Épilogue

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(Pas relu)

Je restai à la fixer. Mes yeux scrutaient ses lèvres souriantes. Elle n'avait pas changé. À part ses cheveux blonds. Ils avaient poussé pour atterrir jusqu'à sa poitrine.

« Nathalie. Tu vas bien ? demanda-t-elle avec douceur et une pointe de timidité.

– Oui, répondis-je en la fixant avec toujours cet air embrouillé.

– ça ne va pas ? Tu me regardes bizarrement...

– Je... Je ne pensais pas que tu viendrais à mon rendez-vous en réalité... Après le coup de téléphone d'hier, j'ai vraiment pensé que même si tu avais accepté de venir dans ce restaurant pour nous voir de nouveau, tu aurais je ne sais pas dit que tu avais un imprévu et ne serais pas là, expliquai-je, gênée.

– Oh... »

Nous restâmes muettes pendant quelques minutes où les conversations animaient ce petit restaurant. Le serveur nous demanda ce qu'on voulait manger. Nous ne demandâmes que des boissons. Une conversation presque hypocrite suivit pendant l'attente de nos commandes. De faux sourires plaqués au visage.

Enfin, le serveur revint avec nos breuvages dont j'admirai les vapeurs s'élevait devant moi. Encore chaud, je pris ma tasse et laissai le chocolat chaud me brûler la langue puis la gorge.

« Ce n'est pas chaud ? demanda Clarice avec une grimace.

– Si, brûlant. Mais j'en avais besoin... Je suis désolée. Je sais, je sais tellement que c'est mal placé de ma part de te dire ça, mais je ne me rendais pas compte et...

– Ce n'est pas grave... chuchota-t-elle.

– ça l'est ! Si je l'avais su avant, je t'aurais clairement dit que je ne pouvais pas être amoureuse de toi et tu serais passée à autre, mais à cause de moi tu as démissionné et...

– Je vais bien maintenant ! Tout va bien, dit-elle en se calmant. C'était ma faute aussi, je n'ai jamais eu le courage de te le dire... Je suppose que c'est ton colocataire qui t'en a parlé.

– Oui, il me l'a dit le jour où tu as démissionné, soufflai-je encore avec la culpabilité dans mon esprit.

– Je vais bien, je t'assure. Je... Je pense avoir tourné la page. J'ai rencontré quelqu'un en fait et... »

Les joues de Clarice prirent une teinte rosée qui me fit sourire. Un vrai sourire. Je fus soulagée de savoir qu'elle avait réussi à passer au-dessus de son amour pour moi. C'était le plus important. J'espérai que cette personne pouvait voir à quel point cette fille est adorable.

Je lui demandai de me parler plus d'elle. Je voulais tout savoir. Je racontai aussi mon histoire avec Mathieu.

« Attends, et Sarah ? Tu as eu des nouvelles d'elle après qu'elle soit venue dans votre appart ? » demanda Clarice tandis qu'on marchait dans les rues parisiennes.

Le vent de l'automne commençait à souffler à travers nos manteaux ouverts. Il ne faisait pas froid aujourd'hui. Les timides rayons du soleil allaient et venaient au gré des nuages mouvants.

« Elle n'est plus revenue dans notre appartement, dis-je avec un sourire malicieux. Une fois, je suis allée voir Mathieu dans son club de sport et Sarah était là aussi, mais cette fois-ci un autre gars l'aidait... Je ne sais pas s'ils sont ensemble ou pas, mais du moment qu'elle laisse Mathieu tranquille... »

Elle rit avec joie. J'étais contente que notre amitié soit toujours présente malgré le fait que je lui avais brisé le coeur. Je lui en étais reconnaissante. Je continuai mes histoires avec Françoise et son changement de comportement et le nouvel employé recruté deux semaines après son départ.

« Je dois rentrer. J'habite à deux heures d'ici en transports...

– Je comprends. On pourra toujours s'appeler ? demandai-je timidement de peur que cette journée ensemble ne soit qu'un douloureux mirage.

– Bien sûr ! »

Nous nous prîmes dans les bras, heureuses. Je la suivis du regard quand elle monta dans le taxi pour aller vers la gare Montparnasse. Je soupirai avant de sentir mon portable vibrer dans mon sac. En voyant le nom Math sur l'écran, je décrochai avec un sourire.

« Salut ! Tout va bien ? Et ça s'est bien passé avec ton amie ? »

Je lui racontai mon rendez-vous tandis que je me dirigeais vers notre appartement. En ouvrant la porte, il était déjà là à m'accueillir. Il m'embrassa puis me montra le salon qui avait radicalement changé.

« C'est quoi tout ça ? »

J'étais abasourdie par les décorations. Une nappe bleu clair recouvrait la table tandis que des assiettes et couverts étaient dessus. Même les chaises avaient des rubans de soie bleus qui entouraient leurs dossiers.

« Surprise ! Tu aimes ? S'exclama-t-il avec un sourire indécis.

– Oui, mais c'est en quel honneur ?

– Parce que j'avais envie, dit-il en haussant des épaules.

– Vraiment ? Attends, mais où est-ce tu as trouvé tous ces accessoires ?

– Un ami me les a prêtés... Tu sais ça fait quatre mois qu'on est ensemble et vu que tu t'es réconciliée avec Clarice, je me suis dit que c'était une bonne idée de faire un truc comme ça, expliqua-t-il en montrant d'un geste de la main la table.

– T'es adorable ! » criai-je, excitée de joie.

Je souris avant qu'il ne m'embrasse encore. Je ne m'en lasserai pas. Ses lèvres, son corps, ses sourires, son air gêné. Peut-être que dans quelques mois, nous ne serions plus ensemble, peut-être qu'il me larguera ou que je le larguerais, peut-être qu'il tombera amoureux d'une autre fille et que moi je ne l'aimerais plus... mais tout de suite, maintenant, je me sentais tellement heureuse avec lui. En couple avec cet homme qui m'avait acceptée. Moi. Et c'était tout ce qui comptait à présent.

FIN

Merci infiniment à toutes les personnes qui ont lu cette histoire ! J'ai aimé l'écrire, et j'espère en écrire d'autres dans le même style !

J'ai déjà écrit Comme un pantin qui est l'histoire d'une femme qui a avorté. Il est un peu plus dur niveau émotions que cette histoire-ci.

Merci, merci, merci !!! :3

Un cœur à aimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant