#29 Texte : J'aurais voulu ne pas exister

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Dis eh ! Eh ! Écoute moi. Non en fait, ne m'écoute pas. Ça te ferait probablement chier. Mais je vais te le dire quand même. C'est trop dur toute seule. J'ai besoin que ça sorte. J'ai besoin d'en finir avec le mal qui me ronge.
J'en ai marre. J'en peux plus de la vie. J'ai si mal à l'intérieur que je voudrais crier. Mais je ne peux pas crier. Je ne peux plus me mettre à fondre en larmes. J'attire trop l'attention. C'est mal vu, n'est ce pas, de ne pas aller bien. Les gens n'en ont rien à faire, au fond. Mes pleurs ne sont qu'une nuisance en plus, mon corps strié de rouge une honte.
Si seulement je n'avais pas existé, je n'aurais jamais fait de mal à personne. Je ne t'aurais jamais rencontré. Et peut être, aurait-ce été mieux comme cela, tu ne crois pas ? Est ce que tu penses que tu pleurerais, si je n'étais pas là ? Je ne suis pas irremplaçable, je le sais. Si je l'avais été, est ce que j'aurais pu faire partie d'un groupe moi aussi ? Est ce que j'aurais pu avoir des amis ? Est ce que moi aussi, j'aurais pu être populaire ? C'est stupide comme pensées, je le sais. Jamais je n'aurais pu être aimée de la sorte. Après tout, qui aimerait une fille telle que moi ?
Je suis insupportable, je le sais et m'en excuse. Tu as tant souffert a cause de moi. Je t'ai causé tellement de problèmes qui n'étaient pas nécessaires. Ma jalousie maladive, ma sensibilité à fleur de peau, mes crises en tous genres, mon envie d'en finir, tout cela a du te faire tant de mal. Jamais je ne pourrai me le pardonner. Toutes les embrouilles qui auraient pu être évitées, toutes ces preuves que peut être, je n'étais pas assez bien pour toi. Je m'en veux tellement à présent.
Jamais je ne pourrais m'excuser assez d'être comme je suis. Je ne m'aime pas spécialement non plus, tu sais. Je comprends que parfois, les autres gens n'en peuvent plus de moi. Que parfois, ils préféraient que je n'aie jamais été la.
Tu sais j'aime tant la pluie. Elle glace mon corps, pourtant, lorsque les larmes roulent, je n'ai même plus à me justifier. Elle me lave de toutes peines, elle me permet enfin d'être moi même. Tu sais, c'est par un jour comme ça que je rêverais de m'en aller.

Cat, Sue et BellaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant