Éternité, Tome 1 : Renaissance

Chapitre 6 : Dîner

      - Sa sœur ? Répéta Élise alors qu'elles étaient prés d'une fenêtre du troisième étage, la sonnerie de la pause venant juste de retentir à leurs oreilles. Il a parlé de toi à sa sœur ?

     - Ouais, répondit Elizabeth en regardant la pluie marteler les carreaux.

Pourquoi ne neigeait-il pas ? En plein milieu du mois de Décembre ? Paris allait donc toujours être décalé ?

     - Vous sortez ensemble alors ! S'écria Élise, une bonne minute plus tard.

     - Nan ! S'écria Eli pour la centième fois. On ne sort pas ensemble, ok ? Il a juste parlé de moi à sa sœur...

Même si j'espère que ça veut dire autre chose, se dit elle en regardant une goutte de pluie traverser la vitre.

Car même si cela avait l'air officiel - c'est vrai, pourquoi avait-il parlé d'elle à sa sœur ? - il y avait plusieurs filles dans la classe, des beaucoup plus jolies. Mais il avait parlé d'elle, Elizabeth, à quelqu'un de sa famille. En même temps, rien ne lui disait qu'elle lui plaisait vraiment. Ils ne faisaient que parler de choses banales ensemble, même si sa conversation avec lui une semaine plus tôt lui avait révélée qu'il se renseignait sur elle. Il savait même des choses sur elle qu'elle ne soupçonnait même pas. C'était comme s'il l'avait espionné... Non, elle se faisait des films. Il l'observait en cours parce qu'il s'ennuyait, c'est tout. Et non parce qu'il pensait à elle quand elle pensait à lui. Le fait qu'il la regarde au moment même où elle le regardait ne signifiait rien... coïncidence, c'est tout.

     - Mais parler d etoi à sa sœur, Eli ! Dit son amie, la faisant revenir à la réalité. 

    - Ouais, mais juste parce qu'elle aime Fascination comme moi, c'est tout, dit-elle en se retournant, dos à la fenêtre à présent. Elle m'a même envoyé un livre de sa librairie qui parle de loups-garous, c'est super et en plus...

     - Ouais mais quand même, Elizabeth ! dit Élise en s'exaspérant. Moi, je dis que tu t'es trouvé un mec !

Elizabeth sourit. Oui, peut-être. N'étant jamais sortit avec un garçon, elle ne savait pas si le fait qu'il parle d'elle à un membre de sa famille comptait vraiment.

     - Tu crois ? 

     - Mais oui ! S'exaspéra de nouveau Élise. Il n'arrête pas de me parler de toi !

     - C'est ça oui ! Mythomane ! S'écria-t-elle en rigolant, attrapant son sac car la sonnerie avait de nouveau retentit, annonçant la fin de la pause. Et toi, alors ?

    - Quoi, moi ? Demanda Élise en farfouillant dans son sac d'un air faussement naïf.

     - Si je te dis Martin...

     - Vois pas de qui tu parles, Elizabeth.

     - Il ne t'a toujours pas demandé de sortir avec lui ? Même après sa déclaration et les roses ?

     - Non. Et c'est très frustrant. C'est vrai, pourquoi m'avoir dit que je lui plaisais sans me demander de sortir avec lui ? Il doit avoir un retard mental ou un dysfonctionnement du lobe temporal. Ah oui, c'est vrai. J'allais oublier que tu n'aimes pas les sciences. D'ailleurs, on a un contrôle vendredi ? Je vais devoir réviser comme une malade...

     - Mais bien sûr, changes de sujet !

Elles esclaffèrent de rire tout en se dirigeant vers le cours de français. Elles étaient un peu en retard mais elles s'en fichaient éperdument, comme si Mme Géve n'allait rien dire. Arrivées deux minutes plus tard, la professeur les réprimanda pendant quelques minutes.