C'était comment ?

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Je me retournais vers la sorcière.

Surprise, elle me fixa droit dans les yeux.
Ni elle ni moi ne lâchait le regard de l'autre.

Roxelle s'approcha lentement de moi, éventail dans l'aile.

- Je ne crois pas vous avoir déjà rencontrée. Mademoiselle...

- Joséphine de la Ronce, répondis-je.

- Jamais entendu parler.

Elle me scrutait avec un sourire tellement méprisant.

- Vous savez, répliquai-je, ce que vous ignorez pourraient remplir un océan entier.

Prends ça mégère.

La comtesse perdis son air supérieur pour un rictus agacé.

- Quel humour pour une si jeune fille. Vous savez ma grand-mère disait qu'avoir un air suffisant donnait des rides et des plumes fades.

Elle ria de sa blague, les femmes de la cour essayant de ne pas se mêler de notre joute verbale.

- Apparement, vous ne l'avez pas écoutée, dis-je innocemment.

Le groupe de femmes se retenaient de rire en silence.

D'un air mauvais, elle se tourna vers Apollonia qui se mis entre nous deux.

- Ma chère Duchesse, vous avez là une jeune femme pleine de... ressources.

- En effet, répondis la buse. Mademoiselle Joséphine est bue jeune fille très intelligente et pleine de qualités, mon fils Serdur ne tarit pas d'éloges à son sujet.

La sorcière semblait jubiler. Roxelle tiqua nerveusement quand elle entendit le nom de Serdur.

- Oh, le fiancé de ma fille ? Je me demande où il vous a rencontrée ma chère.

Fiancé. Fiancé ?!!?
Serdur a intérêt à bien se cacher.

Je continuais de faire bonne figure, en hurlant intérieurement.

- Malheureusement, renchéri Roxelle en simulant un air triste, je suppose ne pas vous revoir de sitôt ?

- Vous vous trompez madame, intervenna Apollonia. Joséphine vous êtes la bienvenue quand vous le désirez. Nous comptons sur vous pour demain ?

Rien que pour faire enrager la Valroux, j'acceptais et repartie vers mon carrosse.

Sur le chemin, je songeait à ce que cette vieille folle avait dit.

Sa fiancée ? Pénélope.

J'étais assez déçue par Serdur de ne pas m'en avoir informée.

Non pas qu'il m'intéressait !
Pas du tout.

Je croyais.

J'arrivais enfin au manoir, heureuse par ma visite, mais fatiguée par toutes ces émotions.

Il était déjà tard, près de sept heures quand j'arrivais. Le soleil restait malgré tout.

Je partis faire un brin de toilette et descendis chercher les gardiens et les amis. Personne à l'intérieur.

Je les trouvais dans le jardin de derrière, tous autour d'une longue table disposée sur le gazon.

Tous étaient très contents de me voir.

- Alors, alors demanda Elise, c'était comment ?

Je m'asseyais en bout de table et racontait ma visite.
Quand j'eus finis, Rosalyne pris son verre de vin et le leva en riant.

- En tout cas tu l'as bien mouché cette garce !

- Bravo ma grande, dit Adrian, tu as bien appliquée nos conseils.

Nous disions ensuite tranquillement quand un des gardes, un grand et large rat au masque d'or, vint nous interrompre.

- Mademoiselle, dit-il, pardonnez moi mais nous avons arrêté un jeune homme qui a essayé de passer la barrière magique. Il prétend vous connaître.

Je me levais, suivie par tous les convives, et découvrais devant ke portail, un bouc entouré par deux hommes très musclés qui le maintenait fermement.

Albin.

- Joséphine, implora l'animal, dis leur de me lâcher !

Je fis un signe de la tête et les deux colosses laissèrent le paysan s'approcher.

- Joséphine, haleta Albin. Tu as fais ce que je t'ai demandé ?

Ah zut, le titre de propriété...

- Bonjour Albin, dis-je calmement.

- Euh bonjour, excuse moi.

- Pourquoi tu a essayé de sauter la clôture ?

Les gardiens l'observaient avec beaucoup de méfiance.

Le bouc semblait assez tendu, et loin de celui qu'il était pendant la fête.

- J'étais pressé et tes gardes m'ont fais flipper.

- Je ne l'ai pas en tout cas. Je... Je n'en ai pas eu l'occasion.

Autour de moi, mes professeurs et mes amis semblaient se demander de quoi nous parlions.

- Je vois. Et tu penses y retourner ? Demanda le bouc.

- Hm oui, demain.

- Alors à demain !

Il parti brusquement en direction des bois.

Vraiment, il était étrange.

Mais je ne me formalisai pas.

Un mauvais jour sans doute...

Je fis volte-face en direction des gardiens.
Tous le monde m'observait d'un air suspect.

Du genre "explique nous ou meurt".

Je dû raconter notre arrangement à tous, et notre baiser debout dans le petit salon.
Et recevoir les commentaires désapprobateur des convives.

- Franchement Josie, sermonna Sofia, il se sert de toi !

- C'est ridicule, dis-je. Albin est un garçon très gentil...

- Pfff, répondit Dina, un petit bisou tu crois que c'est une preuve d'amour ? Crois moi j'en sais quelque chose.

- Oh mais laissez moi faire ma vie ! Merde !

Rosalyne s'avança vers moi.

- Tu sais que je le trouve bizarre...

- ET ?

- Et il a une mauvaise influence sur toi.

- Tais toi, c'est faux.

Je montais en colère dans la chambre. De quoi je me mèle !

Mais de quoi je me mêle ?!

Je fermais la porte à clé pour réfléchir et m'isoler.

Albin. Albin tellement gentil et attentionné.

Non, j'allais faire ce qu'il me demandait. C'était une preuve d'amour après tout...


Dark Dove {Pause} Où les histoires vivent. Découvrez maintenant