J'ouvris mes yeux rapidement. C'est alors que je vis les rayons du soleil se refléter contre une chose grise et lisse. C'était un couteau de boucher. Mon instinct de survie me fit rouler sur ma droite afin de contrer cette arme mortelle. ~ C'était plutôt les conseils de Tommy que mon instinct de survie. Enfin, bref, cela n'avait pas d'importance. ~
Mes côtes hurlaient tels des bêtes sauvages, me propageant ma plus grande vague de souffrance que j'avais eu jusqu'à maintenant. Mais malgré tout, je retins mon cri. Mon assaillant ne devait en aucun cas savoir mes points faibles au risque de faire échouer notre plan. Les larmes dansaient tout de même dans le blanc de mes yeux, mais elles n'osèrent pas continuer leurs pas sur ma joue encore engourdie par le sommeil.
Tommy avait fait de même. Contrairement à moi, actuellement il était déjà sur ses deux jambes, prêt à compliquer l'affaire de notre agresseur. Je suivis son exemple. Enfin, j'essayais. Mes membres n'étaient plus que de la charpie et tremblaient comme des chiots apeurés. Mais, j'y arrivais tout de même, par étapes et sans crier. Tout d'abord, je me mis à genoux, ensuite je pris appuie sur l'une de mes jambes et l'autre suivit. J'étais enfin debout. Je n'avais plus qu'à y rester.
Comme je tournais le dos à Tommy et donc également à cet individu, je respirais un bon coup et me retournais d'un seul geste. Et là, je peux vous l'assurer mes chers lecteurs, que ma mâchoire s'était décrochée de trois mètres. L'individu qui avait failli me coûter la vie était digne d'un film d'horreur. Je savais que cela était irrespectueux de ma part d'avoir fait cette remarque. Mais que voulez-vous, j'étais surprise. Et puis lui, il me semblait qu'il n'aurait pas hésité à planter son arme dans ma chair tendre donc, je pensais que j'étais pardonnée de mes mots.
Sa peau était flétrie, mais pas à cause de la vieillesse. On avait l'impression que sa chair avait fondu pour ensuite se durcir. C'était étrange. Il se tenait donc le dos bien droit, la main armée tendue vers Tommy. Elle tremblait légèrement. Contemplant cette scène je me demandais si le monde de cet homme n'était que feu et destruction ou si derrière la fumée épaisse se cachait une part d'humanité. À vrai dire, j'obtempérais plutôt pour ma seconde idée et j'espérais que je pourrais le découvrir assez vite.
Quant à Tommy, lui aussi était droit comme un piqué. Tous ses muscles étaient tendus. Il serrait les poings. Sa mâchoire était crispée. Vous l'auriez compris, il était dans une colère noire et s'arrangeait pour la contenir comme il le pouvait. Voyant que tout pouvait déraper à n'importe quel instant, que plus les secondes s'écoulaient plus la mort pesait sur les lieux, je m'exclamais bien fort avec une voix un peu chancelante que j'essayais de contrôler :
« -Que nous voulez-vous ?
-Je n'ai pas à répondre à vos questions. »
Il commençait moi aussi à m'énerver. De plus, sa voix avait une tonalité menaçante, rauque et cela ne me plaisait pas. J'allais répliquer mais Tommy prit les avances :
« -Vous êtes tout seul, nous sommes deux. Mais vous avez tout de même essayé de nous tuer. Je pense que vous devez répondre à nos questions non ? Sachant bien-sûr que vous êtes en minorité.
-Non. Vous qui êtes-vous, ici c'est mon coin, ma sécurité. Vous n'avez rien à faire ici. Dégagez ! »
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Wonderland
FantasyQue feriez-vous si on vous proposait de réaliser vos rêves au péril de votre vie ? Accepteriez-vous ou déclineriez-vous poliment l'offre ? Je suppose que vous connaissez déjà ma réponse, pas la peine que je vous l'écrive noir sur blanc. Et oui, j'ai...