15. « Oups, je dérange »

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4 mai 2016 — Point de vue omniscient



« On a tous des failles. Tout le monde commence comme un vaisseau étanche. Et puis des événements se produisent, on est quitté, on n'est pas aimé, on n'est pas compris, on ne comprend pas les autres, et on se perd, on se déçoit et on se fait du mal. Le vaisseau commence alors à se fissurer par endroits. Et effectivement, une fois que le bateau prend l'eau, la fin est inéluctable. Quand il commence à pleuvoir à l'intérieur de la galerie marchande, on sait qu'elle ne sera jamais reconstruite. Mais entre le moment où les fissures apparaissent et celui où l'on sombre, il s'écoule un immense laps de temps. Ce n'est dans cet intervalle qu'on se perçoit mutuellement, parce que, par nos fentes, on voit à l'intérieur de nous et à l'intérieur des autres par les leurs. Quand s'est-on vu face-à-face ? Pas tant que tu n'as pas glissé ton regard par mes fentes et moi le mien par les tiennes. Auparavant, on contemplait l'idée qu'on s'était faite chacun l'un de l'autre. Mais une fois le vaisseau fissuré, la lumière peut entrer. Et sortir. »

Maggie referma le livre de John Green. Elle jeta un coup d'œil à sa montre qui affichait treize heures quarante-deux. Elle allait devoir partir. Aujourd'hui avait lieu une sorte d'exposition pour la campagne en aide aux Kényans. Ce petit rendez-vous avait lieu dans une salle des fêtes de la capitale française à partir de quatorze heures trente.

Maggie se leva du canapé et se rendit dans la salle de bain pendre sa douche. Elle se lava et enroula une serviette autour de son corps. Elle se rendit dans sa chambre et ouvrit son dressing à la recherche d'une tenue. Elle opta pour un jean bleu légèrement troué au niveau de mes genoux et un léger débardeur gris. Elle s'occupa rapidement de ses cheveux avant de se maquiller d'un simple trait d'eye-liner et d'un rouge à lèvre bordeaux. Une fois prête, Maggie mit quelques affaires dont elle avait besoin dans son sac à main comme son appareil photo et son téléphone portable. Elle enfila un long gilet gris et quitta sa chambre pour partir à la salle des fêtes.

Lorsqu'elle entra dans la salle, elle vit immédiatement Gaëlle. Les deux femmes se prirent dans les bras avant que quelqu'un se joigne à elles : Ryan. Il passa ses bras autour du cou des deux femmes avec qui il avait fait la mission humanitaire.


— On se retrouve à Paris, c'est-y pas super ?

— On t'a manqué à ce que je vois.

— Si tu savais à quel point, Geguelle.

— Enlève-moi ce surnom débile tout de suite.

— Je sais que tu l'aimes.


Gaëlle et Ryan se taquinèrent encore pendant quelques minutes avant que le jeune homme porte plus d'attention envers Maggie qui jetait un coup d'œil à la salle. Cette dernière était remplie de photographies qu'elle avait prises et d'informations sur le Kenya. Ryan passa sa main devant le visage de la française qui mit quelques secondes avant de régir.


— Désolée, j'étais dans la lune.

— Pas de soucis

— J'ai demandé à la lune et le soleil ne le sait pas. Je lui ai montré mes brûlures et la lune s'est moquée de moi, chanta-t-il.

— Oh pitié Ryan, la ferme.

— Avoue, je chante bien.

— Je suis désolée de te dire ça et de casser tes rêves, mais non.


Le jeune homme de vingt-cinq ans ébouriffa les cheveux de la française qui grogna et frappa gentiment l'épaule du garçon. Alors qu'ils se titillaient comme ils l'avaient fait au Kenya, quelques personnes entrèrent dans la salle des fêtes. Au fil du temps, d'autres personnes vinrent et la grande pièce se remplit de plus en plus. Maggie fit le tour de la salle des fêtes et tomba sur l'une des photographies qu'elle préférait le plus. On pouvait voir de nombreux enfants avec un grand sourire au visage et qui entourés une Kényane en train de danser. La brune sourit en se rappelant de ce moment. C'était dans les premiers jours, le cinquième pour être précis, lors d'un magnifique coucher de soleil.


REVIVAL » a.griezmannOù les histoires vivent. Découvrez maintenant