Éternité, Tome 1 : Renaissance

Chapitre 13 : Les choses changent

- Bonne année !!!!!!

Les cris à l'unisson de cette famille particulière résonnèrent aux oreilles d'une Elizabeth tout sourire qui brandissait une coupe de champagne. Matthew souriait à sa mère, toujours en larmes, tandis que Luke et Emily s'embrassaient fougueusement et que le reste de la famille se prenait dans les bras. Matthew attrapa la main de sa belle et fila littéralement en haut, dans sa chambre. Tandis qu'Elizabeth reprenait son souffle, Matthew referma la porte. S'asseyant sur le grand lit d'un noir de jais, il la contempla avec un sourire. Elle n'était arrivée que depuis hier mais les choses lui semblaient déjà familières. Les objets, les odeurs, chaque recoin de l'appartement géant lui étaient connus. C'était comme si elle avait toujours vécu ici.

-  À quoi penses tu ? Demanda Matthew après un long moment.

-  À tout.

Elle passa ses yeux dans chaque recoin de la gigantesque chambre. La fenêtre reflétait à merveille la lune qui éclairait la pièce plongée dans le noir. Le grand lit occupait la majeure partie de la chambre. Un ordinateur dernier cri occupait le grand bureau en bois et les derniers vestiges d'un collier en diamant traînaient sur toutes les touches du clavier argenté. Une bibliothèque digne des plus grands était encastrée de l'autre côté de la pièce, supportant le poids d'une centaine (ou de millier ?) de livres. Elle reconnue l'entière collection des bandes dessinées de Batman et sourit. Les Smith avaient-ils cambriolés des bibliothèques ? Il restait tant de mystères à élucidés, tant de questions...
La nuit qu'elle avait passée ici ne lui avait pas permit d'examiner la chambre telle qu'elle l'aurait voulu, les bras chauds de Matthew l'ayant bercée. Pourquoi fallait-il qu'elle soit humaine ? Ils étaient si faibles !
Se rendant soudain compte qu'elle se tenait prés de la bibliothèque, elle se retourna et le vit lui sourire. C'était ça qu'elle aimait tant chez lui. Il l'a laissait tranquille avec ses pensées. Car il était certain qu'elle pensait beaucoup.
Elle alla ouvrir la fenêtre juste en face d'elle. Un vent glacial vint l'envahir tandis que la tour Eiffel et la lune se joignaient pour contempler son sourire. Les bras de Matthew l'entourèrent alors qu'elle repensait à ses soirées seules dans sa chambre, les bras autours des genoux, le livre serré contre son cœur. Désormais, elle le savait, elle n'était plus seule. Plus de soirées entre elle et la Lune, à pleurer son chagrin. Elle avait trouvé son Edward et jamais, au grand jamais, il ne la laisserait.
Desserrant son étreinte, il la retourna pour qu'elle puisse lui faire face, un sourire illuminant son visage d'Apollon.

- Comment j'ai pu vivre aussi longtemps sans toi ? Souffla-t-il en traçant de ses doigts le contour du visage d'Elizabeth.

La soulevant de terre, il l'allongea sur le lit et la recouvra du drap. Déposant un baiser sur son front, il alla à la bibliothèque.

- Que veux-tu aujourd'hui ?

- Ummm, réfléchit-elle. Choisis.

Parcourant avec son index les reliures de ses propres livres, Matthew s'arrêta soudain et attrapa un ouvrage ancien dont la couverture montrait une rose qui saignait. Une seconde plus tard, Elizabeth sentit la vague de chaleur de ses bras l'entourant sous les draps. Bloquant un de ses bras pour qu'elle repose sa tête dessus, Matthew chercha d'une seule main une page précise tandis qu'elle admirait la Lune à demi cachée par un bâtiment, la brise froide ne la gênant plus désormais. Qu'elle était bien dans ses bras ! Le temps pouvait très bien s'arrêter ici s'il le voulait...

- Trouvé, dit enfin Matthew en reposant le livre ouvert sur son torse.

Elle le regarda et attendit. Lui lire un poème était devenu un rituel, dés les premiers temps où il la berçait. Chaque nuit, il lui lisait ou lui récitait les paroles d'illustres poètes. Et, bien sûr, elle s'endormait toujours au son de sa voix mélodieuse.
Prenant son souffle, il l'admira et se mit à réciter :