C'est à partir de ce moment mes chers amis, que mon histoire devient un minimum différente des vôtres. Je ne tarde pas sur le sujet, car je suppose que vous attendez la suite.
Devant moi, des adolescents disparaissaient sous la Tour Eiffel, par groupe, comme par enchantement. Ils étaient très près de cette dernière et la seconde d'après, ils n'étaient plus que de vagues souvenirs. Au début, je pensais que j'étais en pleine hallucination ou bien alors qu'on m'avait fait prendre de la drogue pendant ma sieste dans le train. Ou tout simplement que je devenais folle. Comment des individus pouvaient disparaître ainsi, comme s'ils étaient avalés par la Terre ? Non, ce n'était pas possible. J'allais déclarer que j'étais officiellement une dérangée mentale, quand mon voisin s'exclama d'une petite voix :
« -C'est quoi ce bordel ? C'est bon, je me casse de toute cette merde. »
Il se mit à courir comme un fou, fuyant l'impossible. Moi aussi je voulais m'éloigner de tout ceci, alors je commençais à le suivre. Mais il était beaucoup plus rapide que moi et en moins d'une minute, il sortit de la foule. Instantanément un son fendit l'air. Je vis le fuyard s'écrouler de tout son poids avec pour seul compagnon dans sa chute une giclée de son sang.
Je m'arrêtais net, mes muscles étaient tétanisés par l'effroi de cette scène. On venait de lui tirer en plein visage, comme si c'était une chose sans valeur. Quelqu'un l'avait abattu de sang-froid. Je ne pouvais plus bouger, mon regard était figé sur ce corps inerte dont le sang se répandait à flot. Il était mort. Il était innocent et effrayé. Cela l'avait amené à sa perte. Il n'était désormais plus rien.
Je commençais à chanceler et vomis. Et tout devenait soudainement trouble. Je songeais que c'était la première fois que je vis de mes propres yeux la vie perdre contre la mort avant que mon corps entier ne heurtait avec violence le bitume.
~Tout était noir. Ma mère apparut lentement devant moi, suivie de ma soeur et du fuyard. Aucun d'eux n'avaient de visage. Je voulus me rapprocher d'eux, les prendre dans mes bras malgré leur aspect terrifiant, mais dès que mon pied foula le sol, ce dernier se déroba. J'étais en chute libre, et mon seul ami était l'écho de mon propre cri. ~
Je repris connaissance tout en hurlant. Vous savez, comme quand vous vous réveillez soudainement après un long cauchemar. C'était mon cas actuellement. Le problème était que là, je ne me trouvais pas dans mon lit, mais dans les bras d'un inconnu qui portait mon sac. Comme il fut surpris de mon cri inattendu, il me lâcha brusquement. Tous mes os venaient de se briser au contact du sol froid.
L'étranger se pencha immédiatement au-dessus de moi, tout en marmonnant des excuses. Il me tendit une main secourable. Je l'ignorais et essayais de me relever toute seule. Après une bonne dizaine de secondes, j'étais enfin debout. Chaque geste me faisait souffrir le martyre. Je réclamais mon sac et il refusa voyant mon état. Je n'insistais pas d'avantage. Je jetais un bref coup d'œil autour de nous, on était seul. Alors, je demandais d'une voie craintive :
« -Où sont tous les autres ?
-Tous déjà à l'intérieur. C'est une fois que tout le monde était à l'abri qu'on t'a aperçu. Tu as dû t'évanouir avec la chaleur et comme la foule était paniquée, ils ont dû te piétiner. Ce qui expliquerait tes douleurs.
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Wonderland
FantasyQue feriez-vous si on vous proposait de réaliser vos rêves au péril de votre vie ? Accepteriez-vous ou déclineriez-vous poliment l'offre ? Je suppose que vous connaissez déjà ma réponse, pas la peine que je vous l'écrive noir sur blanc. Et oui, j'ai...