4. Attrape-moi, si tu peux

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Le visage crispé contre le sol en train de frôler la mort, après que mon frangin et moi-même nous sommes chamaillés pour la télécommande, je suis totalement bloquée dans cette position, qui est la position fœtale . Du moins c'est ce que je fais croire à mon frangin qui accourt à mes côtés, paniqué.

— Putain! Alyson, je suis désolé.

Il m'aide à me redresser et je feins d'avoir mal en gémissant de douleur.

— HA HA, je t'ai eu, avouai-je en lui donnant une tape sur la tête et en le poussant violemment sur le canapé récupérant la télécommande.

Le bruit de mes pas dans les le salon résonnent et l'adrénaline s'élève lorsque j'entends les siens retentir derrière-moi.

— Tu as intérêt à courir vite. Très vite! me menace-t-il en me poursuivant.

Je sors par la baie-vitrée et me retrouve rapidement au fond du jardin, cachée secrètement au dos du sapin, j'angoisse à l'idée qu'il me trouve. Toujours munie de ma télécommande, je la serre fort contre moi comme si elle pouvait envelopper toute ma peur et me protéger contre mon sadique de frère.

L'herbe s'agite sous les pas d'une personne qui approche de plus en plus. Je tremble comme une saleté de feuille morte. Avant que celui-ci n'arrive à ma hauteur, je cours en hurlant de peur.
Je monte le peu de marche qui sépare le jardin de la terrasse et entre de nouveau dans la maison.

— AH! Lâche-moi! me débattais-je en sentant ses grands bras m'entourer.

— Prise dans ton propre piège, saleté.

Comment a-t-il fait pour être à la maison avant moi?

Il me pousse au sol en se mettant à califourchon sur moi, me bloquant les bras au dessus de la tête.

— Qu'as-tu à dire pour ta défense?

Je gigote sous lui en riant malgré moi.

— Va crever!

Il me chatouille le ventre et je lui hurle d'arrêter.

— Alors dis : Excuse-moi mon amour de frère que j'aime à la folie et...

— Jimmy, arrête!

— Et, je ferrais tout ce que tu me demandes jusqu'à la fin de mes jours. Dis-le! m'ordonne-t-il.

— Jamais!

Il redouble ses chatouilles et je me vois dans l'obligation de commencer. C'est horrible de me faire ça!

— Excuse-moi...

— La suite.

— Mon amour...de frère que j'aime...à la folie et... Et c'est tout!

— Non! Continues Alyson !

Je le hais.

— Je ferrais... tout ce que tu veux, jusqu'à ma mort !

Il se met à rire et se redresse.

— Gentille esclave à son grand frère d'amour qu'elle aime à la fol...

Je lui mets une claque qui résonne dans tout le rez-de-chaussée.

— Putain, mais tu ne t'arrêtes donc jamais, connasse.

J'éclate de rire et tombe nez à nez avec ma mère qui ne semble pas très contente.

— Pourquoi as-tu couru comme une tarée dans le jardin?

— C'était... toi?

Elle hoche la tête, l'air toujours aussi sérieux.

Jimmy ricane comme un gamin et je me sens à cet instant si bête que je préfère rire doucement et monter prendre ma douche.

Deuxième jour et j'arrive en cours avec dix minutes de retard. Heureusement pour moi, mon prof de maths est cool. Il m'a accepté.

La matinée est passé rapidement. Une fille au cheveux fluorescents est venue me voir à la pause déjeuner accompagnée de son copain et m'a félicité pour ce que j'avais fait à Stecy (la sorcière). Elle m'a même proposé de manger avec elle et son groupe d'amis. Je vous l'avez dit que ses ennemies ferraient surface tôt ou tard ; c'est toujours comme ça dans les lycées et encore plus lorsque l'on est nouvelle.

Aujourd'hui je finis tôt, à quinze heures précisément. J'entre dans la voiture et roule en direction de la maison, mais avant d'y arriver, je passe devant un supermarché et ma gourmandise refait rapidement surface.

Je me presse d'entrer dans le magasin et d'aller directement au rayon gâteau. Miam.

Au même moment, mon téléphone vibre dans ma poche. Je le sors et décroche, sachant pertinemment de qu'il s'agit.

— ALYSON!!!!!

— Quoi, pourquoi tu cries?

— Viens vite me chercher.

Je lève les yeux au ciel, mais il peut pas rester tranquillement à la maison comme tous les ados qui ne travaillent pas?

Il reste tout de même mon grand frère, donc je me doit de l'écouter un minimum, puis je vais pas le laisser érer comme un chien mort dehors.

— T'es où?

— Je t'envoie l'adresse par message. A toute suite, et fais vite hein.

— Je prends le temps que je prendrais.

J'arrive à destination quelques minutes plus tard.
Il est là devant une maison, en m'attendant patiemment.

Je klaxonne, ce qui a le don de le faire sursauter. Je rigole en baissant la vitre :

— Bah alors, on a eu une petite frousse?

— Allez bouge de là.

— Hein, quoi?

Il ouvre ma portière, et m'ordonne de descendre et de me mettre au siège passager.
J'exécute en soufflant.

Qu'il aille se faire foutre.

— Tu faisais quoi, ici? je demande curieuse.

— Chez un pote.

— Je le connais?

— J'pense pas non.

— Il s'appelle comment?

Il râle.

— Mais pourquoi toutes ces questions?

Je hausse les épaules.

— Pourquoi pas.

Il lève les yeux au ciel, exaspéré.

— Caleb. Il s'appelle Caleb, contente?

Je souris ravis, et hoche la tête en augmentant le volume de la radio.

Surveillant devenu AmantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant