Chapitre 6

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Malheureusement, chaque chose a sa fin. L'ivresse, elle, se transformait la plupart du temps en une gueule de bois, faisant oublier tous les sourires et les mots d'une belle soirée.

À l'entente de ma bruyante cafetière s'activer dans ma cuisine, mes paupières s'ouvrirent. Je n'avais pas rêvé, Jade était bien réelle. Une jeune femme comme elle, on aurait cru à un mensonge de l'univers.

Je l'aperçus assise sur un tabouret au bar, une tasse entre les mains. Elle portait un jogging que je lui avais prêté et son débardeur de la veille. Ses chevelure était électriquement réunie en une queue de cheval. Ses éternelles lunettes trônaient toujours sur son petit nez. Elle sirota sa boisson chaude, riche en caféine, en tournant la tête vers moi. Elle ne me regarda que quelques secondes, tout au plus, avant de recracher son café.

- Je suis si hot que ça ? ris-je.

Elle s'était empressée de prendre une éponge pour nettoyer les dégâts. Elle soupira à ma remarque.

- Nan, démentit-elle, ton café est infecte, rien de plus ni moins, ajouta-t-elle en regardant brièvement mon torse nu derrière ses verres.

Sa joie intensive de la nuit dernière s'était dissipée et avait laissé à une nouvelle Jade. L'univers m'avait roulé en fin de compte.

- Alors ça, c'est la version chiante, commentai-je sa réaction.

La noirceur de ses iris transperçait ses carreaux. Cette Jade n'avait pas le même humour que celle qui voulait suivre les astres ou qui laissait une pièce de monnaie la conduire où le vent l'emportait.

Après avoir mis son meug dans l'évier, elle s'éclipsa dans la salle de bain et en resortit habillée en une Mathilda du ghetto avec mon jogging, la perruque et son short à la main. Elle prit son manteau kaki posé sur le dossier de mon viel ami et l'enfila sous mes yeux. Elle replaça correct ses cheveux châtains sur ses épaules puis se tourna face à moi.

- C'est gentil de m'avoir laissé ton canapé, je ne savais pas où aller à cette heure là de la nuit, me dit en tanguant d'un pied sur l'autre, l'air gênée. Merci.

J'hochai doucement la tête pour signaler qu'il n'y avait aucun problème. Elle murmura un "ok" avant de tourner les talons et de s'éloigner de moi, puis de mon appartement.

Cet échange avait été si étrange que j'en eus mal à l'estomac.

Non seulement, cette fille venait de me marquer à jamais mais en plus, elle m'avait piqué un jogging.

Désastreux AmoureuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant