Pourquoi m'avoir fait ça !?

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Postée dans le couloir, je guettais le moindre mouvement dans un silence de glace.

Ma proie se trouvait assise dans un sofa, en face de la cheminée.
Sirotant un verre de whisky, elle discutait de façon très engagée avec le loup en face d'elle.

Ainsi elle ne remarquait pas que Rosalyne était en train de forcer la serrure de sa pièce de magie.

Accroupie avec ses crochets devant la porte, la jeune fille s'affairait depuis dix minutes.

J'étais assez anxieuse du résultat de l'opération.

La veille, Rosalyne et Gabriel s'était concertés et m'avaient proposés de m'aider à fuir. Après le diner, je les avais rejoints pour discuter des détails.

Dans la nuit, j'avais préparés mes quelques affaires : deux robes, une photo de Mme Leroy, une de mes parents, quelques livres, ma baguette en bois de saule, et un petit jeu de tarot de Marseille, que j'utilisais quand on apprenait la voyance à l'école.

Ma valise prête, j'avais plus ou moins bien dormi, impatiente de pouvoir partir. Evidemment tout cela pouvait échouer mais je faisais confiance à mes deux amis.

Gabriel avait commencé à distraire la biche dans l'après-midi. Faisant mine de rentrer dans son ecoeurant jeu de séduction, il semblait bien se débrouiller.

La crocheteuse fit tourner d'un coup sec et la porte céda.

Avant d'entrer, elle se munissa de quelques pierres et cristaux ainsi que de sa fine baguette en bambou.

De sa baguette, elle chercha si un quelconque sort de protection avait été proféré.

Je n'avais pénétré qu'une seule fois dans cette pièce. Et j'avais fortement été impressionnée.

Quelques minutes dans ce cabinet, et j'avais commencée à etouffer.

La plupart des magiciens et sorcières protègaient l'endroit où ils opéraient.

Cette intrusion s'était soldée par un coup de canne et deux jours sans manger.

Mais aujourd'hui, je comptais bien y pénétrer, bien que j'ignorais encore comment.

J'avais prévenue Rosalyne, mais elle n'avait pas eue l'air de s'inquiéter outre mesure. Elle m'avait parlée d'un "talent" qui lui serait utile mais sans m'en dire plus.

Nous étions postées dans l'encadrement de la porte, et ma complice détaillait méticuleusement chaque parties de la pièce. Le "sanctuaire" de Bettyna était une large pièce carrée. Les murs étaient recouverts de tissu noir, les fenêtres fermées. Sur les lattes de bois du sol, un cercle de craie blanche était tracé. C'est lui qui détectait et empêchait les intrusions.
Sur des étagères, se trouvait des livres, grimoires, baguettes, jeux de cartes et miroirs de tailles diverses.

Mais aucune représentation religieuse, ni chrétienne, ni nordique ou encore greco-romaine. Je me demandais souvent à quels dieux elle faisait appel.

J'indiquais le fameux livre à Rosalyne, dans lequel se trouvait le rituel de la chaînette. Il était couvert de poussière sur un rebord. A l'autre bout de la pièce, evidemment.

- Attention, dit Rosalyne, reste la où tu est et ne bouge plus, Ok ?
- Compris, répondis-je, mais je ne vois vraiment pas comment tu veux t'y prendre. Je n'avais pas passée plus de 5 minutes dedans.

- 5 minutes ? C'est plus que large !

Sur ce, je restais sur mes gardes et attendait. Très peu de temps en fait. Je ne pus voir que la pélican courir à une vitesse incroyable, et revenir presque aussitôt, le livre entre les mains.

Dark Dove {Pause} Où les histoires vivent. Découvrez maintenant