17- Qui dîne, dort !

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Depuis mon brunch, la semaine a passée à toute vitesse.
Je n'ai pas eu une minute à moi, par conséquent pas le temps de penser.
Entre dossiers, réunions, et sports, je n'ai pas eu la force de sortir samedi.
Et nous voilà déjà lundi matin.
Rien à changé. 
Je monte jusqu'à mon étage, mais pas de jeu de séduction. Après un léger baisé à Grégory, je me réfugie dans mon bureau et porte toute mon attention sur mon travail.

Il est 12h34 lorsque l'on frappe à ma porte.
- Mia, comment vas-tu ?
Mais qu'est-ce que Marc fout là ? Depuis quand prend-t-il le temps de se déplacer pour dire bonjour à ses assistantes ?

- Bien et toi ?

- Encore mieux maintenant, dit-il tout sourire.
Je ne peux réprimer un haussement de sourcil.

- Vous n'avez pas oublié notre dîner j'espère ? 

- Non comme prévu 19h.

- Très bien, à tout l'heure je vous récupérerai chez vous.

- D'accord.

Il repart l'air intrigué par mon attitude.
Mais franchement je me fous de ce dîner. Je n'y allais que pour piquer Edeen au premier abord.
Et me voilà coincée. 
La journée file. Il est bientôt 17h45. Je range mes affaires et cours prendre un taxi.
Chez moi l'entrain n'est toujours pas au rendez-vous. 
Je me douche, enfile une robe simple bleu pastel qui relève bien ma peau mate. Pour ce soir pas besoin de sortir le grand jeu, un petit 13 centimètres suffiront pour mes talons.
Je fais au moins l'effort de me maquiller légèrement, et de me coiffer de façon distingué. 

18h58.
Je descends dans le hall de mon immeuble. Marc est déjà là. Pomponné comme jamais. 
J'ai presque de la peine. Presque. 

- Tu es sublime.

- Merci, tu n'es pas mal non plus. Où allons-nous ?

- Dans un restaurant français, les Trois Canards.

- Oh ! 
Je dois dire qu'il marque un point. 
Ce restaurant est réputé pour son vin et ses plats raffinés. 

- Ca vous plaît j'espère ?

- Bien sûr, qui n'aime pas la nourriture française.

Il rit et je souris enfin. Ce repas ne sera peut être pas un désastre en fin de compte.
Le chemin jusqu'au restaurant se déroule en toute simplicité. Des conversations bateaux. J'ai promis à Aly et Grégory de faire un effort et de me laisser aller. Mais Marc est trop ... "Facile". Aucune surprise, éduqué par des parents PDG, la cuillère en or qu'il a dans la bouche date du berceau. Alors autant vous dire que lorsqu'il apprend que pour payer mes études j'ai été serveuse dans un bistrot, il me regarde l'air de ne pas comprendre.

- Quand aviez-vous le temps de travailler en parallèle de vos études ?

- Eh bien les week-ends et certains soirs de la semaine. J'ai vécu seule avec ma mère pendant longtemps.

Pas besoin de lui expliquer que je n'ai pas connu mon père et qu'un défilé de beau-père s'est organisé, de mes 13 ans jusqu'à mes 22 ans.
Dieu merci, Bill fût la dernière conquête de ma mère et la plus sympathique, qui plus est. 

- Vous êtes une personne impressionnante et pleine de surprise Mia.

- Merci, disons que j'ai appris à l'être. 
Nous arrivons devant le restaurant.
Un serveur, plutôt mignon, nous installe à notre table. Je remarque qu'il n'est pas indifférent mais pour une fois je n'y prête pas attention. 

Je prends un canard à l'orange, et lui un foie gras au chutney de prunes et de raisins secs.

- Je vous proposes un grand vin de nos caves qui accompagnera parfaitement vos plats.

- Lequel est-ce, demande Marc prenant un son air de grand connaisseur, le même que lorsque nous rencontrons de gros clients.

- Un Dom Pérignon : Vintage Edition Limitée by Jeff Koons 2004, récite le serveur fier comme un coq.

