Qu'est-ce que c'est ?

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« Qu'est-ce que c'est ? »

Pointant un objet à la forme indistincte et à la fourrure épaisse et aux appendices visuels étonnement grands, Tsukishima avait l'air pour le moins perplexe.

« Un lapin ! »

L'expression outrée de Kuroo laisse penser que la peluche en était évidement un. Kei en déduisit qu'il ne vivaient décidément pas dans le même monde.

Le soir, quand Tetsurō et lui se séparèrent devant le métro, il fixa longuement le lapin en peluche vert et aux pattes disproportionnées en se rappelant de rajouter l'option « Kuroo Tetsurō est un extraterrestre » à sa liste de choses étranges et indubitables dont il prenait connaissance chaque jours. Après réflexion, il décida de notifier aussi que : « l'ideuse peluche est un dispositif d'espionnage nécessitant de rester prudent en toutes circonstances. »

La peluche ne quitta jamais son lit.

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« Qu'est-ce que c'est ? »

La bouche tordue dans une moue dégoûtée, Tsukishima indiqua du menton l'assiette pleine d'une substance non identifiée que son nouveau colocataire lui tendait.

« Un ineglichebrakufit ! »

Soupirant devant un accent aussi déplorable que celui de Kuroo, Kei conclut simplement que le petit déjeuner était aussi réussi que le « english breakfast » était bien prononcé.

Parce que ça risquait de vexer l'autre et qu'il ne voulait pas que leur première dispute de couple vivant ensemble soit à propos de qui était la pire catastrophe -Tetsurō, et cela ne faisait aucun doute, inutile d'argumenter- il s'arma de tout son courage et avala bouchée par bouchée l'affreuse mixture -était-ce de l'oeuf ou du bacon prémaché ?.

Il se brossa les dents trois fois de suites avant de sentir la résurrection de ses papilles gustatives, il en était sûr, elles s'étaient mises à pleurer.

Pour éviter tout risque d'intoxication alimentaire ou suicide de palais, il décida de préparer tous les repas qui suivirent.

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« Qu'est-ce que c'est ? »

Précautionneusement, Tsukishima manipula la peinture et la tourna dans tout les sens pour, justement, voir si elle n'en possédait pas un.

« Un tableau ! »

Il retint le sarcastique « évidement, je n'avais pas remarqué » et écouta le discours dégoulinant de niaiserie selon lequel cette peinture représentait leur amour indéfectible et éternel et tout un tas de synonymes qu'il était secrètement fier d'avoir réussi à enfoncer dans la tête de Tetsurō au fil des années.

Pour couper l'autre dans son élan maniaque de mièvrerie, il l'embrassa et lui assura qu'il trouverait la place parfaite pour son magnifique cadeau.

Le tableau orna le mur de droite dans les toilettes pendant trois jours avant de rejoindre leur chambre sous la demande du brun.

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« Qu'est-ce que c'est ? »

L'œil craintif de Tsukishima examinait la chose sous tous les angles, ou plutôt, depuis le dessus, à quelques mètres comme par peur de se brûler.

« Une bague de fiançailles ! »

Injustement agressé par l'immense sourire de Tetsurō, Kei ne pu se défendre comme voulu lorsqu'un extraterrestre prit sa main en otage pour l'affubler d'un horrible charmant anneau d'or où courrait une inscription qu'il ne put lire, bien qu'il ne douta pas qu'elle signifiait quelque chose comme "je t'aimerai toujours" ou un idiotie semblable comme on en voit partout.

Affreusement choqué, il ne pu pas hurler au sacrilège lorsqu'il fut sauvagement embrassé après avoir acquiécé -mais c'était parce qu'il avait la tête qui tournait et qu'il voulait vérifier qu'il n'avait pas été enlevé sur un vaisseau spatial.

Même lorsqu'il se lavait les mains, jamais il ne retira la bague.

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« Bordel mais qu'est-ce que c'est ?! »

De mauvaise humeur, Tsukishima retira la mignonne peluche verte de sur son visage pour engager un duel de regard avec elle. Il était approximativement entre huit heure du matin et huit heure du soir parce qu'il faisait jour et sûrement un samedi parce qu'il ne travaillait pas -le réveil n'avait pas sonné.

Vaincu par le lapin, il se redressa en se remémorant l'horrible cauchemar qu'il venait d'avoir : Lui, pathétiquement amoureux et heureux, vivant une vie absolument niaise faite de cadeaux et de chatouilles de réconciliation, comme on en voit dans tout les films.

Il allait aller se doucher lorsque la porte d'entrée claqua.

« Je suis rentré ! »

Un regard sur le mur d'en face où trônait l'affreux tableau et à sa main où siégeait l'affreuse bague le convainquit que ça n'avait pas été un cauchemar.

Il se planqua sous la couette.

« Eh merde. »

Il était amoureux et heureux et ça risquait de durer très longtemps.

C'est en cachant un sourire dans son oreiller qu'il sentit Tetsuro s'allonger près de lui et embrasser sa nuque avant de lui proposer un petit déjeuner au lit.

Du Kurotsuki Pour ChuckyWhere stories live. Discover now