Chapitre 13 - Cœur tremblant

483 79 18
                                    


Tremblante, je décrochai et collai l'appareil à mon oreille.

« Allo ? demanda la voix d'une femme.

– Allo, maman...

– Oh ma chérie ! Tu vas bien ?

– Oui, oui, tout va bien, soufflai-je avec un sourire, mais ma main tremblait tellement que je tenais le portable des deux mains.

– Tu es sûre ? Tu nous as appelés plus tôt. Je suis désolée, ton père et moi avions laissé le téléphone dans le salon alors que nous étions encore à l'étage. On s'est dit que quelque chose n'allait pas si tu nous appelais...

– Ce n'est pas grave, tout va bien maman. Je voulais juste de vos nouvelles. Ça fait tellement longtemps que je ne vous avais pas parlés, donc je... »

Je n'arrivais pas à terminer cette phrase. Je pleurais à chaudes larmes et je les entendis avec ce même gémissement de douleur. Je voulais tellement leur dire à quel point j'adorais entendre leur voix. Même si mes années d'adolescentes n'avaient pas été de tout repos pour moi et pour mes parents, ils me manquaient. Terriblement.

Je sentis – plus que ne vis – le torse de Mathieu devant moi. Ses bras m'encerclèrent tandis que je prenais de longues respirations. Après m'être calmée, je me rendis compte que la situation était gênante. Je n'avais pas l'habitude de pleurer pour si peu. Même si Mathieu était maintenant mon petit-ami, c'était tout de même embarrassant. Je reniflai doucement, puis allai dans la cuisine pour me moucher le nez et essuyer mes joues.

Une fois suffisamment apte à parler, je parlais au téléphone. J'avouai à quel point j'étais désolée. Je répétai ce mort d'excuse comme s'il allait pardonnait mes fautes. Ma fugue pressante loin de mes parents. Mais j'aurais dû rester, j'aurais au moins dû essayer de les faire changer d'avis sur moi, sur ce que je voulais réellement, sur ce que j'étais réellement.

« Non, ne t'excuse pas, tout est de ma faute. Tu n'as rien fait de mal, c'est moi. C'était moi le problème. »

Je restai sans voix après l'aveu de ma mère. Elle n'était pas quelqu'un qui balançait ses torts. Elle gardait toujours cette fierté, cet orgueil mal placé. L'entendre s'excuser était comme dans un rêve. Un rêve inimaginable dans la réalité.

« Ma puce, reprit mon père pendant que ma mère sanglotait toujours. Après que tu sois partie, ta mère a été très affectée. Elle ne mangeait presque plus et regardait souvent dehors pour voir si tu rentrerais. Je ne pouvais plus la laisser comme ça alors on est aller voir un psychologue. Un charmant jeune homme qui nous a beaucoup aidés...

– D'accord... Donc elle va bien maintenant ? Elle ne m'en veut pas ?

– Non, non, elle t'aime, tu sais. On voulait juste ton bien.

– Je sais papa, mais j'étais qu'une ado têtue à l'époque, dis-je en riant.

– Ha ! Pour être têtue, tu l'étais ! Surtout avec ta mère ! s'écria mon père en riant de sa voix basse que j'adorais tant.

– Je voulais juste qu'elle m'accepte comme j'étais sans devenir sa poupée... soufflai-je avec tristesse.

– Elle le sait maintenant ma chérie. Je t'assure qu'elle se rend compte de ses... fautes. Nous voulions bien faire, mais nous étions aveugles. Le Docteur Andrea nous a ouvert les yeux, je suppose. Bon, si tu as le temps, je laisse le téléphone à ta mère ; je vais préparer les paquets de mouchoirs pendant ce temps. »

J'éclatai de rire tandis que ma mère le gronda un peu. Je souris encore quand elle parla. Elle me raconta ses séances de psychologue tandis que je restais assise sur le canapé. La soirée passa rapidement ainsi. Avec des éclats de rire et des larmes.

Après 21 heures, je bâillai déjà. Épuisées moralement par la journée, nous raccrochâmes pour enfin dîner.

« On dirait que ça fait longtemps que tu n'as pas parlé à tes parents, » me dit Mathieu depuis la cuisine.

Je lui racontai donc ce qu'il s'était passé avec Françoise avec aussi le récit de mon adolescence jusqu'à maintenant. Mathieu m'écouta attentivement en serrant parfois les poings comme s'il était énervé. Je ne savais pas si c'était à cause des propos de ma mère ou à cause de moi qui avais tenté de mettre fin à mes jours.

Je le rassurai que je n'étais plus dans cette mentalité. Partir du domicile familial m'a donné du recul sur les événements passés. J'ai gagné plus de maturité. Plus de confiance en moi. Jusqu'à Daniel et notre rupture...

Je pense que Sarah viendra embêter le couple bientôt ^^

J'en suis à 9600 mots pour l'instant. Je postais vraiment tous les jours au début, mais j'ai bien glandé vers la fin de ce mois x)

Bref, cette histoire commence à être longue... Mais j'aime bien l'écrire >< Donc elle dépassera sûrement les 10 000 mots du challenge.

Un cœur à aimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant