7. Toujours bon ?

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En fin de journée, je croise Caleb dans les couloirs, il me fait un petit clin-d'œil et je rougis instantanément comme une tomate.

C'est pas vrai!

Je finis les cours à dix-sept heures, mais avant de rejoindre ma voiture je m'installe sur le banc devant le lycée et appelle ma mère pour savoir si elle souhaite que je passe à l'épicerie.
Et si je ne vais pas directement dans ma voiture c'est pour le simple fait de pouvoir croiser Caleb...

L'espoir fait vivre, non?

Ma mère ne décroche pas. Comme ça, c'est fait...
J'attends sur ce banc et observe les élèves sortir du lycée.
Instantanément, je me dis que si je croise Caleb il va vraiment se demander qu'est-ce que je fous là et qui est-ce que je cherche. Et s'il se rendait compte que je le cherchais lui, je vais passer pour une folle!

Directement, je saute de ce banc et vais en direction de ma voiture.

— Eh, toi là!

Je reconnais cette voix. Je m'arrête, lève les yeux au ciel puis me retourne doucement.

Il approche avec un bandage sur le côté de la tête. Je manque de rire face à son état. On dirait le capitaine Crochet.

— Oui ? je demande innocemment.

— C'est quoi ton prénom ?

Vraiment? Il veut faire connaissance maintenant.

— La pimbêche, tu ne te souviens plus ? C'est vrai que tu as reçu un coup sur la tête...

Je me fous littéralement de lui et il le perçoit.
Donc je reprends mon sérieux et le questionne du regard.

— Marguerite, lui répondis-je.

Il fronce des sourcils.

— T'es pas sérieuse là ?

Je regarde aux alentours l'air innocent.

— Est-ce que mon prénom te dérange, Nicolas ?

— Mais... Tu peux pas t'appeler comme ça, il secoue la tête. C'est ringard !

— Et bien, va le dire à ma mère, dans ce cas là.

— Avec plaisir, je voulais justement te raccompagner.

Je fais les gros yeux. Qu'est-ce qu'il veut lui?

— Même pas dans tes rêves les plus profonds !

— Quoi ? Tu as peur que je signale à ta mère que tu flirt avec le surveillant ?

— Va te faire foutre, Capitaine Crochet.

Je prends mes jambes à mon cou et m'en vais jusqu'à ma voiture.
Je rentre à l'intérieur et une fois claqué la portière je hurle à moi-même :

— Non mais pour qu'il se prend ce guignol ? Et bla-bla-bla, bla-bla-bla, TA GUEULE ! criai-je en gesticulant.

Comme par hasard, une fois que j'ai fini mon speech je relève le regard et qui est-ce qui est tout juste devant ma voiture un sourire narquois au coin des lèvres ? : non, ce n'est pas Capitaine Crochet qui m'observe parler toute seule, c'est bel et bien Caleb.

Je rougis de honte profondément et complètement.
Qu'est-ce que je fiche alors pour atténuer cet embarras?
Je me laisse glisser le long de mon siège pour ne plus qu'il me voit, mais ma poitrine reste bloquée par le volant.

— Merde.

Je le remarque rigoler, tandis qu'il avance jusqu'à ma voiture.

Non, non, non...

Il toque à la vitre, mais je reste dans la même position mes seins bloqués par le volant, mon regard dans le sien, la bouche en cœur. Je suis bloquée dans le temps, littéralement.

Il continue de rire face à ma situation.
Je me reconnecte donc avec la réalité avant de passer pour une vraie gogole.
Je descends la vitre et le regarde l'air faussement surpris.

— Oh, salut.

— Qu'est-ce que tu fais ? il me demande.

— Qu'est-ce que je fais? je répète inconsciemment. Je me prépare à partir.

Je lui souris l'air de rien.

Il me rend mon sourire avant de s'appuyer sur le rebord de la portière.

— C'est toujours bon pour ce weekend?

— Ce weekend ?

— La soirée, il plisse les yeux et regarde une nouvelle fois dans la voiture comme s'il cherchait quelqu'un.

— Ah oui, que je suis bête. Bien sûr, que c'est toujours bon.

— Tu es seule ?

Je regarde un instant autour de moi puis le questionne.

— Maintenant ?

Il hoche la tête.

— Oui oui.

— Tu me ramènes ?

Le surveillant le plus sexy et canon de tous les temps veut que moi, Alyson Benson, le ramène ?

— Génial, lance-t-il en s'asseyant côté passager.

Je n'ai pas le temps d'en placer une qu'il s'attache et attend que je démarre.
Le trajet se fait drôlement dans le silence.
Il sifflote de temps à autre, en s'arrêtant parfois afin de me fixer.
J'ose à peine respirer par peur de faire trop de bruit, pourtant je suis bel et bien dans ma voiture, c'est à lui de se faire discret.

— Arrête-toi là.

Je fais ce qu'il me dit. Et c'est bien la première et dernière fois.

— Merci, Alyson.

— Tu habites ici ? je demande en regardant les immeubles.

— Bien sûr que non. Tu crois vraiment que je t'aurais laissé m'emmener jusqu'à devant chez moi ?

— Et pourquoi ?

Il rit en se détachant.

— Pour que tu viennes m'harceler comme une déjantée ? non merci.

Je grogne en le dévisageant.

— Tu t'es vraiment pris pour une star.

— A tes yeux, j'en suis une.

Je lève les yeux au ciel puis lui montre mon majeur.
Nous ne sommes pas au sein du lycée, c'est un individu comme un autre donc j'en profite pour lui montrer mon doigt.

— A demain, Alyson.

Je secoue la tête et redémarre sans regarder une seule fois dans le rétro.
Non, j'ai vérifié au moins trois fois avant d'accélérer et de disparaitre.

Surveillant devenu AmantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant