Chapitre 1: Vue d'ensemble.

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  Je crois que j'ai toujours connu une existence qui était envahie par de nombreuses étiquettes. Vous savez, ces genres d'étiquettes qui apparaissent surtout au niveau de la sixième. L'âge charnière, où ton corps décide un peu de faire ce qu'il lui chante. Ou les questions du style : « Mais qui suis-je vraiment ? » viennent vous mettre en plein doute. Et pour couronner le tout, afin de rajouter cette minuscule cerise au gâteau qui a le goût amer des milliers de problèmes, les étiquettes montrent le bout de leur mot. Certaines sont impitoyables, comme par exemple, celles des personnes que l'on attribue de "moches", ou même de "gros" et j'en passe. D'autres, ont au contraire une pincée de merveilles qui les accompagne tel que "beau", "intelligent", ou même "rusé". Moi, j'ai à peu près de la chance. Même beaucoup oserai-je dire, j'y ai échappé, notamment durant ma première année de lycée. Mon secret ? Je fais tout simplement partie de ces individus qui sont vus comme invisibles, telle une ombre fugace apportée au tableau enchanteur d'un établissement scolaire. Juste un visage banal, perdu dans une foule de masques aux airs bienheureux. Voilà, qui je suis. Personne. Juste un nom, un corps et un visage. Un humain, rien de plus et rien de moins. Je suis Ana Isou.

  Mais bientôt, ma vie sera bouleversée. Je suppose que vous vous y attendez, sinon vous n'auriez pas ouvert ce livre s'il n'y renfermait pas une histoire qui soit un minimum intrigante. Tant mieux pour vous, car moi, le grand problème c'est que je n'avais alors aucune idée du tourment étrange que mon existence sans valeur allait prendre. Mais alors, même pas un petit soupçon. Vous savez, c'est le fameux moment où le changement frappe à votre porte et comme vous refusez de l'accueillir, il fracasse cette barrière qui vous protège et rentre tel un ouragan, brisant tout sur son passage. Après, c'est à vous de passer toute une partie de votre vie à haïr le temps. À avoir cette étrange sensation que les minutes se sont transformées en salles besognes et que les heures sont devenues de sévères punitions. Ce sablier aurait la possibilité de se retourner mille fois que vous n'aurez toujours pas recollé les morceaux qui ont éclaté en poussière par cette rencontre destructrice.


  Je savais que ce jour arriverait, mais j'ignorais qu'il serait si fatal, si destructeur, si puissant. Il m'a fait douter de ma propre identité. Mais peut-être que tout n'était qu'illusion ?


  Je vous invite donc à tourner cette page et à me retrouver au chapitre suivant pour une histoire des plus étranges.

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