Chapitre 20

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Le bain que m'ont données les soigneuse m'a fait un bien fou. Une fois remise sur pied, elles me donnent de nouveaux vêtements.

Avoir des vêtements chauds dans cette neige me soulage, mais je préférerais pouvoir manger. Je me sens détendue, mais toujours aussi faible, toujours aussi pâteuse.

Aussitôt habillée, Deen vient me chercher, il me porte de la même façon que toute à l'heure.

- Tu as une meilleure mine, plaisante - t - il.

Je ne lui réponds pas, je ne suis pas d'humeur à rire. Je ne le déteste pas, j'apprécie qu'il prenne soin de moi, mais cela ne change rien au faite qu'il sur mon ennemi.

Il me porte jusqu'à une grande bâtisse en pierre, semblable à une villa. Nous entrons dans un grand hall, je dois dire que c'est splendide, les murs peints en bleu roi sont très bien assorti avec les meubles blancs. Deen m'entraîne vers un long couloir, sur le côté du grand hall, nous nous retrouvons face à un grand escalier qui plonge dans l'obscurité.

Soudain, l'évidence m'apparaît : Deen m'emmène aux cachots. Je suis tétanisée de peur, une fois dans les sous sol de ce manoir, devant cette porte qui mène à ma destination finale, je ne peux me me retenir une minute de plus, et je m'effondre en larmes dans le cou de Deen. Ce dernier me caresse le dos, pour me rassurer.

- Ne t'en fais pas, j'ai exigé la plus confortable des cellules pour toi, tu n'y resteras pas longtemps, je te le promets. Je viendrais te voir le plus souvent possible, je ferais tout pour que tu sois en bonne santé.

À ces mots je compris : parmi mes ennemis, j'ai un ami.

~~~~~

Seulement deux heures que je suis dans cette cellule, seule face à mes sombres pensées. J'entends d'effroyables hurlements depuis une demi heure, j'en ai froid dans le dos. À tour de rôle, deux femmes différentes crient à m'en glacer le sang.

Deen m'a expliqué que les cellules de cet endroits absorbent la magie, il a rajouté que d'utiliser mes pouvoirs était inutile, que je m'épuiserais beaucoup plus vite, et que sans magie dans mes veines je vais mourir. Je m'en fiche, il est hors de question que je reste ici les bras croisés sans rien faire, mais avant je dois reprendre des forces. D'après ce que j'ai compris, dans quelques heures il m'apportera un repas digne de ce nom.

Tout à coup, le bruit de l'énorme porte en acier qui mène ici, résonne : je vais avoir de la compagnie.

-Avancez ! gronde une voix dure, différente de celle de mon ami.

Trois personnes arrivent devant moi, une femme, un homme et un garde, je le reconnais, il porte les mêmes habits bleu roi que les autres. Les deux prisonniers ont le teins blanc comme la mort, livide, cependant leurs yeux sont vifs. Comme moi, ils sont tout de noir vêtu.

La femme tourne le visage vers moi et reste tétanisée.

-Avance ! rugi le gardien.

Rien, elle ne bouge pas, me fixe de ses yeux bruns qui me paraissent familiers.

- JE T'AI DIT D'AVANCER !

Il détache un fouet de sa ceinture et frappe la femme au visage. Il lève son bras pour recommencer.

- ARRÊTER !

Je n'ai pu m'empêcher de hurler. Je ne supporte pas de voir les personnes souffrir, même si ce sont des inconnus.

La femme réagi au son de ma voix, et rentre dans sa cellule, en face de la mienne, tandis que l'homme va dans la cellule d'à côté de la sienne.

Le gardien se place en face de ma cellule, l'écume aux lèvres.

- Ne t'avise plus de me donner un ordre, Deen te protège, mais tant que là chef n'est pas revenu, on peut te faire subir ce qu'on veut. Je suis sur que comme eux, dit-il en désignant les deux autres prisonniers, tu adoreras les coups de fouet.

Il part avec un dernier regard méprisant à notre égard.

Une fois qu'il a refermé la porte en acier derrière lui, je me tourne vers la femme.

- Vous êtes Aedan MIDERI ? me demande aussitôt la femme.

- Oui mais comment connaissez - vous mon nom ?

Elle ne me répond pas, me regarde fixement, bouche béé, comme si j'étais son idole. Puis s'agenouille tout à coup devant moi, inclinant la tête, en signe de respect, derrière les barreaux de sa cellule.

- Vous allez bien ? C'était vous que j'entendais hurler ? C'est horrible ce qu'il vous a fait !

Elle se relève et me regarde dans les yeux pour me répondre.

- Nous allons bien, merci Princesse de nous avoir défendu. Ce n'est pas nous que vous avez entendu crier, ce sont d'autres prisonnières. Croyez moi, Princesse, ce qu'ils ont fait à ces deux pauvres femmes étaient bien pire qu'un simple coup de fouet.

Pourquoi m'appelle - t - elle "Princesse" ? Je ne suis pas sûre de tout comprendre... Elle doit être fatiguée.

- Qui êtes vous ? je lui demande doucement.

- Je suis Thanya, et voici mon mari, Ren.

Ces noms me disent quelque chose, de même que ces yeux bruns, mais je ne me souviens pas d'où je les connais... Quand soudain, le déclic se fait.

- Vous êtes les parents de Nahël ! Et de Damon ! Je suis ravie de vous rencontrer.

Je m'incline devant elle, je lui dois le respect, elle est plus âgée que moi, de plus c'est la mère de mon copain !

- Ne vous inclinez pas, Princesse, c'est à nous de nous inclinez devant vous, grâce à vous, nous je risquons plus rien. J'aurais aimé vous rencontrer dans d'autres conditions. Vous avez rencontré Damon ?

- Oui.

- Alors je suis heureuse que vous soyez en vie, Princesse.

- Je ne comprends pas, pourquoi m'appelez vous comme ceci ?

- Ils ne vous ont rien dit ?

Soudain, quelqu'un ouvre la porte d'acier : Deen nous apporte nos repas, mis cela ne m'empêche pas de continuer mon interrogatoire.

- Thanya, expliquer moi, de quoi parlez vous ?

- Si Damon et Nahël ne vous ont rien dis, il est préférable que vous restiez dans l'ignorance, Princesse.

- Je vous en pris, dites moi.

Ce n'est pas Thanya qui me repond, ni même Deen : pour la première fois, Ren s'adresse à moi, d'une voix dénuée de toutes émotions, d'une voix vide.

- Vous êtes l'élue, Princesse, vous êtes celle que tout le monde attend. C'est pour cette raison que nous sommes tous ici, ils vous veulent vivante.

Réel ou Surnaturel ?  (En pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant