13. Discussion

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À mon réveil c'est le dos de ma mère qui m'accueille.
Je m'étire et prends le temps de m'habituer à la clarté de la pièce.

— Il est quelle heure ? je demande.

— Tu as séché les cours.

— Je me sentais pas bien.

— Tu as quand même séché les cours.

Où elle veut en venir ?

— Tu as entendu ce que je t'ai dit ?

— Et toi, est-ce que tu te rappelles de ce que je t'ai dit avant que tu ne commences les cours ? grogne-t-elle en me foudroyant de son regard.

Je secoue la tête.

— Je ne veux pas que tu fasses comme l'année dernière. Tu traînais avec les mauvaises personnes et tu n'allais jamais en cours !

Elle compte réellement avoir cette discussion maintenant ?

— Tu sais très bien pour quelle raison je n'allais plus à l'école et ce n'est pas celle-là.

Son visage devient rouge de colère.
Elle pointe un doigt accusateur en ma direction d'un air menaçant, mais je la devance.

— Quand papa est... parti et que tu as commencé à boire, qui est-ce qui était là ?

Elle grince des dents.

— Qui est-ce qui venait te chercher à 3 heures du matin dans ce bar près du lac ?
Qui est-ce qu'on appelait à l'école pour lui annoncer que sa mère était ingérable ?

Ses yeux deviennent automatiquement larmoyants.
Son air habituellement si stricte ne se résume plus qu'à de la profonde tristesse.

— Même quand j'avais des examens ou que je devais sortir avec le peu d'amis qu'il me restait, j'étais à tes côtés.

Une larme roule sur sa joue.

— Alors oui, tu étais trop bourrée pour être consciente du moment présent, mais c'était effectivement pour ça que je n'allais pas en cours.

— Mais désormais... Je suis sobre. Alors, tu n'as plus de raison valable pour ne pas te présenter en cours.

Elle essaie de garder une voix calme, mais sa gorge nouée la trahi.

— Aujourd'hui je ne me sentais pas bien, précis-je.

Elle grince de nouveau des dents, tellement qu'elle serait capable de s'en péter une.

— Très bien. Demain, tu y retournes.

— Demain c'est samedi, maman.

Elle hausse les sourcils en réfléchissant un instant.

— Oui et bien lundi, tu m'as comprise.

Elle se lève et disparaît aussitôt.
C'est la première fois depuis longtemps qu'on se dit les choses sérieusement.
Ça fait tout drôle. Je crois bien qu'il va bientôt neiger...

* * *

Je pénètre le hall d'entrée à l'heure pour la première fois de la semaine.
En même temps, nous sommes lundi, je ne peux faire mieux...

Je m'installe en cours et attends que tous les élèves entrent pour que le cours puisse commencer.

La sorcière est de retour.

Évidemment, nous sommes dans le même cours de Français.

Elle arpente les lieux en fusillant tout ce qu'elle contemple.
Sans perdre de temps, son regard s'abat sur moi.
Ses sourcils se froncent instinctivement avant que son sourire malicieux s'étire en m'étudiant.
J'aimerais lui montrer mon majeur, mais ce matin je ne suis pas dans cette optique là.

Surveillant devenu AmantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant