Chapitre 1

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La vie est faite de millier de petites premières fois. Il y a les premiers pas, le premier ami, la première peur, la première baise, le premier couteau dans le dos et j'en passe. Ce soir là en était une, je la rencontrais pour la première fois.

C'était une soirée d'une banalité affligeante pour le Frémont, Halloween pour nous autres, simples mortels. Je n'étais pas vraiment d'humeur à faire la fête, j'avais juste enfilé le masque de Ken Kaneki. J'étais assis sur le vieux canapé en cuir du salon, un verre à moitié vide dans la main. Je regardais autour de moi. Les gens dansaient ou se charmaient, parfois les deux.

A travers les corps ivres en mouvement, je vis une fille sortir d'une des chambres du couloir et se faufiler dans la foule d'un pas précipité. Ses cheveux bruns étaient coupés en un court carré avec une petite frange. Son col était habillé d'un collier ras-du-cou, ses yeux étaient dissimulés derrière des lunettes de soleil rondes, un petit bonnet bordeaux surmontait le haut de son crâne et elle portait un imposant manteau kaki sur ses épaules. Elle avait l'allure de la petite Mathilda. Je ne la quittais pas une seule seconde du regard, j'en étais obnubilé.

Un gars, le torse nu, sortit de la même pièce qu'elle précédemment, courant après elle. Il finit par l'attraper par le poignet. Elle fit volte face et claqua la paume de sa main contre la joue du châtain. Elle bougea les lèvres avec colère. Elle devait sans doute hurler mais la musique assourdissante m'empêcher d'entendre quoique ce fut depuis là où j'étais assis. Elle se défit de son emprise autour de son poignet et passa la porte sans se retourner vers lui. L'exhibitionniste prit un verre d'alcool à un inconnu et le but d'une traite avant de redonner le gobelet vide à son propriétaire.

Il était facile d'en déduire que ce type venait de se faire larguer et que cette fille venait de se faire tromper. Peut-être que derrière ses verres teintés se cachaient des larmes.

Je sortis sur le balcon de l'appartement et refermai la porte vitrée derrière moi. L'air était moins étouffant, ici. Pourquoi me préoccupai-je d'une inconnue ? Je sortis une cigarette pour me changer les idées. En voulant l'allumer avec mon vieux briquet, mes yeux bruns louchèrent deux étages plus bas. Portman était assise au bord du trottoir, les pieds dans le caniveau, la tête entre les mains. Je remis ma clope dans son paquet sans la consommer et décidai de descendre. J'ignorais pourquoi mais cette fille était intrigante.

Après être sorti de l'immeuble, je m'approchai d'elle. Je m'assis à côté d'elle et cette dernière releva le chef et le tourna vers moi, intriguée à son tour.

Désastreux AmoureuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant