Chapitre 1 : Surpoids

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Elizabeth Pierce était assise sur l'un des plus inconfortables sièges de salle d'attente qu'elle ait jamais connue. C'était une sorte de meuble en fer noir qui rendait désagréable n'importe quelle position. Elizabeth se remua sur sa chaise et observa autour d'elle, d'un air gêné.

La pièce était petite et assez sombre, sûrement dû aux gros nuages gris que l'on voyait à travers la fenêtre. Une dizaine de siège savaient été collées contre le mur tout au long de la pièce circulaire, comme jetés là à la hâte. Les murs bleus étaient tapissés de posters en tous genres, du schéma d'une narine à la pyramide des repas équilibrés. Vraiment sinistre.

Il y avait deux autres jeunes filles dans la pièce, accompagnés de leurs mères, elles aussi. La plus proche d'Elizabeth était à deux sièges. La jeune fille était rousse aux cheveux coupés très court, ce qui lui donnait l'air d'une punk. La maigreur des traits de son visage, l'extrême finesse de ses jambes et la taille enfant de son blouson noir laissaient deviner à Elizabeth que cette fille venait à cause de son anorexie. En observant l'air sévère de la mère de la jeune fille, Elizabeth en comprenait un peu les raisons. La jeune fille lui jeta un regard peu aimable et dévisagea son jean, qui lui était un peu trop serré, l'air de compatir.

L'autre jeune patiente était un peu plus comme Elizabeth. La jeune fille était assise en face d'elle, ce qui put lui permettre de la dévisager à son aise. Ses cheveux blonds s'étalaient harmonieusement sur sa veste en cuir un peu serrée. Son visage rond était très souriant, comme si le fait de venir dans cet endroit était agréable pour elle. Les yeux d'Elizabeth parcouraient la jeune fille, allant de son jean beaucoup trop petit pour elle à son ventre proéminent qui ressortait de son tee-shirt. Sa mère était exactement comme elle, ronde mais avec un visage joyeux. C'était comme si le fait d'être ronde ne les gênait pas. Elizabeth aurait voulu être comme elles, aussi peu soucieuse du regard des autres. L'adolescente tourna la tête vers elle et lui fit un sourire très aimable auquel elle répondit volontiers.

La mère d'Elizabeth la regarda soudain, se demandant pourquoi sa fille souriait ainsi. Soudain, un homme grand et barbu vint apparaître sur le seuil de la porte.

     -Anne Mirot ? Demanda-t-il d'un voix grave.

La jeune fille sympathique se leva avec sa mère et, avec un regard complice pour Elizabeth, suivit le docteur dans son bureau.

Elizabeth se sentit un peu seule soudain, avec le départ de sa « camarade ». En effet, elle était la seule ronde de la salle à présent.

Elle regarda attentivement sa mère qui observait le poster d'un fromage et de ses valeurs nutritives. Elle avait lâchée ses cheveux châtain sur ses épaules, passant de temps en temps sa main à l'intérieur.Les traits de son visage étaient fins, comme tout chez elle. Son jean lui allait à ravir et d'ailleurs elle croisait ses jambes, ce qui faisait ressortir leur finesse et leur parfaite forme. Son pull rose pâle s'étalait sur son ventre plat et laissait voir des épaules toutes menues. Elizabeth fit la moue et se regarda elle-même, ne pouvant s'empêcher de comparer.

Son jean lui collait à la peau comme s'il ne voulait plus jamais la quitter, tellement il lui était serré. D'ailleurs, elle venait de comprendre pourquoi elle se sentait mal à l'aise sur cette chaise.Le bouton de son jean se mit à tourner dangereusement, menaçant de craquer. Son pull violet lui était confortable mais c'était parce qu'elle avait pris deux taille au dessus.

Ses cheveux bruns chocolat étaient attachés en une queue de cheval difforme qu'elle tenta de replacer, en vain. Malgré leur longueur étonnante (même attachés, ils lui arrivaient jusqu'au bas du dos), elle les trouva affreusement ternes et quelconques. Elle tâtonna son visage de sa main gauche et pressa sa joue ronde qu'elle aurait voulu arracher sur le champ. On lui avait toujours dit qu'elle avait un visage en forme de cœur mais franchement, elle se serait bien passée de ce compliment. Elle s'en voulait d'être aussi ronde et l'allure de sa mère ne l'aidait en rien.

Éternité, Tome 1 : RenaissanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant