Chapitre 1er

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UNE Fois seules à seules dans les toilettes, avant d'aller en cours avec notre professeur principale, comme je l'avais prédis, Nahomi commence à me poser des questions, ce qui est légitime étant donné qu'elle est ma meilleure amie.

- Où étais-tu partie toute à l'heure ? me demande-t-elle, curieuse.

Je ne peux jamais résister à l'envie de lui dire la vérité.

- J'ai remarqué un garçon dans le bus et comme je l'ai vue entrer au lycée, lui aussi, j'ai décidé d'aller lui parler.

- Ok, donc tu n'as aucune idée derrière la tête ?

- Absolument aucune, je voulais simplement faire connaissance. C'est tout.

- D'accord, mais n'oublie pas !

- Comment ça ?

- Je t'ai à l'il ! me dit-elle avec malice.

Clara et Camilia nous attendent devant notre salle. Madame Martins, notre professeur principale est assise derrière son bureau. Elle est très élégante. Elle nous demande d'entrer, nous laissant choisir nos places. Je penses qu'elle doit avoir une trentaine d'années au plus. Elle nous distribue des plans du lycée et commence un long monologue.

Deux heures plus tard, j'ai déjà appris beaucoup de choses : notre classe sera divisée en fonction des options de chacun. Ce qui veut dire que notre groupe de quatre va être divisé en deux : Camilia et moi faisons littérature approfondie ( LA ) tandis que Nahomi et Clara font économie, on nous a également distribué nos emplois du temps ; 8h – 17h tout les jours et notre emploi du temps est le même pour chaque journée.

Justement nous commençons la journée par littérature approfondie.

Il est midi quand nous sortons de la salle de classe.

- On mange où alors ? demande Clara en pensant, comme moi, à manger.

- Oh, je ne sais pas. Si nous mangions à la cantine ? Ça vous dit ? propose Cam.

- Oui, pourquoi pas ? répond-t-on toutes les trois en chur.

Nous nous dirigeons vers le réfectoire, une fois servis, nous nous installons à une table de quatre.

En mangeant, je parcours la cantine des yeux, devinez qui je vois ? Eh oui Nahël. Je le regarde un moment.

- Aedan ! Hé oh ! Je te parle ! m'interpelle Camilia.

- Oh euh oui pardon excuse moi j'étais ailleurs, dis-je en reprenant mes esprits.

- Oui, on a vu ça, me répond-t-elle en regardant l'objet de mon inattention. Je te demandais si tu avais eu des visions récemment.

Alors oui. J'imagine que cela vous surprend mais on peut dire que je suis la « fille aux visions ». j'ai des visions de tout types, par exemple, j'en ai par rapport à mes proches ; ce qui pourrais leur arriver à eux ou à leur entourage, mais également par rapport à des catastrophes qu'elles soient naturelles ou non. Il y a un an et demis, j'ai vue le crash d'un avion.

- Non, pas depuis que nous avons évité l'accident de ta petite sur.

- Bonne nouvelle ! Ça veut dire que rien ni personne ne cherche à nous nuire. Pas vrai ?! nous questionne Nahomi.

- Aucune idée. Espérons, dis-je les yeux dans le vague.

Mes visions ne sont pas seulement ce qui fait que je suis spéciale, je peux également ressentir la douleur physique et morale des personnes qui m'entourent, ce qui peut, je l'avoue, être assez gênant. Le simple fait d'avoir un contact corporel avec ces personnes me fait ressentir leurs maux. Mais parfois, lorsque la douleur est importante, je subis leur déplaisir, rien qu'en étant à proximité.

- Dis-moi, petite fleur, prends-tu le bus ou rejoins-tu ta belle-mère à son travail ? je demande à Nahomi.

- Je prends le bus avec toi, flamme.

- OK, et vous les filles ? je m'exclame en me tournant vers Camilia et Clara.

- On reste un peu, on prend le bus de dix-huit heures trente.

- D'acc'.

- Bon, tu nous appelle si tu as une vision, hein ? me demande Clara, un soupçon d'inquiétude dans le regard.

- Oui, oui ! De toute façon Camilia me surveillera en LA.

- Ouais, mais j'espère sincèrement que tu n'en auras pas en cours ! me rétorque l'intéressée.

Nous approuvons toutes en silence, le nez dans nos assiettes. Nous continuons de manger en parlant de nos vacances, enfin les filles surtout, moi je ne suis pas tellement d'humeur à parler de ce genre de choses.

Il est vrai, je suis préoccupée par mes visions, c'est étrange, je n'en ai pas eu de toutes les vacances, c'est-à-dire depuis deux mois... « Bonne nouvelle » me diriez-vous, mais je n'en suis pas si sûr, je sens que quelque chose se prépare, je ne saurais dire quoi, quand, ni même pourquoi, mais je le sens et cela ne présage rien de bon. J'essaie cependant de faire taire mes inquiétudes, je ne voudrais pas inquiéter les filles pour rien.

Comme d'habitude, je n'ai toujours pas fini de manger lorsque mes amies sont prêtes à partir de la cantine.

- Allez-y les filles, j'arrive.

- Mais... commence Cam.

- Pas de mais, on y va, la coupe Nahomi.

Elle a sûrement deviné que j'ai une idée derrière la tête. J'attends que les filles soient parties du réfectoire et je prends mon plateau pour me diriger vers la table de Nahël.

- Salut ! J'ai vue que tu étais tout seul, alors je me suis dis que tu ne serais pas contre un petit peu de compagnie !

- Aedan.

Le simple fait qu'il prononce mon prénom me glace le sang, mais ce n'est pas tant le mot en lui même, c'est surtout le ton qu'il emploie. Sa voix, sèche et froide comme le marbre, me fait remarquer que quelque chose a changé chez lui. Oui, mais quoi ? Je n'en ai aucune idée.

- Oui ? je lui demande, comme une enfant que l'on aurait pris sur le fait, en flagrant délit de vol de sucreries.

- Il ne faut pas que l'on soit amis.

Sur ces simples mots, douloureux et froids, il prend son plateau et part, me laissant là, comme ça, seule. Je suis figée tellement ses mots m'ont blessé et abasourdis. Il me faut environs cinq minutes pour reprendre mes esprits et quitter la cafétéria du lycée.

Trente minutes plus tard, nous entrons dans la salle de littérature approfondie, je vais m'asseoir tout au fond de la salle, près de la fenêtre, la jeune pompier s'installant à mes cotés et nous attendons tranquillement que le reste de la classe, ainsi que la professeur, arrivent.

Sauf que voilà, devinez qui arrive quelques minutes après nous ? Eh, bien, oui. Nahël. C'est à croire que le sort s'acharne sur moi. Au moment même où il me voit, il change de direction et il va s'asseoir le plus loin possible de moi, c'est-à-dire au premier rang, côté couloir.

Madame Martins entre enfin dans la salle de classe après ce qu'il me paraît être des siècles. La première moitié du cours est très intéressant, jusqu'au moment où, malgré moi, ma vue commence à se troubler, je peux également sentir quelques gouttes de sueur perler sur mon front. Je commence à paniquer en comprenant ce qu'il m'arrive : j'ai une vision...

Réel ou Surnaturel ?  (En pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant