6. ©aleb

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— Lève-toi, m'ordonne-t-il une fois à ma hauteur.

Étrangement, j'obéis en tremblant.
Qu'est-ce qu'il m'arrive?

Ils froncent des sourcils en m'analysant minutieusement.
Il fixe chaque parties de mon visage, et à ce moment-là une pensée étrange vient s'immiscer dans mon esprit.

Il est en train de compter mes spots ou quoi?

Un frisson me parcours lorsque sa main frôle la mienne.

— Arrête, soufflais-je presque dans ma tête.

Son air est si sérieux, aucun regard rieur, ou sourire narquois s'affiche sur son visage, pourtant c'est certain il joue avec moi.

— Que j'arrête quoi? il susurre.

Je me penche brièvement en arrière pour m'en éloigner, mais il approche dangereusement une nouvelle fois.

Maintenant, ce n'est plus la Alyson qui aime avoir des pensées cochonnes, qui ouvre grand sa bouche pour crier au monde ce qu'il ne lui plaît pas. Non, maintenant c'est la Alyson sans voix qui aimerait entrer dans un trou de souris.

— Ça, répondis-je doucement.

Je l'attendais, ce sourire craquant qu'il cachait jusqu'à présent.
Je respire bruyamment tandis qu'il s'approche encore un peu.

Je me prépare à lui crier de dégager quand la porte s'ouvre et claque contre le mur.

— Oh putain, Caleb était sur le point de se faire la nouvelle.

Gênée, je replace instinctivement une mèche derrière mon oreille et m'installe de nouveau sur ma chaise, silencieuse.
J'entends les voix se multiplier dans la salle, les élèves renvoyés de cours s'installe en salle d'étude.

— Vous venez d'où? demande Caleb.

— De cours, répond une fille.

— On a été viré, poursuit un autre.

Et celui qui est entré au moment où Caleb et moi étions en pleine fixation lance à voix haute :

— On a interrompu quelque chose?

Les autres guignols ricanent et mes nerfs montent en flèche quand il poursuit en disant : “Continuez, les relations prof-élève c'est bandant.”

— Tu vas la fermer ta gueule?

Il prend un air faussement surpris puis cherche le regard de ses potes pour continuer à faire le pitre.

— Regardez-là, la pimbêche n'a  rien trouvé d'autre que de se taper un surveillant pour sécher tranquillement.

— Retire immédiatement ce que tu viens de dire, Nicolas!

Je tourne la tête en sa direction et écarquille les yeux en le contemplant hors de contrôle.
Caleb a les poings serrer sur la table et semble en vouloir à ce Nicolas pour ce qu'il a dit sur...moi?

Il pouffe de rire, se souciant loin du monde de l'ordre du surveillant.

— Et puis quoi encore, je dois la sucer?

Tout se passe trop vite pour moi.
Un son retentit dans la pièce et le jeune garçon hurle de souffrance.

— Mais ça va pas ! crie la fille. Il saigne!

— Emmenez-le chez l'infirmière, dit simplement Caleb.

Les trois élèves y vont sans perdre de temps, tandis qu'on se retrouve de nouveau tous les deux.

Surveillant devenu AmantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant