Surveillant devenu Amant

17. Dark Man

J'ai un compte Twitter et j'adore déverser ma colère, ma tristesse autant que ma joie. Parfois même, je me demande si Caleb va tomber un jour sur mon compte.  Mon téléphone vibre sous mes fesses. J'ai cette mauvaise habitude de m'installer dessus. A croire j'ai envie de sentir quelque chose vibrer...

DarkMan a répondu à votre Tweet : "Quand j'étais petite, je suis tombée sur la tête : j'ai même pas eu mal."

Je clique pour percevoir la réponse de ce DarkMan.

DarkMan : Alyson la tête dure !

Je secoue la tête. Pourquoi j'ai la sensation que cet inconnu est familier avec moi ?

Une seconde notification me hérisse les poils :

DarkMan a répondu à votre Tweet : "J'ai embrassé un inconnu seulement pour le rendre jaloux."

DarkMan : T'as aimé mon bisou au moins ?

Je me liquéfie sur place. Merde comment l'inconnu du Lycée se retrouve sur mon Twitter. M'a-t-il cherché ? Il est cinglé !

Je décide de le bloquer par pur reflexe. Il me fout l'angoisse à vouloir tâter le terrain en vicieux. Derrière un pseudo qui ne laisse nul doute à sa façon d'être.

* * *

En arrivant au lycée, la boule qui noue ma gorge est semblable à un gros caton de poils. Je fais mine que tout va bien, mais en arrivant à mon casier, une main vient glisser sur mon épaule.

— Salut, tête dur.

Je pâlis en l'apercevant : DarkMan, ou celui que j'ai embrassé pour rendre jaloux Caleb. Son avant-bras est collé au casier voisin, son sourire s'étire comme un élastique.

— Alors comme ça, on me bloque... C'est pas très sympa.

— T'es un grand malade, grondé-je en claquant mon casier.

Il rit, me suivant à la trace tandis que je me dirige à mon premier cours avant même que ça ne sonne. Pour une fois que je suis à l'heure. Je suis fière de moi, même si en réalité j'en ai rien à foutre, j'essaie de fuir à ce con.

— Dit-elle alors qu'elle viole la bouche d'un inconnu.

— Comme si ça t'avait déplu. C'était la première fois qu'une fille t'embrassait naturellement. Tu devrais plutôt me remercier, ça a dû refaire ta journée.

Sa main empoigne vivement mes cheveux. Je pousse un cri avant d'être collée face au mur. Ce connard est pressé contre mon dos et moi contre le mur.

C'est quoi ce délire ?

— Ecoute moi bien tête dur, joue pas trop à la maligne avec moi. Tu ne sais pas encore de quoi je suis capable, grogne-t-il lentement dans mon oreille.

Une vague de frissons parcours ma colonne vertébrale. Je grince des dents et prie intérieurement pour qu'il s'éloigne. Mais sa main vient glisser sur ma hanche avant de l'agripper.

— Ce corps me rend peut-être dingue, mais ton caractère je le foutrait bien par la fenêtre. Fais attention, tête dur, je n'ai jamais eu de pitié, pour personne.

Alerte au psychopathe ! Il y a un psychopathe qui erre dans les couloirs du lycée ! 

Il s'éloigne sous le regard perplexe de plusieurs élèves.

Je tremble comme une foutue feuille. Je ravale mes larmes et descends les escaliers en poussant des gens sur mon passage qui râlent à mon encontre. Je ne croise pas Caleb mais c'est pas grave. J'ai plus important, rentrer chez moi et me cacher à tout jamais au fond de mes draps.