6. « On dit souvent que c'est plus facile de se confier à des inconnus »

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28 février 2016 — Point de vue de Maggie



Minuit était passé depuis un moment déjà et j'étais toujours au bar, assise à côté d'Antoine. Je ne sais pas vraiment pourquoi je l'ai excusé et encore moins pourquoi je me suis installée à ses côtés. Maintenant, ça faisait près d'un long quart d'heure que nous parlions. J'avoue qu'aux premiers abords, je ne le pensais pas aussi simple comme garçon.


— Tu penses réellement que je vais te croire ?

— Je te promets, ça m'est arrivé ! J'étais tellement nerveux que j'ai vomi mon repas sur mon sélectionneur.


Je ne pouvais pas rester de marbre face à cette annonce. Antoine m'avait raconté qu'il était footballeur professionnel et qu'il était rentré dans l'équipe de France. Il m'a avoué que lors de son premier match avec l'équipe nationale, il avait vomi sur le fameux Didier Deschamps. J'aurais voulu être là pour voir cette fameuse scène.


— Et au final ? Comment s'est passé le match ?

— Bien, vraiment bien. On a gagné et c'était l'un des plus beaux jours de ma vie, je crois bien. Il a des étoiles dans les yeux lorsqu'il parle de football. Assez parlé de moi. Parle-moi de toi, un peu.

— Il n'y a pas grand-chose à dire, tu sais.

— Tout le monde a quelque chose à dire sur soi-même. On a tous une histoire.

— Je suis juste Maggie Veber. Une simple petite brune de dix-neuf ans.

— Tes parents étaient fans des Simpson ? Me demande-t-il soudainement, un sourire au coin des lèvres.

— Non, du tout. C'est un prénom anglais.

— Anglais ?

— Ma mère est anglaise et mon père français.

— Mais tu vis où alors ?

— À Paris, avec mon père, répondis-je, en amenant mon verre à la bouche. Mes parents sont divorcés alors ma mère est retournée en Angleterre après leur séparation.

— Tu vois ta mère souvent ?

— Pendant les vacances seulement.

— Tu ne t'entends pas avec elle, n'est-ce pas ?

— Pourquoi tu dis ça ?

— Tu fronces les sourcils quand tu parles d'elle.

— C'est compliqué. Je souffle et finis d'une traite mon verre. Viens danser.

— Quoi ?

— S'il te plaît, j'ai besoin de me changer les idées, et ce, à cause de toi.


Je me lève du tabouret et prends la main du brun. Je le tire vers moi et il pose son verre sur le bar. Parler de ma mère et me remémorer les souvenirs, c'est hors de question. J'ai déjà du mal à tourner la page du nom de Max, alors bon... Je pousse légèrement quelques personnes afin de me rendre sur la piste de danse. Je m'apprête à m'excuser auprès d'une femme étant dans ma tranche d'âge quand la main du jeune homme qui me tient compagnie me tire vers lui, me retournant. Ma tête heurte son torse et je sens son souffle dans mon cou. « Pas besoin d'aller plus loin. C'est très bien ici. » J'arque mon sourcil alors que le brun commence à bouger son corps au rythme de la musique. Je finis par faire de même. Je me sens bien. Du moins, pour l'instant. Je sais qu'après cette soirée, je devrais faire face à la réalité. Mais je n'ai pas envie d'y penser. Pas maintenant.

REVIVAL » a.griezmannOù les histoires vivent. Découvrez maintenant