Surveillant devenu Amant

8. THE soirée

La semaine au lycée s'est déroulée comme elle se devait. J'ai recroisé une seule fois capitaine Crochet qui m'a lancé un regard monstrueusement alertant.

J'ai simplement souri avec fausseté.

Vendredi est arrivé avec une vitesse fulgurante je me prépare pour sortir de cours et qu'est-ce que j'aperçois dans l'embrasure de la porte ?

Le surveillant, évidemment.
J'ai l'impression qu'il m'attend mais l'affirmer serait vraiment être égocentrique.

Je ne le suis pas, hein?

—Salut Alyson. Prête pour ce soir?

Je souris en sachant où est-ce qu'on va se retrouver.

— J'ai toujours pas l'adresse.

— Bien sûr que si tu l'as, j'ai laissé un p'tit mot dans ta voiture.

—Quand ça ? demandai-je un peu trop fort ce qui nous coûte quelques regards intriguant.

Nous commençons à marcher en direction de l'extérieur pour ne pas attiser encore plus les oreilles un peu trop curieuses.

—Quand tu m'as ramené en début de semaine.

J'acquiesce en me rappelant parfaitement de ce moment-là.
Une fois au devant de la voiture il me fixe sans afficher aucune émotion, comme s'il était perdu dans ces pensées.

—Bon, on se rejoint directement à la fête.

—Si t'arrives à me trouver.

Je ricane.

—Parce que tu me penses pas capable de te reconnaître parmi un tas de tête ?

Il passe sa main sur sa barbe regardant un instant au sol avant de reporter sa vision sur moi.

— On verra ce soir, il annonce en finissant par un clin d'œil.

Il est vingt-deux heures, mon frère est comme à son habitude devant sa PlayStation, heureusement pour moi sinon il me dirait de me changer et d'aller me coucher.

Malgré, nos temps de chamaillent il reste protecteur voire même un peu trop.
Je descends les escaliers mes talons dans la main et sors vivement dehors.

Je n'arrive pas encore à croire que j'ai été invitée à ma première soirée dans ma nouvelle vie par mon surveillant.
J'ai une réelle excitation qui s'élève en moi quand j'arrive jusqu'à ma voiture sans que mon frangin m'ait aperçu.

Je mets vivement le GPS et roule en direction de la fête.
Quand j'arrive une dizaine de minutes plus tard, ils y a des vingtaines de voiture garées dans l'allée.

Étrangement je n'entends aucune musique, aucun son tambourinant contre les parois des murs, aucun étudiant à l'extérieur en train de gerber. J'avoue que je pensais aux fêtes des films, celles qui sont beaucoup plus mouvementées, mais bon je vais faire avec.

Une fois que j'ai trouvé une place je m'empresse d'aller jusqu'à la demeure indiquée mais quand je sonne à la porte mon instinct me dit de faire demi-tour et à ce moment-là une personne tu au moins un mètre 80 ouvre la porte et me regarde de la tête aux pieds comme si je venais de nulle part.

Un gars, blondinet les yeux clairs et injectés de sang.
Je fais un pas en arrière et mes paroles me trahissent.

—Caleb est là ?

Il passe sa langue sur sa lèvre en me scrutant de la tête aux pieds il jette un coup d'œil derrière lui avant de reporter sa vision sur moi.
Ça semble réellement être une fête privée.

Je ne devrais pas être là je devrais repartir d'où je viens.

—Ah, oui oui Caleb est là.

Quand il affirme qu'il est là, étrangement mon corps me trahit et je fais deux pas en avant.
Quand je rentre dans la pièce, elle est noyée par la fumée et baignée d'une odeur d'alcool sévère.

Je serre les dents et cherche du regard Caleb.
Ce n'est pas la fête auquel je m'attendais et ma tenue semble ridicule face à ce petit rassemblement.

— Assis-toi, me propose le blondinet.

Je salue les personnes de la tête et hormis deux filles, les dix autres personnes sont des hommes. Quand je dis "homme" d'après mon analyse, je constate qu'ils doivent avoir entre dix-huit et trente ans.

Où est-ce que Caleb m'a emmené ?

— Où est Caleb? je demande instinctivement.

—Caleb? répond une fille.

Le blond lui fait un signe de main avant de me demander ce que je souhaite boire.

Mon instinct ne cesse de me hurler qu'il faut que je prenne mes jambes à mon cou, mais étrangement mon corps reste à sa place, assis sur ce canapé.

— Du coca, s'il te plaît.

Des ricanements retentissent immédiatement.
Peut-être pour eux c'est ringard, mais pour moi c'est important, je conduis donc je ne bois pas.

—Je conduis, grondai-je en leur jettamnt un sale regard.

Une nana lève les mains en l'air avec son air faussement désolée.
J'ai envie de me lever et de la...

—Arrêtez de vous moquer, me défend le blond. Je pense avoir ça dans le frigo.

— Tu cherched qui en fait?

Je réponds instinctivement au brun qui me semble normal contrairement à certains dans la pièce.

—Caleb. C'est lui qui m'a invité.

Il acquiesce en silence, boit une gorgée de son verre avant de poursuivre.

—C'est ton petit copain ?

— Non, c'est mon surveillant.

De nouveau, les ricanements se font entendre, j'ai vraiment l'air d'être stupide face à eux.
Manifestement, nous ne sommes pas dans le même monde.
Et manifestement Caleb n'est pas là.

—Bon ça suffit. J'me casse.

— Eh, où vas-tu?

Je me dirige vers la porte, pose ma main sur la poignée, mais celle d'un garçon me bloque le passage.

— Bouge de là, je lui crache.

C'est le blondinet qui reste à côté de moi, l'air adorable.

— Caleb est en haut. Il t'attend.

Je secoue la tête.
Impossible, je suis vraiment au mauvaise endroit, je le sens qu'il n'est pas là, ils ne le connaissent même pas.

—Très bien. Alors ses lunettes sont de quelle couleur ?

Je pose une question piège. Caleb ne porte pas de lunettes.

— Elle sont noir je crois. Je ne fais pas vraiment gaffe.

Piéger.
Qu'il aille au diable!

— Laisse-moi partir.

Il ne semble pas vouloir l'accepter, mais mon regard noir lui laisse sous-entendre qu'il le regrettera.
Donc, il hoche la tête et se décale pour me laisser sortir.

—En fait, sexy la robe.

Il me fait un sale clin d'œil et referme la porte derrière moi.

Je le maudis intérieurement avant de presser le pas pour rejoindre ma voiture.

J'ai hâte de retourner en cours lundi pour lancer à Caleb toitea rage et lui envoyer en pleine face qu'il aille bien se faire foutre!