Et il n'y a pas plus grande faiblesse que de s'accrocher à la vie, qui nous fait souffrir, qui nous tue, car on l'aime plus qu'on ne la déteste. Parce qu'on préfère imaginer le rouge et le noir plutôt qu'un immense vide incolore.
Parce qu'on préfère imaginer le pire plutôt que le néant.
Parce qu'on préfère s'accrocher à une étoile filante plutôt que de se jeter dans le vide.
Même si au final, dans les deux cas, le résultat est le même.
On s'écrase.
***
Rien ne défile assez vite, tout est trop long, je suis encore trop loin.
Mes pas sont puissants, plus qu'ils ne l'ont jamais été sans doute, mais pas assez rapides.
Je veux que les bâtiments devant lesquels je passe ne soit plus que des ombres floues plutôt que des blocs bien dessinés.
Je ne veux pouvoir poser les yeux sur rien, je ne veux me souvenir de rien de cette course.
Je veux arriver et oublier le trajet, comme si je m'étais téléporté. Je veux emporter avec moi le temps, qu'il soit pris dans la tornade fusant à toute vitesse que j'ai comme objectif de devenir.
Alors je cours, je saute, je vole presque, dans cette rue maintenant trop familière, faite de gris, de vieux journaux, de malheur. Aspirant les âmes de quiconque y entre, tuant l'espoir, complétant la misère. Puis je la voit, au loin, la porte vitrée de l'immeuble. Et j'accélère encore, ou je pense accélérer, incertain de respecter les lois de la physique.
C'est quand je suis à deux pas seulement d'elle que mon regard se pose malgré moi.
Je perds alors toute ma vitesse, je freine presque instinctivement en voyant la silhouette noire et que je tente de distinguer correctement.
Mais il n'y a aucune erreur possible.
C'est l'inconnu. C'est celui que j'ai vu ce jour là, avant de recevoir le baisé, et que j'ai aussi aperçu en allant chercher Taehyung chez lui.
Plus je me souviens, plus je réalise qu'il a toujours été un déclencheur. Un déclencheur d'action, mais je ne saurais dire si c'était dans un bon sens. Il était là à chaque étape de destruction de Taehyung. Je ne peux m'empêcher de penser que c'est de sa faute, que c'est lui, que si il n'avait pas été là, alors tout irait bien. Que seuls, Taehyung et moi aurions survécu.
Je veux savoir qui il est.
Ou plutôt, je veux savoir ce qu'il nous a fait.
Puis qu'il disparaisse, sans laisser de trace, se retirant du trou qu'il a fait dans notre bulle.
Alors j'avance vers lui, malgré que mon souffle ne m'autorise pas à reprendre une course effrénée, je fais au mieux. Il ne me remarque que lorsque je suis à deux pas de lui, et il se retire enfin du mur auquel il était nonchalamment adossé.
Il me fixe, certainement parce que c'est aussi ce que je fais, bien que ça ne soit pas de la même façon.
Je vois de la pitié dans ses yeux.
Il y a très probablement de la colère dans les miens. Je ne suis pas sûr.
Mais maintenant que je suis là, je ne pense même pas à parler. Je ne crois pas l'avoir déjà fait en présence d'un total inconnu. Peu m'importe, la force de mes iris doit lui faire comprendre. Il doit comprendre qu'il doit parler, se défendre de ses actes, s'excuser. Il doit comprendre que tout est de sa faute.
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Psycho w/ Vkook
FanfictionJungkook est un jeune homme solitaire, tellement qu'il ne ressens rien. Il a cependant un hobby : observer. Il connaît alors tout des relations humaines sans avoir besoin d'en faire lui-même l'expérience. Passionné par l'analyse comportementale il d...