Ma conscience ne cessa pas de me murmurer alors que j'étais en pleine réflexion :
« Tu vas mourir ici. Tu vas abandonner ton père comme tu l'as fait avec Anita. Et tout ça parce que tu es trop têtue et en fait qu'à ta tête. »
Clairement, ses paroles me perturbaient au plus haut point. Il fallait que je me concentre à tout prix. Nos vies en dépendaient. Je dis donc d'une voix fluette :
« -Combien de chance avons-nous ?
-Deux. »
Sur ces mots, je retournais ma tête vers Tommy. Ce geste me demanda tous les efforts du monde. Mais malgré mon état, je n'étais pas à plaindre. En effet mon ami avait la tête qui commençait à pendre à l'avant tant ses forces l'avaient quitté. Je pouvais constater que le poison avait pris d'assaut tout son bras droit. Instinctivement je regardais à mon tour le mien. Seulement mon avant-bras était attaqué.
Je ne pouvais plus supporter de voir celui qui m'avait sauvé plusieurs fois périr sous mes yeux. Je détournais donc mon regard pour le planter sur le marchant translucide. Je savais, j'étais faible. Sa main droite était légèrement plus élevée que la gauche. J'en concluais donc que l'objet en question ne devait pas être très lourd. En tout cas, moins que celui qu'il possédait dans l'autre main. De plus, son poing droit était beaucoup plus serré que le gauche ce qui me prouva que l'objet était très petit. Peut-être une fiole ? Je tentais donc mon coup :
« -L'antidote ?
-Perdu il te reste une chance. »
Je vis dans ses yeux une lueur d'amusement. Son visage était mangé par un sourire narquois qui était le signe de son futur triomphe. Il était sûr de lui et persuadé que nous ne trouverions pas cet objet. Sa main gauche descendit un peu sous le poids de l'effort. La droite resta de marbre. C'est à ce moment que je compris. Je savais la solution. Il n'avait rien dans sa main droite. Cela expliquait son attitude de vainqueur. En effet, toutes personnes se mettraient à chercher un objet. De plus cet homme me paraissait fait de vide. La réponse était donc le reflet de lui-même. Très malin et astucieux. Je déclarais donc d'une voix fébrile :
« -Vous n'avez rien dans votre main droite. Vous n'avez que du vide. La seule main occupée par un objet est la gauche. Ai-je raison ? »
La fureur pure envahit ses yeux. Il n'y avait que brasier dans son regard. Je savais que j'avais trouvé la bonne réponse. D'ailleurs cela le mit dans une sacrée colère. Ses bras pendouillaient près de son corps. Il ouvrit sa main gauche qui dissimulait une fiole. Le remède. Il hurla donc, nous crachant presque dessus :
« -Comment as-tu su salle mioche ? Tu ne pouvais pas savoir ! Tu n'aurais pas dû trouver ! »
Je le coupais rapidement dans son monologue remplit de folies. Les règles étaient les règles. Il avait perdu et nous étions vainqueurs. Je m'exclamais d'une voix autoritaire :
« -Vous nous avez soumis à vos règles et on les a respecté. À votre tour maintenant. Donnez-nous le remède immédiatement. »
Dans un soupir très théâtral il s'approcha de moi et me tendit la fiole. J'attrapais le remède d'un geste las quand il me dit :
«-C'est seulement pour une personne. Si vous la partagez pour ralentir les effets, cela ne fonctionnera pas du tout. C'était ma dernière. À vous de voir qui de vous deux méritent de vivre.»
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Wonderland
FantasiQue feriez-vous si on vous proposait de réaliser vos rêves au péril de votre vie ? Accepteriez-vous ou déclineriez-vous poliment l'offre ? Je suppose que vous connaissez déjà ma réponse, pas la peine que je vous l'écrive noir sur blanc. Et oui, j'ai...