Vous pourriez tous me détester. Tous, autant que vous êtes. Mais jamais, jamais, votre haine ne pourra égaler celle que je ressens envers moi-même.
Même au pire de mes ennemis, je ne souhaiterais cela. Jamais je ne lui souhaiterais de se haïr au point de ne même plus vouloir essayer de survivre. Au point que chaque bouchée, chaque gorgée, chaque sourire soit une corvée. Que je n'aie même plus envie de me lever de mon lit le matin. Que je n'aie pas non plus envie d'y rester.
Voilà, pour moi, la définition de l'enfer : me lever, me regarder chaque jour dans le miroir et ne voir qu'un visage gribouillé, ne voir qu'un corps déchiré, et penser que tout cela est de ma faute. Voir que mon visage est à nouveau taché de larmes noires qui lentement roulent jusqu'à ma bouche. Que toutes ces larmes de poulpe ne changeront rien. Voir que mon corps strié de marques sanglantes n'a été fait que par égoïsme. Par faiblesse. Par peur. Et se rendre compte que toute cette douleur physique, si insupportable soit elle, est toujours plus douce que la douleur psychologique. Un grand écrivain a dit : « L'enfer, c'est les autres. » Pour moi, l'enfer, c'est moi même. C'est voir que je me noie, alors que le monde autour de moi respire.
Je voudrais être forte. Je voudrais pouvoir me sortir de cet enfer seule. Parce que, tu sais, personne ne voit à quel point je sombre. En sais-tu la raison ? C'est parce que je souris.
En y pensant bien, c'est effrayant, un sourire. Cela cache tellement de choses. Tellement de petits secrets derrière mes prunelles sombres. Les secrets de la nuit où seule certaines ombres m'ont vues pleurer. Les cris de douleur poussés lorsque tout le monde est couché. Qui résonnent dans ma tête, qui me rappellent que j'ai échoué. Qui disparaîtront au petit matin comme s'ils n'avaient jamais existé.
Ce n'est même pas comme si j'avais envie de mourir. J'en serais incapable, parce que je ne le veux pas. Je voudrais me sentir vivante. Je voudrais aller bien, je voudrais vivre heureuse comme tout le monde autour de moi, alors pourquoi cela ne marche-t-il pas ? Pourquoi cela fait-il 5 ans que cette dépression me bouffe toute entière ? Parfois, quand je ferme les yeux, je peux attraper quelques souvenirs. Quelques moments. Et ressentir, juste quelques instants, à quel point ma vie pourrait être heureuse. Les moments où nous nous tenons la main. Les moments où ma tête repose sur ton torse. Les moments où nous rions. Les moments où tous mes soucis s'échappent, avalés par ton sourire.
Puis tout s'efface avec les larmes qui roulent sur mes joues.
Un jour, je l'espère, mon sourire sera sincère. Un jour, je pourrai enfin t'avouer tout ce que j'ai sur le cœur. Pour l'instant, s'il te plaît, ne lâche pas ma main. Ne me laisse pas affronter cela seule. Parce que je sais qu'avec toi, ça ira.
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Cat, Sue et Bella
Non-FictionRecueil de Textes, qui me sert lorsque que je ne vais pas bien. Je tiens à préciser que j'ai tendance à écrire les choses plus tristes qu'elles ne le sont vraiment, alors certains textes sont peut être crus. N'hésitez pas à donner votre avis, et a v...