Cat, Sue et Bella

#4 Texte

Et voilà. Je me retrouve encore une fois enfermée aux toilettes, les mains sur les oreilles, les larmes qui roulent sur mes joues. Comme d'habitude, j'ai envie de vomir, j'ai envie d'en finir. J'en ai tellement marre de cette vie qui ne me satisfait pas. Je devrais être heureuse non? J'ai une famille unie, un copain qui m'aime et meme quelques amis. Je n'habite pas en Syrie, je me fais pas persécuter à l'école. Mais pourtant, je n'y arrive pas. Je n'arrive pas à répondre à toutes leurs attentes. Je n'arrive plus à sourire comme avant, je ne peux plus rire avec les autres. Je n'en peux plus. Je ne veux même plus essayer.
J'ai repris ma lame et je l'ai encore teintée de sang. Apres 5 mois d'abstinence, j'ai de nouveau recommencé. Par 10 fois, j'ai repeint ma hanche de ce rouge si familier. J'aurais tellement voulu ne pas le faire, mais ca a été plus fort que moi.
En plus, c'est pas comme si quelqu'un tenait vraiment à ce que je reste. Ma famille ne me soutient plus. J'ai perdu la fille que je croyais etre ma meilleure amie. Aucun de mes prétendus amis ne m'a appelée durant ces vacances. Je crois que si je partais, personne ne le remarquerait vraiment.
"Oui mais Léa, tu aurais dû nous appeler!" - Je l'ai fait, vous m'avez juste ignorée.
"Léa, quand tu fais une connerie, on doit te punir." - Ma connerie? Avoir parlé à des gens qui avaient les mêmes centres d'intérêt que moi.
"Non mais c'est pas comme si tu pouvais pas repousser ton anniversaire!" - Ca fait trois mois que je l'ai prévu, et elle m'a lâchée deux semaines avant pour une fête à cause de son copain.
Qu'est ce que j'ai fait? Qu'est ce que j'ai bien pu faire pour que tout ça arrive?
Heureusement, il y a lui. Cette personne qui me soutient chaque jour, dans mes réussites comme dans mes misères. Mais je sais qu'un jour tu partiras toi aussi. Et j'ai peur que comme eux tu ne veuilles plus de moi et que tu me jettes.
Parce que c'est ca que je suis au fond: une vulgaire poupée déchirée dont plus personne ne veut.