Chapitre 16 : Distraction

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Elle ne savait plus quoi faire, quoi penser. Devait-elle continuer ? Sans eux ? Était-ce possible ? Mais comment ?

Elizabeth ne cessait de se poser ces questions tandis que le bus s'arrêtait à sa station. Elle mit un moment avant de réaliser qu'elle devait descendre et c'est de justesse qu'elle sortit en direction de son lycée.

Le cours de français venait juste de commencer mais elle ne se dépêchait pas de rentrer dans l'immense bâtisse qui ressemblait à un château. Se demandant comment elle avait fait pour supporter cette absence, elle se dirigea vers la salle de cours. Elle s'apprêtait à toc-toquer mais finalement, pensant à l'interminable cours sur le dix-neuvième siècle qui l'attendait, elle préféra s'asseoir sur les marches de l'escalier.

L'escalier... Là où trois mois auparavant, Matthew et elle s'asseyaient et discutaient, rigolaient et s'embrassaient. Se secouant rigoureusement la tête, elle se dit qu'il ne valait mieux pas tout ressasser.

Le mois de Février se terminait donc sans qu'elle en sache plus sur la situation. Les mois, les jours, les minutes et les secondes défilaient et elle devait en supporter chaque morceau, chaque parole et chaque geste. Respirer et vivre.
Elle déposa son sac à côté d'elle et écouta la musique sur son ipod. Tant pis si les surveillants la surprenaient. Elle pourrait au moins rentrer chez elle et être tranquille. Ce lycée faisait tout remonter à la surface, de toute façon. Écoutant
décode de Paramore, elle sentit son humeur se dégrader de plus en plus.

Comment pouvait-elle supporter cette absence ? Elle se demandait pourquoi elle n'avait pas encore...

Non, un trop grand risque. Et s'il revenait ? Mais allait-il vraiment revenir un jour ?
Décidant d'aller faire un tour, elle se leva et se mit à arpenter les couloirs du lycée, son sac sur son épaule. Elle dépassa bientôt une salle de classe en marchant sans vraiment savoir où elle allait.

Elizabeth ne pouvait empêcher ses images incessantes de traîner dans sa tête. Il allait bien finir par revenir... Un jour. Et puis, s'il ne revenait pas...

Elle parcoura les couloirs sans vraiment réfléchir à la direction. Son petit cœur brisé risquait à tout moment d'éclater mais elle s'inquiétait beaucoup plus pour Matthew et Kyle. Pourquoi ce silence radio ? Que lui cachaient-ils ? Elle s'en voulait d'être humaine, d'être aussi inutile dans un moment pareil. Elle en voulait à sa fragilité qui la transformait en un bébé géant. Elle détestait les larmes traîtresses qui coulaient le long de ses joues rosies. Elle avait du mal à respirer et s'arrêta soudain afin de s'adosser contre un mur. Elle se trouvait au troisième étage et il n'y avait pas l'ombre d'une âme.

Elle s'accroupit, le dos contre le mur, et se prit la tête entre les mains. Pourquoi ? Pourquoi fallait-il toujours qu'elle soit malheureuse ? Son ange gardien devait être nul car il ne faisait pas un bon travail. Elle avait l'impression que tous les malheurs du monde venaient vers elle comme s'ils étaient attirés par un aimant. C'était comme si le bonheur ne durait jamais bien longtemps.

Elle resta là des heures, sans pouvoir bouger ni parler. Seuls les larmes s'exprimaient.


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Le dernier jour de Février arriva, inconscient des sentiments d'Elizabeth. Plus le temps passait et plus elle sentait qu'ils ne reviendraient pas. Un fossé semblait se creuser entre elle et ses espoirs. Que faire ?

Éternité, Tome 1 : RenaissanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant