Chapitre 2 : Retour à la réalité

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Elizabeth se leva tôt ce matin là, les cheveux en bataille autour de ses épaules. Elle avait eu du mal à dormir cette nuit-là car des cauchemars anciens lui tourmentaient l'esprit. Elle alla se préparer dans la salle de bain d'un pas endormie, l'estomac dans les talons. Sa mère émergea quand elle sortait de la douche.

     - Bon, j'y vais, ma chérie, dit-elle avec un attaché-case sous le bras. Je suis en retard. On se voit ce soir.

Célia lui fit un baiser sur le front et sortit en quatrième vitesse, sans même attendre de réponse. Elizabeth pensa qu'elle ne deviendrait jamais un cadre dans une entreprise de publicité. Beaucoup trop stressant à son goût.

Elle s'habilla en vitesse et sortit de l'appartement, sans avoir prit son petit-déjeuné. Le temps était extrêmement couvert, les nuages l'accompagnant sur le chemin vers l'abribus. Elle mit ses écouteurs sur ses oreilles et monta dans le bus, déjà bondé de monde. Qui aimait les lundis ?

Lorsqu'elle descendit, la vision de son lycée lui procura un malaise qu'elle n'arrivait pas à définir. L'immense battisse en pierre grise ressemblait à un château dont la porte d'entrée, une double porte noire en fer, ressemblait à l'entrée d'un donjon. Avec un soupir, elle traversa le passage piéton pour rejoindre le flot d'élèves qui s'engouffraient à l'intérieur du Lycée. D'un grand mouvement de foule, tous se massaient dans la large cour intérieure pour aller dans la grande salle. Malgré le flot d'élèves surexcitée qui se revoyait tous pour la première fois depuis la fin des cours, elle pensait pouvoir repérer sa bande d'amies mais elle était beaucoup trop petite pour cela. Elle s'avança timidement vers un groupe lorsqu'elle entendit un cri.

     - Elizabeth !!!

Elle tourna la tête et aperçu Élise Melmann qui accourait vers elle. Élise était sa meilleure amie depuis la maternelle. Elle la considérait comme la sœur qu'elle n'avait jamais eue. C'était une amie remarquable et Elizabeth s'étonnait parfois de sa présence dans sa vie. Elle n'aurait changé cela pour rien au monde. Et l'apercevoir ainsi dissipa son étrange inquiétude.

Élise se rua vers une Elizabeth complètement désorientée, au milieu d'une foule de lycéen. Elle portait une salopette blanche qui lui allait à ravir, faisant ressortir ses long cheveux bruns qui se balançaient au rythme de ses pas. Son visage était fin et exprimait toujours une joie dont on ne savait pas l'origine. Mais elle était aussi très étourdie et, tellement pressée de retrouver sa meilleure amie, elle bouscula au passage un grand garçon brun qui faillit se cogner la tête sur une table. Elizabeth embrassa son amie et rejoignit un groupe de filles avec celle-ci.

     - Hey, Elizabeth ! S'écria une jeune fille aux cheveux roux. Tu as passé de bonnes vacances ?

     - Oui et toi, Clara ? Répondit Elizabeth en lui faisant la bise. Tu vas aller en Scientifique, non ? Alors on sera en concurrence ? Ce sera les Littéraires contre les Scientifiques ?

     - Aucun doute qu'on va vous battre ! Dit Clara en s'esclaffant avec Elizabeth.

Elle sourit en regardant ses amies qui commencèrent à parler de leurs vacances. Cela lui faisait du bien d'être ici, avec elles, mais elle se rendit compte que son malaise n'avait toujours pas disparu. Elle en attacha peu d'importance et se joignit de nouveau à la conversation.

     - Il y a des nouveaux garçons ! S'écria Maélisse, une grande fille noire avec un grand sourire espiègle. Espérons qu'ils soient tous dans notre classe !

     - Tu as déjà prévu des plans d'attaques, Maé ? Demanda Élise en prenant le bras d'Elizabeth sous le coude.

     - Bien sûr, Lise. Mon charme naturel ! S'écria celle-ci en rejetant ses cheveux noirs d'un geste théâtral ce qui fit rire ses amies.

Éternité, Tome 1 : RenaissanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant