48- Qui fait le malin, tombe dans le ravin !

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19h53.

Il est 19h53.


Et à l'instant où je vous parle, je regrette amèrement de ne pas avoir cédé aux avances plus que torrides de Mia, en la ramenant chez elle.

Comment suis-je passé de préliminaires torride dans une cabine d'essayage, à remplissage de sachets. de dragées au amandes ?

Tout simplement en ayant accepté de filer un coup de main à mon frère pour son foutu mariage.

Alors nous voilà, comme deux drag-queen attablés, bonbons à la main, et à deux doigts de parler chiffon.


Pendant que ma mère et Joyce se bagarrent au téléphone avec le traiteur, qui a fait la terrible erreur de commander non pas des homard farcies, mais des langoustines épicées. Pauvre de lui.


Le mariage est dans 2 semaines et toute ma famille commence à perdre la tête. Entraînant dans leur délire, toutes personnes ayant le malheur de faire partie de l'organisation.


Doré, blanc, doré, blanc, doré, blanc, do...

-EDEEEEN !

Joyce hurle mon prénom depuis la cuisine, perçant mon tympan malgré les deux pièces et le couloir qui nous séparent.

- Que me veux-tu Joy ?


Dis-je déjà excédé.

-Viens voir un peu par ici mon chéri, me demande ma mère.

Et merde !

Ça pu l'embuscade, le complot, la troisième guerre mondial à plein nez.


C'est donc d'un pas plus qu'hésitant que je me rends dans la cuisine.

- Maman a quelque chose à te demander, dit Joyce un sourire amusé aux coins des lèvres.

- Oui, je voulais que tu proposes à Mia de se joindre à nous pour la " petite fête ".


Dit-elle en mimant des guillemets avec ses doigts.

- J'ai déjà invité Mia au mariage, réponds-je intrigué.

- Je crois que tu te trompe de petite fête Edeen, ajoute ma sœur ravie.

Récapitulons ensemble, voulez-vous.


Ma sœur hurle depuis la cuisine, voyant ma réticence, ma mère m'encourage à venir à elles.


Joyce annonce que notre chère maman à une chose importante à me demander, et celle-ci semble gênée.


Ma mère à beau être la personne la plus douce au monde, elle n'en reste pas moins une femme, donc une manipulatrice.
À cet instant mon cerveau ne fait qu'un tour, et me hurle de courir jusqu'à la sortie la plus proche.


Au lieu de quoi, ma bouche s'ouvre pour articuler un « NON » tranchant et catégorique.

- NON ! Hors de question, je ne laisserai pas Mia seule avec vous pour l'enterrement de vie de jeune fille d'Isabelle, et encore moins avec Isabelle elle-même.

J'adore ma belle sœur, là n'est pas le problème, si ce n'est qu'elle est une hystérique doublée d'une macrelle. Et autant vous dire que ma sœur et elle, font bien la paire quand il s'agit de ne surtout pas se mêler de leurs affaires.

- Mon chéri, geint ma mère tentant l'attaque passive pour obtenir ce qu'elle veut. C'est-à-dire cils battants à tout rompre, et moue de chien abandonné en plein hiver.



- Non, maman, réponds-je la voix déjà bien moins convaincante.

Et enfin, elle envoya le coup de grâce, ce soupir empreint de déception, mêler à un soupçon de tristesse. Résigné, pris au piège ma bouche articule lentement sous la contrainte, un « ok », aussi petit que mon orgueil en ce moment même.

- Pas d'interrogatoire intempestif, ni même de questions tout court, en dehors du « comment vas-tu ? ».

-C'est noté, répond ma Joyce tout sourire. Il ne te reste plus qu'à l'appeler et lui donner mon numéro. C'est moi qui m'occupe des festivités et je ne divulguerais le lieu du crime à aucun hommes de cette famille.

Lasse de cette discussion, je tourne les talons en levant les yeux au ciel et m'attable à nouveau à côté de Jérémy, toujours aussi concentré dans sa confection de sachet.


Je sors mon téléphone, afin d'envoyer un message à Mia avec le numéro de Joyce, puis me ravise lentement en espérant que personne ne m'ai vu.

Après tout je pourrais très bien avoir tout simplement oublié, non ?

- Oh, eh Edeen !


Hurle à nouveau ma sœur depuis la cuisine.

- Quoi encore !

-Ne t'avise surtout pas d'oublier, ajoute-t-elle avec dans la voix un soupçon de menace.

Je n'ai jamais autant détesté ma sœur qu'à cet instant.


J'empoigne rageusement mon iPhone, et pianote le numéro de Mia accompagné du rire mesquin de mon frère, auquel je réponds par le levé de mon majeur.

Je pries pour qu'elle ne réponde pas, qu'elle est perdue son portable, égarée son sac ou même qu'elle se le soit fait voler.


C'est vous dire combien je suis désespéré.


Quand la cinquième sonnerie retentit, je ferme les yeux de soulagement, espérant pouvoir reporter cette corvée.


Mais comme si elle avait senti mon malaise, Mia décroche.

- Alors je te manque déjà, ronronne-t-elle derrière le combiné.



Autant le dire, les femmes sont de sacrées emmerdeuses, et des adversaires redoutables quand elles jouent dans la même équipe.


Hate, Sex and Passion - The War of SexesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant