accrocher. Je n'avais pas d'ancre pour m'aider à rester à flot malgré le courant de la vie. J'étais seul, vide et froid. Je n'aurais jamais imaginé que ma vie deviendrait telle qu'elle l'est maintenant. Mais tout a changé à partir du moment où mes yeux se sont posés sur elle. Et c'est là que vivre a pris un tout nouveau sens.
Cela fait maintenant douze ans que ma vie est un mélange de surprises, d'aventures, de découvertes, de joie et surtout d'amour. Si vous m'aviez dit, douze ans auparavant, que j'allais être si heureux et comblé un jour, je vous aurais ri à la gueule. Et je vous aurais sûrement envoyé balader aussi.
Je profite des quelques minutes de sommeil restants à ma femme pour l'admirer. Son visage doux et apaisé dont la beauté me saisit à chaque fois, sa poitrine qui se soulève gracieusement au rythme de sa respiration, et une chose qui ne cessera jamais de m'émerveiller; son gros ventre rond qui abrite notre petite étoile.
La sonnerie du réveil coupe court à ma contemplation, et ma délicieuse femme s'agite en ronchonnant. Je me penche délicatement au dessus d'elle pour arrêter le réveil et me laisse retomber à ses côtés. Mon torse prend place contre son ventre et j'y dépose ma main, absorbant la chaleur qui émane de sa peau nue. Ses grognements cessent et elle tourne le visage vers moi, souriant. Elle ouvre les yeux et les plonge dans les miens comme si elle s'apprêtait à sonder mon âme. Son sourire se transforme en un air inquiet lorsqu'elle réalise sûrement que ce n'est pas un bon jour pour sourire.
- Hey, chuchote-elle. Tu... Ça va aller ?
Je hoche la tête, incertain de ma réponse. Je n'arrive jamais à m'exprimer comme je le voudrais mais Cassiopeia n'a pas besoin de mots pour me comprendre. Le bleu lumineux de ses yeux me rassure et apaise ma tristesse. Ça, c'est l'effet Cassiopeia.
Elle m'embrasse rapidement du bout des lèvres, puis elle me pousse gentiment et tente de se lever. Mais elle échoue et, sans avoir besoin de me le demander, je la soulève du lit et la mets sur ses pieds.
- J'aurais pu le faire toute seule Kal, dit-elle, caressant son ventre.
- Bien sûr, je réponds en tentant de retenir le sourire qui risque de s'étaler sur mes lèvres.
Elle explose de rire et je ne peux m'empêcher de sourire. Finalement, même si ce n'est pas un bon jour pour sourire, elle réussit quand même à m'en arracher un.