Mauvaise nouvelle...

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Je sortis de mon carrosse, Rosalyne et Gabriel sortant leurs têtes pour observer. Aucune pression, non.

Albin ne parlait pas. Il restait campé au milieu de la route, et les deux chevaux squelettiques attendaient visiblement mes ordres.

- Alors ? dit calmement le pigeon. Mon papier ?

J'avoue qu'il me pris de court. Mais au fond j'avais pris ma décision depuis longtemps.

- Non. Et je ne le volerai pas.

Moi aussi je pouvais rester calme.

- Je vois. Pourquoi ?

- Parce que la plupart de ces gens sont honnêtes, qu'ils me font confiance et que Serdur est...

- Serdur ? tiqua Albin d'un ton de plus en plus acerbe. Tu l'appelle par son prénom ?

- Où est le problème ?

- On dirait qu'il a bien réussi son coup. Tu t'est faites prendre comme une idiote, je suis même sûr qu'il t'a déjà eu dans son lit. C'est pas vrai ! 

- Va te faire foutre !

Je me retournais bien énervée  et claquais la porte du carrosse sous son regard noir. Rosalyne jubilais et souriait gaiement.

Mes cavaliers redémarrèrent en direction du manoir.

J'étais assez fière de moi .

Malgré tout, peut-être aurait-je du être moins dure.

Balayant cette histoire de mon esprit, je discutais distraitement avec mes compagnons, jusqu'a atteindre le manoir.

Après un copieux dîner, au cours duquel mes mentors me felicitèrent pour mon courage, je pris un bain et sautait dans mon lit douillet.

Épuisée par toute cette action bien inhabituelle pour moi, le sommeil finit par m'avoir définitivement dans ses bras.

Si le coucher fût agréable et bienvenu, mon lever était bien douloureux et pénible.

Le plumage ébouriffé, les yeux collés, le tout accompagné d'une migraine atroce, je devais réellement faire peur.

Un audacieux coup d'œil du fond de mon lit à une pendule m'indiqua près de dix heures.

Manquant cruellement de motivation, je tirais avec la magie sur un cordon pendant au fond de la chambre, et vis arriver quelques minutes plus tard deux servantes masquées, un canari et une lionne.

Je me levais et elles m'aidèrent à me laver et m'habiller. Je pourrais presque y prendre goût !

Malgré l'heure tardive, je trouvais Rosalyne, jambes croisées et bottes posées sur la table de la grande salle.

Habillée et rafraîchie, dans une robe plus simple que les derniers jours, je m'assis à côté d'elle.

- Qu'est-ce que tu fais là ? demandais-je.

- Hmmff.

- Un problème ?

- Pas envie d'en parler. 

D'accord, elle avait eu un problème avec son travail. Ou Gabriel.

- Dis moi, tentai-je. Je suis ton amie...

Touchée, elle me regarda, soudain moins en colère.

- Me suis faite virée. Comme d'hab.

- Ah merde, et ça va ?

Regard noir.

- Visiblement non, répondis-je en riant.

Son visage s'éclairci.

- Mon connard de patron m'a dégagée parce que j'ai insultée une cliente...

Allez savoir pourquoi, rien que d'imaginer la scène me fit exploser de rire.

Et elle aussi. Même les gardes et servantes disposées de part et d'autres de la salle souriaient.

- Pourquoi tu a fais ça ? 

- Ben elle a essayée de négocier, j'ai refusée, et cette pouffe m'a embrouillée. Je m'demande encore comment je lui ai pas flanqué une gifle !

Après tout on s'en fichait, le manoir m'appartenait et mon amie pouvait bien y séjourner indéfiniment.

- Bon aller reprend toi, dis-je , je t'invite et on va dépenser de l'argent !

Si  elle parue gênée au début, mon invitation la fit quitter sa chaise.

Les gardiens m'avait montré entre-temps une large salle où les richesses qu'ils avaient accumulés étaient à ma disposition.

Je poussais la petite porte, suivie par Rosalyne, et nous pénétrions dans la pièce aux trésors du manoir. Pièces d'or, deniers en pagailles, bijoux et parures, pierres précieuses, statuettes de prestige étaient soigneusement disposées dans des coffres immenses, rangées et prêtes à servir.

Si mon amie était impressionnée par tant d'argent,moi même ne me lassais pas d'observer les contenus des coffres.

Après un regard entendu, nous emportâmes une certaine somme et foncions en carrosse jusqu'au marché. Tous le matin, je riais de concert avec Rosalyne, en achetant de temps en temps une babiole ou une robe. Sa morosité s'était peu à peu éteinte, et elle avait même profité de notre passage devant l'étal de son ex-patron pour lui faire un bras d'honneur bien senti.

Comme des fillettes qui avaient fait une bêtise, nous courrions à travers les étals et stoppions notre course près d'un salon de thé des hauteurs de la ville.

Treize heure sonnait, et nous décidions de déjeuner à cet endroit.

Les murs blanchis à la chaux portaient de lourdes étagères et présentoirs comportant quantités de gâteaux, desserts et pâtisseries diverses. 

Nots commandions deux sandwiches accompagnés de thé glacé et de multiples pâtisseries.

Pendant que nous les dégustions, une chèvre très bien habillée, visiblement aristocrate, était suivie par une jeune femme épervier, aux longues plumes lui tombant sur les épaules.

Je reconnus Pénélope, a qui je fis signe.

Elle s'approcha de ma table, avec la chèvre qui n'esquissai pas un sourire.

- Bonjour Joséphine !

Je la trouvai beaucoup plus enjouée que lors de notre première rencontre.

Mais son regard fuyant trahissait autre chose.

- Quelque chose ne va pas ?

Elle hésita.

- Malheureusement, j'ai une mauvaise nouvelle...

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 29, 2017 ⏰

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