Chapitre 5

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Chapitre corrigé

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Deux routes sinueuses et tristes qui se croisent un instant,

Encore un peu peureuses, on cache les cicatrices, on ment.

Mais qui a dit que leurs trajectoires ne se couperaient qu'une fois ?

A la vie, à l'espoir, se mettent en branle tous leurs actes de foi...

***

Je m'avançai doucement dans la neige, agréablement étourdie par la morsure froide au niveau de mes pieds nus. Le soleil me chauffait doucement le dos. J'admirai le paysage, et respirai un bon coup au milieu d'un silence si apaisant. Le berceau de mon enfance avait toujours été doté d'une neige régulière et cette année ne faisait pas exception.

Mais soudain, alors que je me pensais seule, mon père apparu dans mon champ de vision. Il semblait porter quelque chose dans ces bras. Je le détaillai davantage et remarquai son agitation : son corps tout entier semblait comme traversé de tremblements. J'accourus vers lui, inquiète, souhaitant comprendre ce qui l'avait levé de si bon matin.

Quand seulement quelques mètres nous séparaient je pus enfin lire sur ses lèvres déformées par la peine, et la rage : il hurlait mon nom. Mais incapable d'entendre le reste de ses mots, je continuai ma course. Et tout d'un coup, je distinguai la masse qu'il soulevait. Celle d'une femme : celle de ma mère.

L'intégralité de mes sens me revint enfin, et je compris ce que ma figure paternelle criait au milieu de ses pleurs : « Tout est de ta faute, Sally ». Comme pour me le prouver, il brandit ensuite devant lui le visage de sa femme, délaissé de vie. Abasourdie, je ne comprenais toujours pas. « Sally, elle est morte uniquement par ta faute ! » Ce hurlement mit fin à mon incompréhension et je m'écroulais sur le sol en poussant un cri déchirant :

- NOOOOOOOOOOON !

Recroquevillé au milieu de ma couette et agité de tremblements, mon corps était bien plus dur à convaincre que mon esprit de la nature de la scène précédente. A vrai dire, je venais d'émerger d'un cauchemar pour me replonger aussitôt dans un autre peu éloigné : la réalité. Les scènes de la veille se formèrent de nouveau au creux de ma mémoire, et déjà, je les regrettai amèrement.

Certes, cette discussion avait été nécessaire mais jamais je n'aurai pensé qu'elle aurait pu être autant destructrice. Elle semblait avoir emporté sur son passage tous mes restes, et ne subsistait à ma place qu'une coquille brisée.

Je ne souhaitai désormais plus qu'une seule chose : m'éloigner au plus vite de ces êtres à qui j'avais fait tant de mal, ma présence à leur côté m'étant devenue insupportable. Ainsi, je rassemblai le peu de forces qu'il me restait pour m'éjecter de ce chalet, et me laisser glisser sans aucun regard ni devant, ni derrière, le long de la pente. 

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