EPILOGUE : scellé

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* * *

Il est trop tard pour sauver les personnages de la fin de l'histoire. Tout d'abord car vous n'êtes pas acteurs de cette vie qui est la leur, et que tout comme moi vous êtes spectateurs de leur avancée et de leur évolution, vous attendez donc. Vous attendez une fin, et je crains de ne pas pouvoir la retranscrire, car cela signifierait vivre depuis toujours et pour toujours, car l'histoire d'un être commence avant sa naissance, et se termine bien après sa mort. Si chacun des protagonistes existe depuis sa rencontre avec l'autre, leur fin sera loin d'être aussi simple.

Je ne vous offre donc pas une fin, je vous offre un nouveau début. Je vous offre le début d'une partie de leur vie, l'une des dernières.

* * *

Alors il a couru, encore.

Ce qui est étonnant chez Jungkook, c'est que plus que d'être une existence parmi des milliards d'autres, c'est un idéal de vie, alors qu'il vit à peine. Il commence, tout juste. Il n'a jamais fuit, il n'a jamais sacrifié autre chose que lui même, il a tout donné avant de tout prendre.

C'est ce à quoi devrait ressembler l'existence, mais celle-ci est particulière, car elle n'est qu'amour, elle est stabilisée par la plus fugace des grandes étapes de ce monde. Elle est paradoxale. Elle est impossible, aussi. Car c'est au moment de la naissance qu'on est supposé venir au monde, et ce moment, comme une longue période qui le suit, ne laisse place qu'à l'égoïsme.

Alors, il court.

Rien de ce qu'il fait n'est spontané, tout est réfléchi, mais sa réflexion se base sur l'amour, encore, et le paradoxe continue jusque dans son métabolisme, car son coeur a remplacé sa raison, et que sa raison ne relève que de l'instinct. On ne peut pas se fier à l'instinct volage qui privilégiera toujours ce qui dans trente ans, fait l'objet des "et si", mais peut-on se fier à la pensée, si c'est elle qui régit l'inconstance, l'éphémère?

Il veut, il désire, il est prêt à tout.

On ne le peut, car l'être pur n'est pas domptable, mais tous les autres le sont.

Car les êtres se domptent entre eux,

car les indomptables fuient, meurent, ou disparaissent avant de découvrir qu'ils ne peuvent être là où on cherche à façonner l'être.

Et en un mouvement de cils, il est arrivé.

«Bonjour, monsieur Jeon.

- Comment va-t-il ?

- Bien, bien. Mieux, en tout cas.

- Je peux le voir? »

L'état de Jungkook aurait sans doute été le plus alarmant, si on avait comparé les deux jeunes hommes. Le noiraud était pâle, livide. Ses cernes donnait à peine du relief à son visage, et peut-être la lueur d'intelligence qui résidait dans sa pupille était dorénavant la seule preuve qu'il était en vie. Cela, et son coeur, qu'on entendait battre jusque dans la pièce où se trouvait Taehyung. On l'entendait si clairement qu'en emplissant le bâtiment, ces coups réguliers faisaient trembler les murs.

Mais Taehyung ne les entendait pas.

«Vous pouvez, il récupère dans la salle commune. Je vous y conduit.»

Psycho w/ VkookOù les histoires vivent. Découvrez maintenant