- C'est parfait, cela te conviens ? 

- Je n'y connais rien en vin, alors je suppose que oui.
Sérieux c'est quoi ton problème ?
Hurle ma conscience. 

Nos plats arrivent. C'est divin. Ce restaurant vaut bien sa réputation. 
Nous discutons du travail, de notre vie, quand mon coeur rate une marche. Prêt à dévaler le couloir de la mort.
Edeen se tient à la porte, son bras entourant les épaules d'une jolie brune.
J'essaye de ne pas les fixer, c'est un  échec. 
Je ne réponds plus à Marc que par des onomatopées. Et tente, tant bien que mal de porter mon attention sur mon assiette.

Une serveuse les installent deux tables plus loin, mais en plein dans mon champ de vision.
Quelle poisse.

Je me concentre sur chaque mots qui sortent de la bouche de Marc. Mais mes oreilles et mes yeux n'en font qu'à leurs têtes. 
Le pincement revient de plus belle, lorsqu'Edeen pose sa main sur celle de sa conquête du jour, et que celle-ci se penche pour lui déposer un baisé sur la joue.
Merde ca n'est pas qu'une conquête. 

Je me lève brusquement. 
- Mia ca ne va pas, tu es écarlate, me demande Marc.

- Euh... Si. Ca doit être le vin, je vais simplement me rafraîchir. 

- Je t'accompagne. 

- Non, dis je un peu trop énergique, je reviens tout de suite commande les desserts.

- Très bien, que voudrais tu ? 

- Surprends moi, je lances en me retirant au toilette. 

Je rentre, me poste devant les lavabos et regarde mon reflet dans le miroir.
Il a raison je suis écarlate.
J'allume l'eau et entreprends d'humidifier mes avants-bras, mes jambes et ma nuque pour me calmer.
J'entends la porte s'ouvrir et se refermer.
Pas besoin de me retourner pour savoir qu'il est là. 
Mes sens sont en haleine, ma respiration est saccadée et mes mains tremblent.

Je relève la tête et croise son regard dans le miroir.
Il est plus sombre et plus sexy que jamais. 

- Salut, dit-il en cassant le silence tendu entre nous.

- Salut, je le souffle à peine tellement j'ai du mal à respirer.

- Tu vas bien ? 

- Non.
Ca n'est pas la réponse que je voulais dire mais je ne contrôle plus ma bouche, ni ma langue.

- Pourquoi, demande-t-il toujours nonchalamment adossé à la porte.

- Non toi pourquoi tu es là, je hurle en me retournant pour lui faire face.

- Parce que visiblement j'ai vraiment du mal, quand je sais que tu es au même endroit que moi, à me tenir loin de toi.

Je voudrais trouver une répartie cinglante, mais c'est trop tard mes pieds se dirigent tout droit vers lui. Je plonge mes mains dans ses cheveux et ses lèvres se précipitent sur les miennes. 
Depuis le temps que je rêve de ses lèvres charnues sur les miennes, c'est encore meilleur en vrai.
Nous sommes à l'unisson, sur le même accord. Chacun anticipant les mouvements de l'autre.
C'est parfait.
Hors d'haleine nous nous éloignons l'un de l'autre. 
Je m'apprête à sortir lorsqu'il me saisit le poignet.

- Je veux te revoir ailleurs que dans des toilettes Mia.

- Pas moi, je mens mal mais j'ai promis à mes amis de me tenir éloignée. 

- Tu mens.

- Ou pas.

- Tu ne me dis même pas bonsoir ?
Me dit-il en faisant la moue.

- Non, la femme à ta table s'en chargera.

Visiblement je l'ai eu. Ses yeux sortent de leurs orbites et sa bouche frôle presque le sol. 
Je sors satisfaite et entends il me semble un "Putain" venir des toilettes. Ce qui agrandi le sourire sur mon visage. 

Je sens que je vais dormir comme un bébé ce soir et je dois bien l'avouer, Edeen y est pour quelque chose.

Hate, Sex and Passion - The War of SexesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant