7. « Tu me remercieras quand tu iras mieux »

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Lisez la note à la fin please


9 mars 2016 — Point de vue de Maggie



« Les souvenirs, c'est bien. Vraiment bien, Maggie. Ils peuvent te faire mal, te faire sourire, te rendre heureuse, triste, c'est vrai. Mais c'est nous qui choisissons l'impact qu'ils ont sur nous. Tu peux décider qu'ils te rendent heureuse ou triste. C'est toi et uniquement toi qui choisis. Je sais que les souvenirs que tu gardes de moi ne sont pas les meilleurs, je le sais et je te comprends. Je n'ai pas assez été là pour toi pendant ton enfance, ni même pendant ton adolescence et je m'en veux terriblement. C'est seulement lorsqu'on est en train de perdre une chose qu'on aime, qu'on se rend compte de l'importance qu'elle a dans notre vie. Bien que je ne te l'aie jamais réellement montré, je suis fière. Je suis fière de toi, de la petite fille que tu étais, de ce que tu es et de ce que tu deviendras. Je serais toujours fière de toi qu'importe tes choix. Je suis fière d'être ta mère.

J'ai manqué l'occasion que tu m'appelles maman depuis bien longtemps. Trop occupée au travail, trop investie, je n'ai pas vu que toi et tes frères souffraient de mes nombreuses et répétées absences. Je suis sincèrement désolée. Mais ce qui est fait, est fait et je ne peux pas remonter le temps pour changer mes actes, ce serait bien trop facile. Mais saches que tu n'as jamais été seule. J'ai toujours été à tes côtés même lorsque tu ne le voyais pas. Cela n'excusera jamais mes absences, mais je veux que tu le saches. Tu es ma fille, l'enfant que j'ai porté pendant neuf mois dans mon ventre, la petite fille que j'ai éduquée avec son père. Je ne mérite aucunement ton pardon et je ne te le demanderai encore moins en cette douloureuse période.

Tu n'as jamais été seule, Maggie. À aucun moment. Ton père, tes frères, Sara, Tim, Audrey et Max. Ils étaient tous là et le seront toujours malgré ce tragique drame qui vous a pris Max. Il a toujours été fier d'être ton ami et tu ne le jamais remarqué parce que tu t'es toujours sous-estimée. Tu es forte, Maggie. Bien plus forte que tu ne le penses. Ces prochains jours, semaines, mois et mêmes années peut-être, seront difficiles, je ne te le cache pas. Il faudra que tu passes par plusieurs sentiments : le déni, le refus, la peur, la culpabilité, la dépression pour finir par l'acceptation. Ce sont les sentiments que l'on ressent lorsqu'on perd un proche. Je suis certaine que tu en as déjà passé plusieurs.

Je ne sais pas si un jour, tu liras cette lettre, puisque tu n'en as jamais ouverte une seule depuis quatre ans. Mais si un jour, tu l'ouvres, je veux que tu saches qu'à n'importe quel moment, qu'il soit dix heures, quinze heures ou bien quatre heures du matin, je serais là. Il te suffit de m'appeler, de venir à moi et je serais là malgré toutes les erreurs que j'ai commises avec toi et tes frères. Je suis là, Maggie, et je le serais toujours.

Amanda, ta mère qui t'aime xx »


Qu'est-ce qui m'avait pris d'ouvrir cette lettre ? Je suis encore plus en colère qu'avant de l'ouvrir. J'ai envie de lui crier que non, elle ne m'aime pas, que si cela avait réellement été le cas, elle se serait occupée de moi plus jeune, qu'elle ne serait pas repartie. Je suis énervée contre elle, mais aussi contre moi-même. Je n'ai jamais ouvert une seule de ses lettres pendant quatre ans et maintenant, il faut que j'en ouvre une, la dernière qu'elle m'a envoyée il y a deux mois après le décès de Max.

Je passe mes mains dans mes cheveux, soufflant bruyamment. J'ai besoin d'évacuer toute ma colère, mais qui appeler ? D'habitude, j'aurais tout de suite composé le numéro de Max et on serait parti à la salle de boxe, mais il n'est plus là. Audrey ? Même pas en rêve, elle ne supporte pas les coups. Tim ? Je ne me vois pas l'appeler et lui demander de venir avec moi. On a discuté, oui, mais ce n'est plus comme avant, plus rien ne sera comme avant entre lui et moi. Mes deux frères Alex et Benjamin auraient pu m'accompagner, mais ils travaillent. Alors vers qui me retourner ? J'avais bien une petite idée, mais je ne me voyais pas l'appeler après plus d'une semaine sans lui avoir donné de nouvelles. Il m'avait certainement oublié. Mais qu'est-ce que j'ai à perdre après tout ? Mon portable en main, le morceau de papier entre mes doigts, j'ai finalement composé son numéro. Les sonneries sonnent et je perds peu à peu espoir qu'il me réponde. Il est sans doute occupé.


REVIVAL » a.griezmannOù les histoires vivent. Découvrez maintenant