Taehyung.

3.6K 344 133
                                    

Il est 5h30 du mat, SI vous avez des remarques/impressions j'suis pas contre lol

***

On ne faisait que ça, mourir, inlassablement, tant qu'on vivait on mourait, c'était l'essence même de la vie. On essayait de vivre le mieux possible pour craindre un peu plus la mort, on la pensait loin alors qu'à tout instant elle nous guettait avec son oeil avide de pouvoir, de puissance, toujours plus qu'il n'en faut. Et tandis que nous, mortels, nous mourions, la mort, elle, vivait. Elle n'avait pas à se soucier de tout voir s'arrêter, car c'est elle qui avait ce pouvoir et tant qu'elle seule le détenait alors elle était l'absolue.

On me demande toujours si je crois en Dieu, au Diable, au Paradis ou aux Enfers, alors que tout n'est lié qu'à la mort, et c'est la seule en qui je crois.

***


Je pensais, fort, très fort, peut-être trop pour que personne n'entende, et ça ne m'aurais pas étonné que je prononce tout à voix haute, car j'ai cette foutue habitude de ne plus contrôler mon esprit, dernièrement. Et il était là, à quelques centimètres de moi, alors que j'aurais voulu qu'il se trouve loin. Loin de moi, de ma folie, de tout ce qui pourrait le blesser.

J'ai l'impression de toujours avoir été fou, et de toujours avoir été égoïste, aussi. Parce que je me persuade de le vouloir loin alors que je veux le voir rester, le voir protester pour rester à mes côtés. Et je sais que je n'en ai pas le droit, ne serait-ce que pour l'éthique, mais je sais aussi qu'il me le donne, ce droit. Le droit de faire tout ce que je veux de lui, de le détruire, si ça me chante. Le ferait-il, si je le formulait de cette façon ? Alors qu'il vient de prononcer cette expression, tellement répandue, trop répandue même pour ce qu'elle représente mais qu'on rêve tous d'entendre de la bouche de cette personne spéciale, moi je ne cherche que les limites. Les limites de ce qu'il peut m'offrir, de ce qu'il ressent, de cette amour qu'il veut me témoigner et que je recevrais bien volontiers. Je crève d'envie de les constater par moi même, de voir combien de temps il restera, combien de "je t'aime" il prononcera, à combien de demandes il répondra. Et face à cet égoïsme pur et ce désir d'être celui qui lui fait briser ses barrières que j'espère déjà lointaines, à ce désir de possession, me voilà confronté à l'amour, le vrai, qui m'empêche de ne pas ressentir le remord pour ce sentiment si néfaste, si peu noble pour Jungkook.

Je l'aime, je l'aime à en mourir et le voir pleurer est un supplice, j'aimerais ne plus jamais voir ça sur son visage. Mais je l'aime à un tel point, au point où c'est pour lui que je vis, pour lui que je veux vivre, et de toute façon c'est le seul qui me fait me sentir normal. Peut-être que je ne suis normal qu'avec lui, au final. Je l'aime à un point où je ne veux qu'être avec lui, tout le temps, à n'importe quel prix et c'est égoïste. Je le sais bien, je sais aussi que ça garantirait d'autres pleurs. Et j'ai honte en cet instant de penser qu'il est beau, vraiment beau dans cette misère, car il la reflète dramatiquement, comme la larme d'une sirène. Je la trouve belle, cette goutte, comme n'importe quel être censé le ferait, mais je sais qu'elle lui fait mal, terriblement mal, qu'elle sillonne sa peau comme une lame aiguisée.

Alors je me ressaisi, je ne regrette pas ce baiser mais je sais que si je m'attarde, je dirais des conneries, des conneries qui auront des répercutions sur son être comme sur le mien, des conneries égoïstes qu'il serait content d'entendre mais dont il ne comprendrait pas la portée. Ou alors si, et ça me fait peur de penser qu'il consentirait à souffrir à mes côtés. Enfin non, ça me fait peur de l'entendre de sa bouche et de devenir encore plus horrible que je ne le suis déjà. Alors je ne lui dit pas, je préfère ouvrir ma bouche pour lui dire de partir, parce que c'est la seule chose brave que je me sens capable de faire. Je déteste être brave, le baiser prouve ma faiblesse, je regrette déjà mes paroles. Mais là encore, je ne le dis pas. Je les laisse faire effet plutôt que de bouger, car si j'ose ça ne sera pas pour faire ce qu'il faut.

Psycho w/ VkookOù les histoires vivent. Découvrez maintenant