Dark Dove {Pause}

Dernières recommandations

La créature me poursuivait sans relâche.

Depuis des semaines. Les yeux creux, une rapidité à toute épreuve.

Mais je savais exactement comment me débarrasser d'elle. Temporairement...

Courrant à toute vitesse dans mon corsage, épousant désormais mes courbes épaisses, et seulement une jupe courte dessous, je me retournait brusquement.

Je dis alors jaillir de terre des centaines de ronces et de muriers  pointus. Les liannes meurtrières plaquerent la créature au sol.

J'entendis le coup de sifflet.

- Trois minutes Joséphine, hurla Ali, en fixant le chronomètre.

- Pas mal ma belle, cria Dina.

Je les rejoins, et laissais le mannequin de bois ligoté.

Depuis des semaines, je continuais mon entrainement, mettant tous mon coeur et mes efforts pour réussir.

Sous le kiosque, les gardiens prenaient le thé. La chaleur était insoutenable, alors qu'il était maintenant cinq heures de l'après-midi.

Je m'assis à la table, où Elise me servis une tasse et une assiette de gâteaux.

- C'est bien, dit Rolandòs. Mais il faut que tu t'améliore encore.

- Je sais, répondis-je en grignotant un biscuit. Je n'arrive pas à les rendres très solides.

- On a vus, dit Black Edward, même le mannequin s'est libéré.

Je me tournais et vis que le pantin de bois s'était détaché et regagnait lentement l'armurerie.

Monté sur roulettes, la créature avait une apparence humanoïde.
Nous nous entrainions ensembles depuis deux semaines. Mon but étant de l'éliminer rapidement et pour de bon.

- Attends un peu et elle y arrivera, lança Sofia au griffon.

- Bon ça va, renonça le gardien, on va dire que pour l'instant c'est bien.

Dina, restée silencieuse commençait à s'impatienter.
Elle se leva brusquement de chaise et serra les dents.

- Oh ! On s'en fiche ! On a qu'à lui faire le rituel.

Elle semblait soulagée.

Puis c'est au tour d'Adrian de parler.

- Dina, non...

- Si. Joséphine peut l'entendre. Pas vrai ?

La sorcière se tourna vers moi.
Rituel ?

- Qu'est-ce que c'est ce rituel ? Demandais-je.

- C'est une cérémonie, dit Elise calmement.. Elle n'a été effectuée que deux fois, avec Edward et Dina. Mais c'était des cas d'urgences.

- Mais elle m'apporterai quoi ?

- Le pouvoir complet et total. Quand tu dois combattre rapidement un ennemi et que ton entraînement n'est pas assez rapide.

- Et pour l'instant, rien à l'horizon ! Dit Sofia. Ne te tracasse pas ma grande, tu as tous ton temps.

La chatte me souria mais elle ne semblait pas vraiment convaincue.

Je suivi Dina qui me fit essayé corsets sur corsets et robes sur robes.

Demain, je serai au château. J'avais tant travaillée pour y arriver.

Mes essayages furent long mais je finis par me décider. Je fus ensuite libérée pour le dîner.
Les gardiens étaient agités, encore plus inquiets que moi pour demain.

- Non ! Cria Ali, elle ne devrai pas y aller sans escorte !

- Et alors ? Protesta Elise en secouant ses ailes. Il ne faut pas non plus qu'elle sois trop remarquée !

Tous se crêpaient le chignon pour que tous soit parfait.

Je m'amusais avec Rosalyne et Gabriel. Nous plaisantins des bêtises et des colibets que mes protecteurs de lançaient.

Je montais me coucher avant tous le monde, sur les conseils de Sofia et Dina, afin d'être assez reposée.

Je me tournais et me retournais dans mes draps. Les rayons de la lune se jetaient sur moi.

Ces andouilles avaient finis par mettre la pression.

Saurais-je être à la hauteur ?

Certes, je m'étais démenée ces dernières semaines, d'ailleurs je m'étais plutôt bien debrouillée. Je savais comment me comporter.

Je n'arrivais pas à m'arrêter de penser. Il serait bien temps de s'inquiéter le moment venu.

Je fermais les volets par magie, et la lune disparaissa.

Le matin était calme et moins mouvementé que la veille.
Personne n'avait étrippé l'autre apparemment.

Mes deux amis partis au travail, je pris le petit déjeuner avec mes professeurs.

En robe de chambre et peignoir, c'est sous le kiosque ensoleillé qu'ils me firent leurs dernières recommandations.

Pas de mots "vulgaires", se tenir droite et toujours être confiante.

Et tous se passerait bien.

Après avoir manger et m'être changée, corset et jupette habituelle, je repris mon entraînement, n'ayant qu'une petite pause au déjeuner. Je pourchaissais le pantin pendant des heures, fatiguée mais contente. Mes ronces et mes lianes pointues l'atteignait un peu plus à chaque fois. Il resta même à terre, bien plus longtemps que la veille.

Ayant rendez-vous dans le début de l'après-midi, je partis très vite avec la chatte, la sorcière et la fée pour me préparer.

Après un rapide bain parfumé, mon plumage fut brossé et lissé. Les plumes de mon crâne furent tortués en un haut chignon, bordé de perles ancrées et de pierres précieuses.

Les gardiennes, aidées par deux servantes, me serrait mon corset, et me firent porter une grande robe bleu clair, style Louis XVI, longue et ornée de fleurs brodées.

Je finis par une paire de boucles d'oreilles pendantes et une légère parure en argent.

Dans une poche dissimulée dans le tissu, Sofia glissa un éventail, indispensable à toute femme de la cour.

- Joséphine, dit Elise, tu est superbe.

Je la remerciai. C'est vrai que la robe était magnifique. Je tournai devant le miroir pour l'admirer. Sofia me rejoint devant la glace et souris.

- Je sais que c'est très important pour toi, mais reste détendue.

- Je vais essayer.

Je commençais à trembler.
Puis Dina me demanda de soulever mes immenses jupons.

Intriguée, je m'exécutait. La jeune femme attrapa ma jambe et la posa sur une chaise.

Sofia lui fit passer quelques objets.

- Joséphine, tu est prête pour ta visite, me dit la sorcière. Mais comme on ne sais jamais, tu vas emporter ça.

Elle me tendis une baguette magique en bois et une dague. Elise s'approcha.

- Bois de prunellier pour la protection. Et la dague c'est utile. Tu verras.

Si pour faire de la magie, on utilisaient simplement son mental et ses mains, pattes ou ses ailes, une baguette servait à se canaliser. Pour mieux jeter des sorts. J'espérait ne pas avoir à m'en servir.

Les trois gardiennes me sourièrent chaleureusement.

Il était temps de partir.