Chapitre 38

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– Monsieur adore les mariages mais ne sais pas même faire un nœud de cravate.
– Mademoiselle se moque de Monsieur mais elle l'étrangle presque.
– Et bien, Mademoiselle risque de définitivement garroter Monsieur s'il ne la boucle pas.

Jade était assez nerveuse à cause de la célébration en vue. Je regrettais presque de lui avoir demandé de l'aide pour finir de me vêtir. Je fus soulagé de toujours respirer lorsque ses mains quittèrent mon col.

– Où as-tu appris ça ? essayai-je d'éloigner le mariage de ses pensées.

La châtaigne était encore en serviette et loin d'être prête. Elle n'avait pas du tout hâte d'assister à la cérémonie et la fête. Elle reprit sa brosse à cheveux et peignit sa crinière qu'elle venait de sécher.

– David.

Je crus m'étrangler en entendant le prénom de son ex. J'en avais pas entendu parler depuis sa rupture avec lui et encore, elle n'avait presque rien évoqué. Tout était décidément maintenu secret avec elle.

– J'ignorais que les garagistes portaient une cravate sous leur salopette pleine de cambouis.

Son rire arriva jusqu'à mes oreilles.

– Et moi, j'ignorais que les jaloux maladifs ne savaient même pas les nouer sans aide. Sa voix se voulut moqueuse dans un premier temps. Ouais, il bricole des tacos mais ce que tu ne sais pas, c'est que son grand-père dirigeait des tas de garages dans la région. Normalement David devait reprendre l'affaire mais pour une raison incompréhensible, Henri ne lui a pas légué. M'enfin... cet homme citait toujours Oscar Wilde : « Une cravate bien nouée est le premier pas sérieux dans la vie. » Alors t'imagines bien que son petit-fils était obligé de savoir en accrocher une autour de son cou.

Mon regard sur elle était soudainement devenu pensif. Elle le remarqua.

– Qu'est-ce qu'il y a ? fronça-t-elle les sourcils.
– Rien, rien... Juste, c'est bizarre. Tu parles de David comme si c'était un bon ami.
– Il l'est, éclaircit-elle le sujet.
– Attends... Tu lui parles toujours ? Ce fut à mon tour de froncer les sourcils.
– Pas énormément mais oui, je le recroise de temps en temps.
– Après ce qu'il t'a fait, tu lui parles toujours ? n'en revins-je pas.
– Oui. Il a fait parti de ma vie pendant très longtemps, je l'ai connu juste après mes années lycée et on s'est aimé. Toi aussi, tu en as aimé d'autres dans le passé, fit-elle comme si c'était une évidence.

Je ne répondis rien et cela l'intrigua.

– Attends, t'es jamais tombé amoureux auparavant ?
– J'connais une demoiselle d'honneur qui va être en retard si elle ne se sape pas au plus vite, esquivai-je.

Elle tomba d'accord avec moi. Elle avait terminé de s'occuper de son maquillage. Elle enfila la robe jaune pastelle qu'avait choisi Caroline.

– Ma mère a vraiment très mauvais goût, grimaça-t-elle devant son reflet. Tu peux m'aider à la fermer ?

J'opinai et vint me placer derrière elle. Je remontais le zip doucement tandis qu'elle retenait ses cheveux qu'elle lâcha lorsque sa robe fut fermée. Ses lèvres étaient toujours tordues dans le miroir, elle n'aimait vraiment pas le vêtement. Je passa mes bras autour de sa taille et embrassa sa nuque.

– Tu peux porter n'importe quoi, tu seras toujours magnifique.
– Mais vise un peu les escarpins qui sont assortis, m'indiqua-t-elle d'un mouvement du chef les chaussures sur le sol.

La paire possédait des froufrous sur la pointe et les talons lui paraissaient déjà trop haut comme elle n'en portait jamais.

– Cette journée va être horrible, soupira-t-elle en imaginant ce que cela allait donner.

Désastreux AmoureuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant