12. Colère

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Je m'étire et bois mon jus de pomme qui est excellent, si bien que jen finis la bouteille.
Mes yeux atterrissent sur mon téléphone qui me divulgue l'heure.
Je saute sur moi-même, attrape mon sac et claque la porte derrière moi.

Merde. Merde et encore merde.

J'ai même pas vu l'heure passée. Quelle andouille.
Je saute dans la voiture et arrive à une alure fulgurante devant le lycée.

Caleb m'accueille en me fusillant de son regard habituel quand je ne suis pas en avance mais pas que, la veille j'ai commis quelque chose que je qualifierais d'irréparable.
J'ai embrassé cet inconnu donc je ne connais ni le nom, ni rien d'autre...

À part me lancer un regard froid rempli de tristesse et de rage, il a préféré tourner les talons en me laissant dans le hall face à mes émotions premières et ma connerie d'avoir cédé sous la jalousie.

Jalousie ?

Moi jalouse ?
Pourquoi ? Pour qui ?

Peut-être que je me suis un peu trop emballée à l'idée que je pouvais être la préférée de Caleb.
J'ai constaté que je n'était qu'une fille parmi tant d'autres dès lors où son bras était autour des épaules de cette fille.
Sa réputation le précède et ce n'est pas pour rien.
Il est charmant, mais surtout charmeur.
Il aime attirer l'attention, il aime être entouré de belles nanas.

Je n'aurais guère la prétention d'affirmer que j'en étais une, de belle nana à ses yeux, mais la façon dont il me parlait, dont il m'accordait de l'attention ne ressemblait en aucun cas à une relation surveillant-élève.

Putain, il m'a même invité à l'une de ses soirées !

Mais le destin a fait en sorte que je ne m'y rende pas. Du moins, que je me trompe de maison.

Alors, qu'il ne commence pas. Il est bien mignon mais faut vraiment pas qu'il me chauffe avec son regard démoniaque.
Déjà que je suis en retard, je n'ai besoin de ses reproches en plus de ce que j'ai entrepris hier.

— Alyson.

C'est sa voix qui claque dans mon dos.
J'ai envie de me retourner et de lui foutre mon majeur sous le nez.

Pourquoi suis-je autant en colère ?

— Alyson ! répète-il plus durement cette fois-ci.

— Quoi ? je braille en lui faisant volte face.

— Il est 8 heures 15. Ton prof ne t'acceptera pas.

Je lève les yeux au ciel et m'engage tout de même dans les escaliers.

J'entends ses pas résonner derrière moi.
Alors je me retourne directement, son torse se heurte contre le mien.
Un petit bruit de surprise s'échappe de ses lèvres.
Je le regarde fixement sans dire un mot.
Sa respiration est forte et saccadée.

Il a dû faire à peine cinq pas rapides, pourquoi sa respiration est autant en fureur ?

Il souffle doucement cette fois-ci comme s'il désirait que je sois la seule à l'entendre.

— Pourquoi t'entêtes-tu à désobéir à chaque fois ?

Je serre des dents, ma vision attirée par sa bouche.

Regarde ailleurs, Alyson. Regarde ailleurs...

— Laisses-moi tranquille, je lâche.

— Tu vas rejoindre ton petit copain ?

Ce n'est pas une simple question sans arrière pensée.
Il espère peut-être que je lui confirme que je n'ai rien à voir avec le gars d'hier.
Mais je suis si en colère et j'espère dans un coin de mon esprit qu'il me montre que lui aussi il est aussi jaloux que moi donc j'ai envie de lui dire ce qu'il redoute.

— Oui, je vais rejoindre mon copain.

Son regard se brise. Sa mâchoire se contacte. Il est en colère, une nouvelle fois.

— Très bien, dit-il seulement.

Il tourne les talons et disparaît sous mon regard incertain.

Je cligne plusieurs fois les paupières et hésite à le suivre, mais je n'en fais rien.

•••••••••

— Tu as disparu de la circulation toi !

Ça fait deux jours que j'ai préféré rester dans mon coin.
Même à la maison, ce n'est plus la même ambiance qui règne.
Jimmy ne comprend pas mon état et m'a proposé de casser la gueule à celui qui m'a rendu si absente.

Va casser la gueule à mon surveillant, j'ai envie de lui dire.
Mais je ne le fais pas.

— Ouais, j'avais d'autres chats à fouetter, je réponds simplement.

Sam me regarde d'un air enjoué.

— Avec le surveillant, hein...

Je fronce les sourcils. Elle ne va pas s'y mettre elle aussi ?

— Tu sais, c'est un petit lycée, tout se sait.

— Et qu'est-ce que tu penses savoir ? je grogne presque.

— Que tu as embrassé Marvin ce qui a mis Caleb dans une rage folle. Les étudiants sont complètement raides dingues de votre histoire.

— Mais il n'y a aucune histoire !

— Eh ma poule, je m'en moque moi. Je suis de ton côté voyons.

Trop tard ma colère est ancré dans mon être.

— On se voit plus tard, lançai-je en rejoignant ma voiture.

Je sèche oui. J'ai besoin de me reposer.
Donc je rentre chez moi et m'écroule sur le canapé.

Surveillant devenu AmantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant